
fervois. Les trois autres verres étoient à côté de celui
là. C’eft d’un Thermomètre de Mercure de Mr.
Prins, dont je me fuis fervi. On fait que le 32 • degré
marque le point de congélation, le 48e. l’air temperé,
le 64e. l’air chaud, & le 212e. 1 eau bouillante. Suivant les
Obfervations que Mr. l’Abbé Nolet a faites touchant
le rapport de la marche du Thermomètre de Mr. de
Reaumur avec celui de Mr. Prins, il a déterminé
vingt degrés & deux tiers de ce dernier, pour dix
degrés de celui de Mr. de Reaumur. Il fera donc facile
à ceux,qui voudront rapporter mes Obfervations
au Thermomètre de Mr. de Reaumur, de le faire en
fe réglant là-deffus.
J’a i ordinairement obfervé trois fois par jour le
Thermomètre, le matin, à midi,'& le foir, & j’ai
rapporté dans le Régitre à ces différens tems, les
Obfervations qui y étoient rélatives. Il ne m’a pas
paru néceffaire d’inférer ici ce Régitre. Je me contenterai
d’indiquer les conféquences qu’on peut tirer
• des Obfervations qu’il renferme.
L e s voici. i°.Les Polypes peuvent manger lorfque
• Peau, dans laquelle ils font, fait defcendre le Thermomètre
de Prins au trente-cinquième degré. A la vérité
, il arrive fouvent qu’ils refufent de manger, lorfque
l’eau ace dégréde froid. Quand leThermométre
eft près du quarantième dégré, ils peuvent faire un
repas tous les deux ou trois jours : mais, ce repas
n’eft pas de la moitié aufïi grand que ceux qu’ils font
en E té ; & il leur faut deux où trois jours, pour digérer
les alimens qu’ils ont pris.
2°, Quelques jeunes Polypes ont commencé à
poulfer , lorfque le Thermomètre étoit au trente-
huitième degré;mais, ils pouffent plus fréquemment,
quand il eft entre le quarante & quarante-ûxiéme : degré
de chaleur,qui nè fuffiroit pas,pour faire pouffer
la plûpart des Plantes qu’on cultive dans nos jardins.
3°. Il paroit encore par ce Régitre , que la plupart
des jeunes Polypes relient dans le tems froid,
environ un mois, unis à leurs meres: non qu’il leur
faille tout ce tems-là pour être en état de s’en fé-
parer, mais parce qu’ils font alors moins vifs, & que
n’étant pas preffés par la faim, ils ne font pas excités
à changer de place pour aller chercher des alimens.
A v a n t que d’avoir fait toutes les Obfervations
que je viens de rapporter fur la fécondité des Polypes,
& fur l’influence ‘ qu’a fur cette fécondité la
quantité d’alimens qu’ils prennent, & le dégré de
chaleur dans lequel ils vivent, j’avois déjà cherché
à découvrir comment ils étoient fécondés.
J e continuai ces Recherches, en faifant les Obfervations
dont il a été queftion ci-deffus; & comme
ce que j’avois découvert fur la génération des Polypes
, avoit même plus de rapport avec ce que
nous connoiffons dans plufieurs Plantes, qu’avec ce
que nous connoiffons dans qp grand nombre d’Animaux,
je penfai, en tâchant d’épier les amours des
Polypes, non feulement à voir fi elles avoient du
rapport avec celles des Animaux, mais même avec
celles des Plantes.
L e premier Fait, dont je me fuis affuré, c’eft que
tous les Polypes à bras en forme de cornes, font meres,
que tous les individus de l’efpéce produifent
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