pendant long-tems dans le doute là-deflus. Une portion
de Polype, qui avoit été coupé en long, m’avoit paru
être devenue un Polype complet, fans que fes bords
fe fulfent rapprochés & réunis. J’avois eu lieu de
croire, que ce morceau de peau s?étoit Amplement
renflé, & avoit pris par ce moïen la forme d’un Polype.
Mais, je n’avois vu cela qu’une fois, & pas
aflefc diftinélement, pour pouvoir fonder une déci-
fion là-delfus. J’ai donc travaillé à repeter la même
Expérience.
J’a i d’abord commencé par obferver des morceaux
fort étroits, de Polypes coupés fuivant leur longueur.
J’ai mis ces portions d e ‘Polypes dans des
verres peu profonds , où je pouvois les obferver
avec une forte loupe. Il importe beaucoup de les examiner
fouvent, fur-tout dans les deux premières heures
après qu’elles ont été coupées, afin de bien remarquer
les differentes formes qu’elles prennent, & de
pouvoir s’aflurer, que les bords des deux côtés op-
pofés ne fe font pas rapprochés & réunis. . Je vais
donc décrire ce que j’ai vu plufleurs fois de fuite;
car, j’ai répété fouvent la même Expérience pour
plus de fureté.
U n e portion fort étroite d’un Polype, coupé longitudinalement,
commence ordinairement par fe rouler
de la même manière que j’ai dit que fe rouloient
celles qui font plus larges. Elle forme un rouleau
très mince, & commence toûjours à fe rouler par
l’un de fes deux bouts; & celui, par lequel elle
commence, fe trouve au milieu du rouleau, qui,
comme on le peut juger, n’a pas beaucoup de tours.:
fou-;
fouvent même il n’en a qu’un ; la portion de Polype
forme un cercle, fes deux bouts fe touchent.
Elle fe déroule enfuite. J’en ai vu , qui fe rouloient
& fe dêrouloient alternativement deux ou trois fois
dans les premières heures après l’opération. Il y en
a aufli, qui s’étendent d’abord, & qui relient étendues.
En obfervant fouvent un pareil morceau de Polype,
& en n’oubliant jamais, après avoir ceflé de
l’obferver, la fituation dans laquelle on l’a laifle , il
eft facile de s’aflurer, qu’il ne s’eft point formé en
goutiére d’un bout à l’autre, & que fes côtés ne fe
font pas rapprochés & réunis, en un mot qu’il n’a
point pris la forme d’un tuïau. J’en ai vu , qui, je
fuis fur, ne l’ont jamais prife. Ces portions de Polypes
fe font peu à peu renflées. Elles étoient d’abord
étroites & plattes, & enfuite . en fe renflant,
elles font devenues à peu près cylindriques. Lorf-
qu’on en obferve, avec une loupe, au grand jour,
ou à la lumière d’une bougie, quand elles font
dans ce dernier état, on peut s’appercevoir, qu’elles
ont déjà, dans leur intérieur, un vuide, qui régne.
d’un bout à l’autre : mais, on a dans la fuite
occafion de s’en aflurer davantage. Il fe forme une
tête à une des extrémités de ces portions de Polypes,
& elles font en peu de jours en état de manger
de petits morceaux de Vers. On les voit entrer
dans leur corps , & on remarque facilement, que
ces morceaux de Vers occupent la capacité du vuide
qui s’eft formé dans l’intérieur des portions de Polypes.
Enfin, elles deviennent des Animaux parfaits.
L a manière, dont fe forme l’eftomac de ces por-
l i 3 tions.