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distinctement marquées, et un trait formé de deux taches en croissant qui se réunissent
sur la nuque par leur côté convexe. La peau de l'abdomen, des flancs et do la face
interne des cuisses est parsemée de nombreux tubercules; des tubercules analogues,
assez prononcés, mais clair-semés, se voient aussi sur toutes les parties inférieures. On
observe sur la région des tempes vm pli de la peau, qui nait derrifcre les yeux pour
descendre vers les côtés du cou, longeant ainsi le bord supérieur du tympan.
Nous citons comme un fait digne de remarque, que les Japonais, d'ailleurs de très
bons observateurs, ne font mention de ce reptile dans aucun de leurs ouvrages.
M', de Siebold n'en a jamais entendu parler, et nous serions même de son avis, en
révoquant en doute l'origine japonaise de cette Rainette, si M'. Bürger ne nous en
avait fait parvenir dernièrement un joli dessin, fait sur le vivant et sous ses yeux
par un peintre Japonais.
LES SALAMANDRES.
Le genre Salamandre se divise naturellement en deux groupes, les Salamandres
t e r r e s t r e s (Salamandra), et les S a l amandr e s aquatiques (Molge ou Triton);
mais cette division, fondée sur les espèces d'Europe, n'existe plus d'une manière rigoureuse,
lorsqu'on veut l'appliquer à celles des contrées exotiques, parmi lesquelles
se trouvent des espèces dont l'organisation prouve évidemment, qu'elles sont douées des
facultés des unes comme des autres, et tiennent le milieu entre ces deux coupes.
On observe même que ces êtres subissent, dans les différentes époques de la vie, ou
bien en certaines périodes de l'année, des métamorphoses, par lesquelles la même
espèce, qui menait une vie terrestre, se trouve munie des organes pour la vie aquatique.
Tout le monde sait que notre Salamandre terrestre offre, dans sa première jeunesse,
les caractères du genre Triton; et il est prouvé que notre Triton ponctué, se dépouille
après le temps des pontes de toutes les appendices membraneuses de la peau qui servaient
de moyens natatoires, et qu'il devient un animal terrestre d'aquatique qu'il était.
Ces changemens que plusieurs naturalistes ont négligé d'observer, ont donné lieu à
l'établissement d'un grand nombre d'espèces nominales, que les méthodistes, à leur tour,
ont cru devoir répartir en plusieurs genres. Laissant de côté la question, s'il peut résulter
de cette manière de voir quelque utilité pour la science, nous désirons uniquement
de contribuer à la connaissance de ces êtres en fournissant ici l'énumération des espèces
dont l'existence est constatée d'une manière certaine, en y ajoutant la description de
celles recueillies au Japon par nos voyageurs.
Il parait que les animaux de cette famille habitent exclusivement l'hémisphère boréal;
du moins, on ne les a observés, jusqu'à présent, qu'en Europe et dans l'Afrique
septentrionale, dans l'Amérique du Nord jusqu'il la Martinique, et au Japon. Leur
nombre, diminuant vers les régions équatoriales, il est à présumer que la plupart
préfèrent à ce climat la zone tempérée. Presque toujours d'une petite taille, il n'existe
quo deux ou trois espèces qui parviennent à des dimensions plus fortes que d'ordinaire.
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et parmi celles-ci se distingue d'une manière remarquable la grande Salamandre du
Japon, qui est d'une taille vraiment gigantesque.
L'Europe ne produit pas un grand nombre d'espèces, dont quelques unes cependant ont
donné lieu à l'observation de faits assez curieux. Les espèces terrestres se bornent
au nombre de trois; ce sont:
1.) La Salamandr e commune (Sal. terres t r i s ) , remarquable parcequ'elle produit
des petits vivans, ce qui suppose un mode de copulation différent de ce que l'on
observe chez les autres espèces. L'histoire naturelle de cette Salamandre a été publiée
par M.M. Funk O et E. de Siebold Elle habite l'Europe centrale, oii l'on
observe, outre les nombreuses variétés accidentelles dans la disposition des deux teintes
principales, deux variétés ou races constantes: l'une j aune , à larges taches noires, (Sal.
m a c u l a t a , auct.) ; l'autre, plus pet i te, d'une teinte noirâtre uniforme: cette dernière
race, la Sal. atra des auteurs, se trouve ordinairement dans les contrées élevées du
Sud de l'Allemagne ; elle ne fait ordinairement que deux petits à la fois. Un individu
de notre Musée qui, par le système de coloration, tient en quelque sorte le milieu
entre ces deux races, a toutes les parties noirâtres, à l'exception de quatre larges raies
longitudinales peu distinctes d'un jaune sale. Deux autres individus, rapportés par
M. de Lamotte des vallées des Pyrénées, offrent également deux larges raies dorsales
jaunes sur un fond noir, mais les parties inférieures sont comme dans les individus
de la variété appelée S. maculosa. Un troisième individu, à l'état de têtard, recueilli
dans les montagnes de la Styrie, et envoyé à notre Musée sous le nom de Triton
c o r y t o p h o r u s , offre une disposition de teintes analogues à celle des têtards de la
variété tachetée ordinaire.
2.) Salamandra Genei. M.M. les Professeurs Cantraine et Gené ont découvert
cette jolie espèce lors de leur résidence en Sardaigne; le premier en a envoyé sept
individus au Musée des Pays-Bas. Le plus petit, d'un pouce et demi de longueur,
n'offre plus aucune trace de branchies; le plus grand, de trois pouces et demi, me paraît
tout au plus parvenu à l'état d'âge moyen. Cette espèce dont on vient de publier
la description et des figures dans la Fauna italica, se distingue facilement par le bout
de son museau qui est obliquement tronqué en dessous. Les narines sont presque latérales,
et les yeux beaucoup plus saillans qu'à l'ordinaire. La queue, un peu plus
courte que le tronc, très grosse à la base, est à-peu-près orbiculaire. Les pieds assez
grêles offrent le nombre ordinaire des doigts qui sont extrêmement courts, tronqués au
bout et réunis par un vestige de membrane natatoire. Cette espèce a toutes les parties
nuancées et marbrées de brun rougeâtre; et cette dernière teinte domine sur les
parties supérieures. C'est le Geot r i ton Genei du Prince de Musignano.
3.) Salam. per spici l lata. Cette troisième espèce, découverte en Italie par M. Savi
est très rcconnaissablc à ses formes élancées, à sa queue beaucoup plus longue que
le tronc, à son système de coloration et aux pieds postérieurs qui sont pourvus, comme
ceux de devant, de quatre doigts seulement. Cette Salamandre forme le genre Salam
a n d r i n a de Fitzingcr.
(1) I)o Salani. lerrestri vita etc. Berol. 1S27. fol.
(2) Observationes do Salamandr i s etc. Berol. 182S. i".
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