résister ;i des agens aussi puissans; quelles doivent s'user en s'ëmoussant^ et qu'il en
résulte enfin une mobilité;, tantôt de la partie postérieure tantôt de l'antérieure du
plastron. On a observé que cbez l 'Emys europaea, la partie antérieure du sternum
éprouve généralement une espèce de mouvement très-restreint; mais chez plusieurs
autres tortues cette articulation est absolument accidentelle et souvent due à la décrépitude
des organes. Nous avons constaté ce fait par un grand nombre d'observations,
souvent renouvelées et particulièrement sur des individus très-vieux de l'Emys
S p e n g l e r i , qui offrent quelquefois la suture mojenne du plastron usée à tel point,
que ses deux parties deviennent mobiles. Cliez d'autres tortues les deux paires des
pièces du milieu du plastron restent immobiles, et la charnière se forme des sutures
transversales des pièces, qui terminent cet organe. C'est ainsi, qu'on observe chez
l ' E m y s scorpioides, où la partie antérieure du plastron est mobile à l'état normal,
que parfois l'action assidue des muscles rend la partie postérieure également mobile.
Cbez l 'Emys odorata, dont le plastron varie excessivement en grandeur, cet
organe est ordinairement immobile; mais dans quelques individus la partie antérieure
est susceptible de mouvement ; chez d'autres c'est la partie postérieure et chez
d'autres encore, toutes deux peuvent être rapprochées de la carapace. Nous avons
observé un fait semblable chez l'adulte de la Tor tue grecque et nous croyons pouvoir
préjuger, qu'on ne manquera pas de faire la même découverte sur plusieurs autres
espèces, que nous n'avons pas encore été à même de nous procurer dans un âge
aussi avancé.
On ne peut nier, d'après ce que nous venons d'exposer sur des faits dont le Musée
des Pays-Bas peut fom'nir les exemples, que la plupart de ces phénomènes ne dépendent
entièrement de l'état pathologique de l'individu. Toutefois, les naturalistes, en se
servant de ces anomalies individuelles pour en tirer les principes de la classification
des Emydes et des Tor tues, ont naturellement dû multiplier et les espèces et les
coupes génériques; ce dont on s'est permis un très-ample usage. Par ce moyen,
les alBnités naturelles ont été rom^jucs; la science n'y a rien gagné, et les méthodes
se sont trouvées encombrées de quelques espèces et de quelques coupes nominales
de plus.
La surface extérieure de la carapace des Emydes est recouverte par des lames cornées,
qui ne sont jamais disposées en toit: on en voit une rangée de cinq dorsales;
deux rangées, composées chacune de quatre latérales ou costales; enfin les marginales
qui sont ordinairement au nombre de douze paires, avec une impaire insérée à l'extrémité
antérieure: ces dernières correspondent avec les os qu'elles revêtent, excepté
toutefois la pièce à demi fendue terminant la carapace par derrière, qui est recouverte
par deux plaques. On trouve des exceptions à cette distribution: les Emys scorp
i o i d e s et odorat a par exemple n'offrent cjue onze paires de marginales; la plaque
impaire manque chez les Emys expansa, galeata, Dumeriliana etc. Cette disposition
des lames est encore sujette à de nombreuses variétés: quelquefois le nombre
des lames est augmenté d'une ou de deux pièces par une division irrégulière,
d où il résulte naturellement, que ces parties se présentent sous dos formes disparates;
d'autres fois c'est la plaque impaire qui manque dans des espèces, où elle so trouve
à l'état normal.
Le nombre des plaques du plastron est habituellement de six paires, dont seulo-
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ment les deux moyennes correspondent avec les os en dessous; mais cette loi est sujette
à beaucoup de modifications: tantôt la paire antérieure est réunie en une seule
lame, comme dans les Emys scorpioides et odorata; tantôt elle est suivie par
une lame impaire surnuméraire, voyez Emys expansa, Dumeriliana, platycep
h a l a , galeata et longicol l is; les lames enfin qui revêtent le plastron de l'Emys
s e r p e n t i n a s'éloignent totalement de la forme générale.
Les os des extrémités, quoique modelés sur le même type, diffèrent dans leurs
formes suivant les espèces. Le nombre des ongles aux pieds antérieurs est constamment
de cinq; à ceux de derrière de quatre, à l'exception de l'Emys galeata,
dont tous les doigts sont armés d'ongles: ils sont en général peu voûtés, aigus
et passablement longs. Le bassin est, cbez quelques espèces, soudé aux enveloppes;
telles sont les Emys galeata, platycephala, expansa, Dumeriliana et Chelys;
dans d'autres il est libre, mais l'extrême rapprochement de ces parties fait,
qu'elles se réunissent quelquefois avec l'iîge. Les os fourchus s'attachent au moyen
de forts ligamens de forme térète qui ne s'ossifient guère que dans les sujets très-vieux.
Les vertèbres du cou, au nombre de huit, s'éloignent chez les Emys longicollis,
g a l e a t a , et platycephala de la règle générale, en ce que les plans articulaires
sout moins obliquement inclinés vers l'axe; le cou par suite de cette conformation ne
peut pas se courber en S et ces animaux, privés de la faculté de retirer cette partie
sous la cuirasse, sont obligés de la coucher de côté.
La tète des Emydes est généralement déprimée, et souvent revêtue de plaques.
L'enveloppe cornée des miîchoires est tantôt tranchans lisses et droits, tantôt finement
dentelée, tantôt terminée en pointe, tantôt enfin échancrée antérieurement; mais
elle manque totalement chez le Chelys. Quelques espèces ont des barbillons au menton.
Le reste des parties molles est revêtu d'une peau épaisse, dont les écailles sont
grandes sur les extrémités, mais sur les autres parties souvent si petites, c|u'elles
paraissent être grenelées. Les pieds sont très-déprimés, disposés horizontalement et
palmés; en un mot, organisés de manière à pouvoir remplir la double fonction d'agens
de locomotion à terre et dans l'eau. Les membranes natatoires sont plus ou
moins développées suivant la manière de vivre des espèces; elles manquent totalement
dans tine d'entre elles. La queue est longue chez quelques-unes et leur sert
dans la natation; chez les autres, elle est exiguë et conique.
Le nombre des espèces dont nous avons pu disposer pour l'anatomie, n'est pas assez
considérable, pour que nous puissions nous permettre de fournir des généralités
sur la structure interne des Emydes; nous renvoyons pour ces détails aux .travaux
de Boyanus, Cuvier et Meckel, toutefois en observant, que la plupart des Emydes
ressemblent aux Tor tues de terre par les formes des intestins. L'Emys serrata,
par exemple, a les intestins très-grèles et s'élargissant brusquement en un côlon
assez spacieux, dont la courbiu'c près de sa naissance a été comparée à un coecum:
organisation parfaitement semblable à celle des viscères dans les tortues terrestres.
Nous n'avons pu découvrir aucune différence essentielle dans les formes entre les deux
sexes des Emydes; celles qu'on indique ordinairement, comme d'avoir la queue plus
longue, la carapace plus bombée, le plastron concave etc. ne sont pas toujours constantes,
du moins d'après les recherches que nous avons établies cet égard.
Les variétés individuelles ne sont pas rares dans les Emydes. Nous avons déjà