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Plusieurs des espèces de ce genre composé de Martes, do Fouines, de Putois et de
Belettes, peut être toutes celles comprises dans ces subdivisions, sont sujettes à une
double mue, au moyen de laquelle le pelage cliange non seulement périodiquement
de couleur, mais qui fait subir à la robe une différence plus ou moins remarquable
dans la nature du feutre ainsi que dans la longueur et la finesse des poils soyeux.
Il n'a guère été possible de suivre exactement les changemens dans la livrée chez
toutes les espèces connues, vu leur manière de vivre et les lieux où ils habitent pendant
la saison chaude de l'année; mais chez toutes celles dont on a pu se procurer
les dépouilles dans les saisons diCTérentes, il a été facile de vérifier que la livrée
d'été diffère plus ou moins, souvent même considérablement de celle qui leur est
propre en hiver; les peaux de la saison hybernale sont généralement abondamment
garnies de feutre et ornées de longues soies fines et lustrées qui servent, selon les
caprices de la mode , à déterminer la valeur de ces fourrures de prix, tandis que les
dépouilles de ces mêmes animaux n'ont aucune valeur numérique lorsqu'elles proviennent
d'individus tués au printemps ou en été, époques pendant lesquelles le pelao-e
feutré rare et court, et les poils soyeux ternes, rudes et de peu de longueur n'offrent
aucun de ces caractères qui les font rechercher sous leur dépouille d'hiver, par le
commerce de pelleterie. '
L'espèce nouvelle du Japon nous fournit un nouvel exemple de ce chano-ement de
la livrée. Nous allons décrire d'abord celle de la saison hybernale , état sous lequel
cette marte ce trouve figurée dans ce recueil, puis nous donnerons la description de
son pelage d'été.
Un feutre jaunâtre et doré couvre abondamment toutes les parties du corps la
queue ainsi que la partie supérieure des extrémités; ce feutre est couvert, mais pas
complètement caché par les longs poils soyeux qui sont partout d'un beau roux dorésur
le haut des extrémités antérieures et postérieures, la teinte de ces poils est d'un
bruu clair doré, tandis que le reste jusqu'aux ongles est d'un brun noirâtre La
queue porte la même teinte que le dos, et se trouve terminée par une touffe de
poils soyeux dun blanc jaunâtre. Le sommet de la tête, les joues et la région des
oreilles sont couverts de poils d'un blanc jaunâtre; les oreilles larges et arrondies
sont poilues jusque tout i l'entour du bord extérieur par un feutre blanc-pur. Le
tour des yeux et le museau sont enveloppés par un masque d'un brun foncé - les
lèvres et le menton sont d'un brun plus clair; le devant du cou est dans le mâle
d'un roux doré vif, et chez la femelle blanchâtre.
Longueur totale des sujets parfaitement adultes, 2 pieds sans compter le flocon terminal
de la queue, dont les poils ont à peu-près 3 pouces; longueur du membre de
la queue 7 pouces; distance du bord antérieur des yeux à la pointe du nez 1 pouce
4 lignes.
Cette marte, dans son pelage d'été, diffère beaucoup par la couleur des sujets revêtus
de leur robe complète d'hiver, au point même, qu'avant d'avoir acquis la certitude
de leur identité comme espèce, nous avions eu quelque doute à cet égard.
Dans cette saison, le feutre de la robe est court et rare, d'une teinte jaunâtre terne;
il est recouvert à claire voie par des poils soyeux courts, d'un brun roux, et dont
la pointe est d'un brun terne, ce qui donne à ce pelage une nuance brune roussâtre,
plus ou moins sombre selon l'époque de l'année; le brun domine sur le haut des
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quatre extrémités qui sont terminées par des pieds â-peu-près complètement noirs
Toute, la face, le sommet de la tête et une partie des joues sont d'un brun noirâtre,
les lèvres inférieures et le menton ont aussi cette teinte; le devant du cou, la poitrine
et le ventre sont d'un jaunâtre terne; la queue garnie de poils moins lon"-s
que dans le pelage d'hiver, paraît plus grêle, elle est d'une teinte brune roussâtre
et son flocon terminal est d'un jaunâtre terne. Les lobes dos oreilles sont couverts
de poils rares et leur bord seulement est blanc.
Les formes relatives et le faciès de cette espèce nouvelle sont les mêmes que dans
M u s t e l a Sibirica, quoique sous une taille de plus du tiers plus forte. La fourrure
d'hiver de ces deux espèces diffère également fort peu l'une de l'autre par la nature
du pelage, M. Wagner vient de publier une assez bonne figure de cette Marte dans
SCS suites aux mammifères de Schreber.
Les Japonais désignent cet animal sous, le nom de T en, lorsqu'il est rev.êtu do sa
robe d'hiver, et sous celui d 'Aka- ten, quand il est en pelage d'été. On le trouve
assez fréquemment dans les bois où il vit sur les arbres; il fréquente souvent les
lieux habités, et sa. nourriture consiste en oiseaux^ petits mammifères et insectes.
MA.RTE A COURTE QUEUE. (MBSTELA. BRACIITURA).
Nous ne possédons de cette autre espèce de grande marte que des peaux plus ou
moins mutilées, telles qu'on les trouve dans le commerce, et dont la tête forme ordinairement
une des principales parties manquantes. Cette circonstance est cause qu'il
ne se trouve pas de figure de cette espèce dans le recueil de la faune, et que la
présente déseription est limitée aux détails empruntés des peaux en pelage d'hiver,
auxquelles il manque une portion de la tête et tout le museau.
Cette espèce, â-peu-près de la taille de la m a r t e z ibél ine de Sibérie, est caractérisée
par sa courte queue, ses petites oreilles rondes, et ses pieds très poilus; on ne la trouve
que dans les parties les plus septentrionales du Japon, oii les dépouilles sont préparées
pour les besoins du commerce de pelleteries, et sont vendues comme telles dans
les différentes parties de l'empire. Cette fourrure, quoique plus fine et plus lustrée
que celle de la marte à pieds noirs de l'article précédent, est bien au-dessous, pour
sa finesse et la longueur des poils soyeux et lustrés, à celle de la fourrure précieuse
de la marte zibéline de Sibérie, qui de toutes les martes connues fournit la pelleteriee
la plus estimée.
Le feutre abondant mais court dont la robe est garnie est d'une teinte cendré
brunâtre claire; les poils soyeux qui cachent mal ce feutre sont plus courts que ceux
de l'espèce précédente, mais ils sont plus fins et plus lustrés; leur teinte varie aussi
considérablement selon la partie du coi-ps qu'ils recouvrent. Sur la partie supérieure
de la colonne vertébrale domine une teinte brune foncée, qui est aussi celle de la
queue; les cotés du corps, les cuisses et les pieds de devant sont d'un brun plus clair
qne le dos, et ccttc teinte est nuancée de cendré au ventre, tandis que l'abdomen
porte une teinte jaunâtre; les pieds sont abondamment couverts de longs poils soyeux
d'un brun cendré à pointe jaunâtre; ces poils cachent totalement les ongles qui sont
blancs. Nous ne pouvons mentionner aucun détail du pelage de la tête, si ce n'est
que les oreilles sont petites, et couvertes partout d'un l'entre blanchâtre,
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