
de remarquer par quel moïen ils attirent leur proie &
la font tomber dans leur bouche : on verra d’inftant
en inftant un bras ou deux fe recourber fubitement
en dedans du pannache, & puis fe remettre dans
leur première ütuation. Il arrive rarement que le
même bras fe recourbe deux fois de fuite. Si en même
tems qu’on examine l’a&ion de ces bras, on jette
un coup d’oeil autour du pannache, on remarque de
petits Animaux, qui nagent au-deffus, & qui font
fucceflivement précipités dans ce pannache, à mefure
que les bras fe courbent. Ces bras ne touchent point
la proie, mais, ils occafionnent dans l’eau par leur
mouvement une forte de tournant, qui la conduit
dans le pannache. Elle fait fouvent des efforts pouf
s’échapper, mais, l’inflexion fubite d’un bras, donne
au torrent qui l’entraine,un nouveau degré de rapidité
,qu i la porte, malgré elle, jufqu’au fond du pannache.
J’ai dit que ce fond, cette bafe du pannache,
étoit creufée en goutiére. Les petits Infeâes , qui
doivent fervir de proie au P o lyp e , tombent donc
dans cette goutiére , & ils coulent enfuite dans la
bouche, qui eft au milieu *. Quand le Polype fe préfente
à l’oeil, de c ô té , on peut facilement lui voir
avaler fa proie. On la voit paffer.de l’éfophage dans
l ’eftomac, & û elle n’eft pas extrêmement petite, on
la diftingue même dans cet eftomac, parce que toutes
les parties de. ces Polypes font transparentes. J’appelle
l’éfophage, ce petit canal # qui va de la bouche
jufqu’à un fac * , qui fert d’eftomac au Polype. L ’éfophage
finit un peu au-deffous de l’extrémité fupérieure
de l’eltomac, favoir en h. Les alimens rendent cet eftomac
tomac. très reconnoiffable. Ils font balottés dedans
d’une manière très, fenfible, & beaucoup plus - vite
que dans les Polypes à bras en forme de cornes. Ils
font fucceflivement pouffés de bas en haut, & de
haut en bas. On peut facilement fe tromper fur la
véritable longueur de l’eftomac. On pourroit croire
qu’il va jufqu’à la bafe du pannache. Mais, pour
prévenir cette erreur, il fuffit de bien remarquer
jufqu’où font portés les alimens, lorfqu’ils font pouffes
vers le haut de l’eftomac. On s’a p percevra qu’ils
s’arrêtent un peu au-deffus de' l’endroit où l’éfophage
rencontre l’eftomac; & que c’eft de là * qu’ils *
partent pour retourner vers l’autre extrémité *. En- * g.
tre ce bout Supérieur de l’eftomac & la bafe du
pannache, il y a donc un efpâce occupé par un petit
fac * , qui eft très fouvent parfaitement rempli *
par une matière brune, & plus foncée que celle qui
eft dans l’eftomac. Ce fac eft l’inteftin droit, &
cette matière brune eft celle des excrémens. Elle
forme un grain un peu oblong, très facile à remarquer,
& qui occupe toute la capacité de l’inteftin
droit. Il fe vuide entièrement en une feule fois.
Ce grain de matière brune qui le remplit, en fort
tout entier par une ouverture qui eft à la bafe, ou
à côté de la bafe du pannache. J’ai vu fouvent
des Polypes rendre leurs excrémens, mais, je n’ai
jamais pu découvrir précifément la fituation de 1 ouverture
dont ils fortoient. Après que le Polype a
Tendu fies excrémens, l’inteftin droit, qui eft alors
vuide , paroit d’un brun fort clair ; il eft même af-
fez tranfparent. Si cet Affinai eft dans une eau bien
peu