F I
F
L ' O T A R I E DE STELLER. (OTARIA STELLERI).
PL. 21, 22 et 23.
La figure que nous publions de cette espèce sur notre Planche 21, a été faite au
Japon sur le vivant. Elle représente une femelle à l'âge moyen qui oltre les mesures
suivantes W.
Longueur totale, depuis la pointe du nez
la queue
» » depuis la pointe du nez
de derrière
Longueur des oreilles
" » extrémités antérieures
» » » postérieures. . . .
» de la queue
Mesure de Paris.
usqu'à l'extrémité de
3 pieds 11 pouces.
usqu'à celle des pieds
4 » 6 »
1
11
8è
U
11 n'y a, dans cette espèce comme dans les autres du genre, que les ongles des trois
doigts mitojens des extrémités postérieures qui soient parfaitement développés. Les moustaches
sont un peu aplaties, droites, assez fortes et d'un brun couleur de corne plus
ou moins foncé. La pointe du nez, la région de l'anus, les plantes des pieds ainsi
que toute la surface inférieure des phalanges et de leurs membranes, sont nues. Toutes
les autres parties sont uniformément couvertes de poils; mais ces poils deviennent plus
ras sur les parties inférieures, ainsi que sur les pieds, et se perdent totalement vers l'extrémité
de la surface extérieure de ces membres. Les poils sont en général courts, puisqu'ils
ne portent guère que trois à quatre lignes en longueur sur le cou ou sur le dos, un peu
raides et assez touffus. Ils sont, sur les parties supérieures, bruns à la base et noirs
au milieu, mais leur pointe offre toujours des couleurs plus claires, qui forment les
teintes générales de l'animal. Ces teintes sont, sur les parties supérieures, d'un "ris
jaunâtre, un peu nuancé de noir sur le dos et sur la téte. Sur les parties inférieures
et sur les extrémités, la teinte générale dont nous parlons, passe insensiblement au
brun-roux; mais cette couleur est très-peu marquée sur le dessous du cou, tandis
qu'elle devient très-foncée vers l'extrémité des pieds, qui sont d'un brun-roux noir
assez profond. L'iris de l'oeil est brun rougeâtre.
Un autre individu femelle, absolument de la même taille que celui dont nous venons
de donner la description, ne s'en distingue que par ses teintes un peu plus nuancées
de noirâtre sur les parties supérieures, par le brun-roux moins vif et plus foncé des
extrémités, par le brun-roux moins prononcé des parties inférieures, ainsi que par une
large tache d'un brun-roux foncé, qui occupe les côtés du museau, s'étendant depuis
les yeux jusque vers le nez.
Le mâle adulte, dont la peau montée est conservée au Musée des Pays-Bas, porte six
pieds et deux pouces en longueur totale, mesuré depuis le nez jusqu'à l'extrémité de
(1) Le mâle adulte que nous possédons ne portant pas de criniire et ne se distinguant, à l'extérieur, des
femelles que par sa taille plus forte et par ses teintes un peu plus foncées, nous n'avons pas fait réprésenler
cet individu, dont on peut fort bien se faire une idée par la description.
la queue. Les poils du cou offrent i\ peine six lignes en longueur sur les parties supérieures
du cou. Les poils des parties inférieures sont, proportions gardées, plus ras
que dans nos deux sujets à l'âge moyen. Les teintes comparées à celles de ces deux
sujets, présentent les modifications suivantes. Les parties supérieures sont un peu plus
foncées et tirent sur le brun jaunâtre. Le brun-roux des parties inférieures est également
plus foncé, particulièrement vers la base des extrémités. Toute la gorge enfin
est d'un brun noirâtre, teinte qui se prolonge aussi sur le dessous du cou.
Nous avons déjà indiqué plus haut les caractères propres au crâne de cette espèce,
comparé à ceux des deux autres espèces du genre, et nous avons constaté que les
formes générales du crâne subissent, avec l'âge, des modifications très-sensibles, dont
il est plus facile de se faire une idée par les figures que nous avons données du crâne
de cette espèce. Pl. 22, qu'au moyen de descriptions détaillées. Nous possédons six
crânes du Lion marin de Steller, dont deux font partie d'autant de squelettes montés
dans les galeries du Musée des Pays-Bas. Quatre de ces crânes, dont l'un est figuré
sous n°. 5 et 6, Pl. 22, proviennent d'individus à l'âge moyen, dont deux étaient des
femelles, le sexe des deux autres n'a pas été indiqué. La longueur totale de ces crânes
est environ de sept pouces; ils offrent entre eux beaucoup d'analogie par rapport à
leur forme générale, et les différences qu'ils présentent se bornent à de légères modifications
de la forme des naseaux et de cette partie des frontaux qui forme le dessus
de la voûte de l'orbite. Ces quatre individus ont été tués immédiatement après l'époque
de l'apparition des dents permanentes; trois de ces crânes présentent même des
canines encore imparfaitement développées. Dans l'un de ces crânes, où les canines
sont encore de moitié cachées dans leurs alvéoles, la sixième ou dernière molaire de
la mâchoire supérieure est tombée de l'un côté, mais son alvéole subsiste encore,
quoiqu'elle soit déjà de moitié oblitérée. Dans le deuxième crâne, dont toutes les canines
ainsi que les autres dents sont parfaitement développées, la sixième molaire
n'existe également que d'un côté; celle de l'autre côté parait être tombée de bonne
heure, puisqu'on ne voit plus la moindre trace de l'avéole destinée à recevoir cette
molaire. Dans les deux autres crânes, dont les canines ne sont que de moitié sorties
de leurs alvéoles, ce n'est pas seulement la sixième molaire de chaque côté qui a
complètement disparu, mais les alvéoles de ces molaires se sont déjà totalement effacées,
tout-à-fait comme on l'observe dans les individus adultes.
Notre cinquième crâne figuré sous N°. 3 et 4, Pl. 22, provient du mâle adulte, long
de six pieds et deux pouces depuis la pointe du museau jusqu'à l'extrémité de la
queue, et dont nous possédons la pe;iu montée. Ce crâne porte un peu plus de 10 pouces
en longueur totale. Les dents ne sont que très-peu usées. La crête sagittale est
déjà assez développée, offrant plus de six lignes en hauteur; il en est de même de
la crête occipitale. Outre les changemens de forme produits par ce développement
des crêtes, c'est particulièrement par la largeur des apophyses latérales des frontaux,
par l'allongement et le rétrécissement du cylindre postorbitaire de ces os, ainsi que
par la forme du museau qui est plus large à l'extrémité et échancré aux côtés, que
le crâne de l'Individu dont nous parlons, se distingue de ceux des jeunes sujets à
l'âge moyen, dont nous avons indiqué plus haut les caractères.
Le sixième crâne de notre collection, voyez Pl. 23, Fig. 1 et 2, provient d'un mâle
adulte dont le squelette entier est figuré sur notre planche 23. Ce squelette est
i K