
retourner. Ils ne font qu’embarraffer.. Mais, il n’en
eft pas de même de ceux qui font moins avancés ,• de
ceux qui n’ont pas encore de bras , ou qui n’en ont
que de fort courts, & dont le bout poftérieur ne s’eft
pas encore rétréci. L ’ouverture de communication,
qui eft entre l’eftomâc de ces petits & celui de leur
mere, eft encore dans toute fa grandeur. Lorfque
la mere eft retournée, le jeune peut fe retourner de
lui-même; & c’eft ce qu’il fait. Il arrive alors préci-
fément ce qui arriver oit, fi, après avoir retourné un
g an t, les doigts de ce gant fe retournoient d’eux-
mêmes. Si on obferve avec attention le corps de la
mere, d’abord après qu’elle a été retournée , on
voit, à l’endroit où tient un de ces jeunes dont je
parle, un creux qui peu-à-peu fe remplit; après
quoi, on diftingue fenfiblement le corps du jeune Polype,
qui en fort en fe retournant. C ’eft ce que j’ai
vu plufieurs fois, & avec un très grand plaifir. Il ne
faut que quelques minutes, pour que le petit Polype
foit tout-à-fait retourné. Enfuite, il continue à croître,
il fe détache de fa mere, & ne diffère en rien
de tout autre Polype. J’ai nourri de pareils jeunes,
& eux & leurs petits ont multiplié dans mes verres.
O n conçoit bien, que les bras des Polypes qu’on
retourne, ne fe retournent pas : ils fe trouvent d’abord
un peu en dedans, au-lieu qu’auparavant ils é-
toient un peu en dehors : mais, en peu de tems, ils
fe difpofent comme ceux des Polypes qui n’ont pas
été retournés.
C ’e s t , en obfervant un Polype,d’abord après qu’il
avoit
avoit été retourné, que j ’ai vu l’ouverture que chaque
bras a à fon origine, dont j’ai parlé dans le fécond
Mémoire * , & par le moïen de laquelle le tuïau # Pa
qu’il forme, communique avec l’eftomac. On doit
chercher ces ouvertures un peu au-deffous des bords
de la bouche d’un Polype nouvellement retourné.
Si l’on fe fert d’une forte loupe, on voit fur la
peau de petits enfoncemens très fenfibles. Leur fi-
tuation, & leur nombre, ne permettent pas de douter,
que ce ne foient les ouvertures des bras des
Polypes. Si on continue à obferver ces ouvertures,
on les voit diminuer peu-à-peu, & enfin difparoitre.
Les mouvemens & les renflemens de la peau du
Polype les cachent, ou les ferment. Sans doute
qu’il fe forme d’autres ouvertures en dedans de la
bouche.
L a fuperficie extérieure d’un Polype, nouvellement
retourné,n’eft pas d’abord auffi unie que celle
d’un Poîype non-retourné. Elle eft telle, que j’ai
décrit, dans le premier Mémoire * , la fuperficie in- * pa
térieure de la peau des Polypes. Il arrive même, la
plupart du tems, que plufieurs des grains, qui ta-
piffent cette fuperficie extérieure d’un Polype retourné
,fe détachent: elle paroit pendant quelques jours
environnée de ces grains-qui s’en féparent: mais, en-
fuite , elle devient abfolument auffi unie que l’eft
la fuperficie extérieure des Polypes qui n’ont pas
été retournés.
J’a i v u un Polype retourné, qui a mangé un petit
V e r , deux jours après l’opération. Les autres
n’ont pas mangé fitôt. Ils ont été quatre ou cinq
L 1 jours,