
trouvèrent même d’abord à quelque diftance l’un de
* p l . viii. l’autre * . . ..
J’ai vu cette réparation fe faire, quoique la mere
ne fut fixée que par fon bout poftérieur. Elle s’opère
même quand l’un & l’autre bout ne tiennent qu’à la
fuperficie de 1 eau. Ils y trouvent un appui fuffifant
pour cela. J’ai fouvent hâté la réparation, en donnant
un petit coup au jeune P o lyp e , avec le bout d’un
pinceau, ou bien en agitant la mere dans l’eau. Ce
dernier expédient a fuffi une fois, pour faire détacher
trois petits d’une mere,qui en avoit plufieurs. Il m’eft
arrivé d’engager, au bout d’un pinceau, les bras d’un
jeune Polype, & de le tenir lufpendu dans l’eau. Je
1 ai enfuite fecoüé, & avec lui la mere qui pendoit en
deffous. Ils fe' font alors féparés l’un de l’autre, la
mere eft tombée au fond du verre, & le jeune-eft ref-
té attaché au bout du pinceau.
D ès qu’un jeune Polype eft féparé de fa mere, il
peut marcher , & faire tous les mouvemens dont ces
Animaux font fufceptibles.
L e s bras des jeunes Polypes commencent à pouffer,
comme je lai déjà dit, à peu près lorfque ces
* FIg' 1, cL jeunes ont pris la .forme d’un cylindre t. J’ai dit à
peu près, parce que ces bras peuvent., cependant,
fortir plutôt, ou plus tard ; & que les changemens
de forme qu on remarque dans un jeune Polype,pendant
fon accroiffement, ne font pas toujours les mêmes
, & ne fe fuccédent pas toûjours avec la même
régularité.
Il ne paroit d’abord que quatre ou cinq bras; &,
quand ces bras. ont déjà fait quelques progrès, il en
fort
fort d’autres dans les intervalles que les premiers laif-
fent entre eux. .
■ . T o u s les Polypes d’une même efpéce, n’ont pas
le même nombre de bras lorfqu’ils fe féparent de
leurs meres. Il en vient encore plus ou moins aux
uns ou aux autres, après leur réparation. .-
. J’a i déjà dit dans le premier Mémoire #, que tous * Pag. 24*
les individus des. trois efpéces de Polypes, que je con-
nois, n’avoient pas un nombre égal de bras, & j’ai :
marqué, avec autant de précifion qu’il m’a été poiîî-
ble, quelle étoit la différence, qu’on trouve dans ces
Animaux à cet égard. C ’eft fur les Polypes de la fécondé
efpéce , .que j’ai obfervé de fuite l’accroiffe-
ment du nombre des bras ; parce que ce font ceux
que j’ai, nourris le plus long-tems.' J’ai vu dans quelques
uns ce nombre augmenter, plus d’une année
après leur naiffance, & parvenir même peu à peu juf-
qu’à celui de. dix-huit * & de vingt. Je n’ai jamais pu * pl. x»
trouver dans les fioffés, des Polypes qui euffent un fi Fi§' 3>
grand nombre de bras, je ne l’ai remarqué que dans
ceux que j ’ai nourris. J’ai auffi obfervé quelquefois
que le nombre de leurs bras diminuoit.
U n jeune Polype peut fe fervir de fes bras, pour
arrêter une proie, avant qu’il foit féparé de fa mere.
C ’eft ce dont il eft bien facile de s’affurer. Il fuffit
de faire tomber un V e r , ou quelque autre petit Animal,
fur de jeunes Polypes, qui tiennent encore à
leur mere. On le leur verra faifir, lors même qu’ils
n auront encore que quelques bras ; & que ces bras
n ’auront pas fini leur croit. Cette Expérience apprendra
en même tems, que la bouche des jeunes Polypes