
* Pag. 57 &
fuiv.Ectôt. de
X^eyde 1752,
te d’une Plante avec l’idée abftraite d’un Animal.
I l eft très facile de diftinguer un Cheval d’un
Chêne, & l’on s’accoutume à penfer qu’il n’eft pas
plus difficile de diftinguer un Animal d’une Plante.
Ce font cependant deux chofes. bien différentes. Il
fuffit, pour en juger, d’effaïer de féparer de l’idée
d’un Cheval & de celle d’un Chêne, toutes celles
qui font particulières à cette efpéce d’Animal & à
cette efpéce de Plante, & de ne garder que celles qui
font communes à tous les Animaux connus & à toutes
les Plantes connues. Plus les idées qu’on fe formera,
feront générales, -& plus celles des propriétés
particulières qui fervoient à diftinguer un Cheval
d’un Chêne, dilparoitront : & plus on approchera
de l’idée générale d’un Animal & de celle d’une
Plante,®moins on trouvera de différences entre elles-
A u s s i les Naturaliftes, qui fe font appliqués à
découvrir les caraftéres diftinélifs des Plantes & des
Animaux, ont-ils rencontré de grandes difficultés.
Ils ont trouvé très difficile, une chofe qui paroit
très facile à ceux qui n’ont pas étudié la matière.
O n ne peut guères citer à cette occaffon d’Autorité
plus refpectable que celle du célèbre Boerhave.
Combien ce grand homme n’avoit-il pas travaillé
à étudier les Plantes, & les Animaux? Cependant,
il paraît qu’il n’a trouvé qu’une feule différence générale
& effentielle entre ces deux Gaffes de corps
organifés. C’eft ce qu’on peut voir au commencement
de fa Chymie, dans les articles où il traite des
Plantes & des Animaux *. Cette différence confif-
te dans la manière dont les Plantes & les Animaux
titirent
leurs alimens. Les alimens des Plantes , dit
Mr. Boerhave * , font tirés parades racines extérieur* pag. «4.
r e s ,& ceux des Animaux par des racines intérieures.
Cette partie extérieure, appellêe racine, qui tire les
alimens du corps dans lequel elle eft placée, dijlingue
qjjés une Plante de tout Animal connu jufqu’à pré-
fent *. E t , dans la.définition qu’il donne du corps » p*g. 5 7 .
d’un Animal, il dit, qu’il a en dedans des vaiffeaux,
en guife de racines, par lefquels il tire la matière des.
alimens #. Enfuite , après avoir encore inûfté fur * p»g. $4.
la comparaifon d’iine Plante & d’un Animal, il a-
joute : c’efl en cela , que conjîjle le rapport & la dif
férence qu’il y a entre un Vêgêtable & un Animal % * pag 65.
I l - n’eft pas inutile de faire remarquer, que Me.
Boerhave ne décide cependant po int, que la différence,
dont il s’agit , fe trouve abfolument entre
toutes les Plantes & tous les Animaux. Il fe tient
dans la réferve, & dit feulement, que cette partie
extérieure, appellêe racine, qui tire les alimens du
corps dans lequel elle eft placée, dijlingue ajfés une
Plante de tout Animal, connu jufqu’à préfent.
C e que nous avons dit dans le fécond Mémoir
e , de la manière dont les Polypes fe nourriffent,
prouve qu’ils font des Animaux, fuivant la définition
de Mr. Boerhave. Indépendamment de l’Autorité
de cet habile homme, je doute qu’il y ait
beaucoup de perfonnes qui ne les regardent en effet
comme tels.
M a i s ,, ce font des Animaux, qui ont plus de
rapports particuliers avec certaines Plantes , que
quantité d’autres Animaux que nous connoiffons.
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