
fur lequel je veux faire cette Expérience; & quand
ce Ver eft avalé, je puis la commencer. Il ne convient
pas d’attendre qu’il foit beaucoup digéré. Je
mets le Polype, dont l’eftomac eft bien rempli, dans
un peu d’eau dans le creux de ma main gauche : je le
preffe enfuite avec un petit pinceau, plus près de
l’extrémité poftérieure que de l’antérieure : je pouffe,
de cette manière, contre la bouche du Polype., le
Ver qui eft dans l’eftomac; il la force à s’ouvrir, &
en preffant encore un peu le Polype avec mon pin»
* pl. xi. ceau, je fais fortir le Ver % en partie par fa bou-
Fig. la..*, che * , & je vuide d’autant le bout poftérieur de fon
eftomac. Ce V e r , qui fort de la bouche du Polype,
la force à s’élargir confidérablement, fur-tout s’il fort
en double, comme on le voit dans la Figure que je
viens d’indiquer. Lorfque«. le Polype eft dans cet
état, je le conduis doucement, fans rien déranger,
hors de l’eau, & je le place fur le bord de ma main,
qui eft Amplement mouillé, pour que le Polype ne
s’y colle pas trop : je le force à fe contracter de plus
en plus, & je contribue par cela même à faire élargir
l’eftomac & la bouche. On doit fe rappeller ici, que
le Ver fort en partie de cette bouche, & la tient ou-
• * Fig. 12. verte #. Je prens enfuite de la main droite une foie
de fanglier, ou de porc, allez épaiffe & fans pointe, &
je la tiens,comme on tient une lancette pour faignCr.
* i J’approche fon plus gros bout # de l’extrémité poftérieure
du Polype ; je pouffe cette extrémité, & je la
fais rentrer dans l’eftomac du Polype, d’autant plus
facilement, qu’il eft vuide dans cet endroit-là, & fort
élargi. Je continue enfuite à faire avancer le bout de
foie
foie de fanglier, qui, à mefure qu’il avance, retourne
de plus en plus le Polype. Quand il parvient au
Ver qui tient la bouche ouverte,il pouffe ce Ver, ou
paffe à côté, & fort enfin par cette bouche, couvert
de la partie poftérieure du Polype, qui eft retournée
#. Il eft facile de ne pas manquer la bouche,par- * pl. xi.
ce qu’elle eft fort ouverte. Il arrive quelquefois, que *s' I4' a ’
le Polype fe trouve d’abord entièrement retourné.
On conçoit qu’il couvre alors le bout de foie de fanglier
#, qui eft logé dans le Polype retourné -f ; que * Fi|-13-^>
la fuperficie extérieure du Polype eft devenue intérieure
; que cette fuperficie touche celle de la foie de
fanglier, & que l’intérieure eft devenue extérieure.
L o r s q u ’ u n Polype eft hors de l’eau, il eft difficile
de diftinguer fes différentes parties; tout eft confus:
ainfi, le Polype retourné, qui eft hors de l’eau,
& au bout de la foie de porc, ne peut fe diftinguer
d’un Polype, non retourné. Pour m’affurer davantage
du fuccès de mon opération, je prens de la main
gauche la foie de fanglier que je tenois avec la main
droite, par le bout oppofé à celui où eft le Polype;
& de la droite je tiens une loupe. Je mets enfuite le
Polype dans l’eau d’un petit verre, préparé d’avance.
Tou t redevient diftinft. Je juge facilement, en examinant
la peau du Polype, s’il eft retourné, c’eft - à-
dire, fi c’eft bien la fuperficie intérieure de cette peau
qui eft en dehors. Mais, j’en ai ordinairement encore
une autre preuve. .
IL eft rare, que le Polype foit entièrement retourné
, par le mouvement qui fert à faire fortir par la
bouche la partie poftérieure retournée: ainfi, quand
K k 2 on
à
1 ; il
IJ 1 *
MJ