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irrégulièrement disposées. Les petits points dont les parties supérieures sont parsemés,
sont indistincts, très-clairs, peu appareils sur la tête, et trausformés sur les
côtés du cou et aux lèvres en taches larges et jaunâtres. La queue est assez grosse.
Le bout postérieur du plastron, conicjue dans la variété javanaise, est terminé, dans
celle du Japon, par uno ligne presque semicirculaire; quelques individus ont des
traces de callosités, tandis qu'elles manquent totalement chez d'autres.
Les six sujets envoyés du Japon par BIr. vou Siebold et conservés à l'esprit de vin,
sont tous de la taille de celui dont nous publions les portr;iits planche 7, fig. 1 et 2:
nous avons vérifié par un examen sévère, que ces individus mentionnés sont jeunes,
cpioique notre voyageur nous ait dit n'en avoir jamais vu d'une taille plus forte.
Ce que nous rapportons ici, a motivé le choix fait d'un jeune individu originaire de
Java, que nous donnons pl. 5. fig. 6. pour servir d'objet comparatif avec la téte, également
vue de profil fig. 7, du plus grand des individus du Japon: nous sommes certains
que le sujet de Java est dans le jeune âge.
Le Tr ionyx du Japon est appelé par les indigènes Totsi ou Suppon.
Cest une des tortues les plus communes dans les provinces méridionales de ce pays,
oil elle habite les rivières et les ruisseaux. Mr. von Siebold n'a pu se procurer de
renseignemens sur nos existence dans les parties septentrionales de l'empire. Le
beau vert foncé, qui colore les parties supérieures dans le vivant, disparait après la
mort. Mr. von Siebold a observé des variétés accidentelles: il en a vu couleur de
chair et des blanches, qu'on montrait à Nagasaki comme objets très-rares. La chair
du Trionyx du Japon est saine et d'un bon goût; aussi est-elle recherchée par les
indigènes comme mets délicat.
4 ESP. LE TRIONYX DÉPRIMÉ. TRIONYX SUBPLANUS.
Il se trouve dans la plupart des pays que nous avons indiqués comme patrie de la
précédente une autre espèce de Tr ionyx, qui est voisine de celle-là, et qui lui ressemble
à tous égards, hormis une téte plus large et une carapace moins bombée et
moins rugueuse.
La carapace de cette espèce est très-déprimée, plus finement grenelée que chez la
précédente, sans stries raboteuses ou longitudinales, et souvent concave le long du
dos, qui n'est jamais relevé en arête. Le plastron ressemble parfaitement à celui du
Tr. stellatus, mais sa partie postérievu-e est un peu plus large; les plans raboteux
existent ou manquent suivant les individus. Ce Tr ionyx a les formes massives; sa
tête est très-forte; le crâne est très déprimé, le front étroit, les yeux placés vers les
parties supé rieures, et le museau court. Le IMusée des Pays-Ras doit à ses voyageurs
dans rinde un grand nombre de Squelettes et de dépouilles de cette espèce; mais il
nous manque encore les parties molles et des sujets à l'esprit de vin pour en donner
les détails anatomiques, qu'il serait très-intéressant de consulter dans les deux sexes.
Mr. Geoffroy <') a le premier fait connaître cette espèce. Noire Musée en a reçu
des sujets de Java et de Malacca; elle vit selon Gray P) dans le Gange.
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5 ESP. TRIONYX DU GANGE. TRIONYX GANGETICUS.
(1) Ann. d. Mus. vol. 14. p. 21. f. 2. pl. 5.
(2) Cray Synopsis p. 48. le poitrail d'un sujel pris sur le Ganje, se trouTO dans l'Iiidian Zoologie.
Cette espèce ne nous est connue que par les descriptions de Cuvier et de Gray. Diard
en a fait la découverte sur les bords du Gange, et elle a été retrouvée depuis dans le
même fleuve par Hamilton. Elle se distingue des espèces voisines par la couleur d'un
brun clair de la carapace entièrement piquetée ou vermiculée de brun foncé verdâtre
et par les lignes irrégulières de ce même brun foncé, qui forment uiie marbrure sur
la tête ('). Le museau est plus obtus que dans les autres espèces, ce qui provient de la
brièveté ¡frappante des naseaux et des maxillaires P). Le plastron, quoique ressemblant
à celui du Tr. stel latus, offre des pièces moyennes beaucoup plus larges, et
les callosités se montrent comme quatre plans larges et raboteux l^). Mr. Gray a figuré
le jeune sous la dénomination de Tr. hurum les très-jeunes sont, comme
ceux de plusieurs espèces de ce genre, ornés de taches en forme d'oeil
Le Tr ionyx de l 'Euphrate, décrit et figuré par Olivier est si imparfaitement
connu, que nous ne pouvons nous permettre de l'admettre comme espèce: il n'existe
dans aucun liïusée connu.
6 ESP. TRIONYX CHAGRINÉ. T RI 0 NY X GR AN 0 SU S.
Cette espèce, quoique parfaitement semblable par son port aux autres Trionyx,
s'en éloigne cependant sous plus d'un rapport dans son organisation, en sorte qu'elle
forme le passage entre ce genre et le suivant.
La carapace est beaucoup plus bombée que dans les autres; son bord cartilagineux
ayant très-peu d'étendue et se trouvant supporté aux extrémités antérieures et postérieures
par de petits os de forme irrégulière, il est évident que la mobilité de cette
partie doit être très-rcstreinte et d'un usage très-borné dans la natation. Le plastron
a plus d'étendue que dans aucune autre espèce, et les plans raboteux ont atteint le
plus haut degré de développement: ceux des pièces postérieures sont de forme deltoide,
ceux des os moyens terminés par de larges apophyses crochues. Le bord antérieur
du plastron déborde la carapace et offre deux plans très-étendus et reniformes; un
petit plan impair se trouve au centre. Aux os postérieurs du plastron, qui sont
étroits et allongés, s'attachent trois appendices cartilagineux et semilunaires: ils servent
de couvertures aux extrémités postérieures et à la queue, lorsque ces membres sont
dans l'état de contraction, et se meuvent au moyen d'un pli, qui se trouve à leur
base; organisation, qui n'est propre qu'à cette espèce. La queue est très-exiguë; les
membranes natatoires des extrémités sont grandes. La tête est très-élevée; le museau
extrêmement court, de même que le nez, qui est en outre déprimé et à bord
inférieur allongé. Les lèvres sont petites; celles de la mâchoire supérieure divisées
par plusieurs plis, (voyez le profil de la tête pl. 5. fig. 4.)
(1) Cuvier csscm. fossiles vol, G. p. 222.
P) Ibid. pl. 11. 5—S. fig. du criine.
(3) Ibid. pl. 12. r. IG.
(i) Syn. licpt. pl. X.
(5) Guérin, Iconogi'. Rept. pl. 1. f. 6 et Ga, Voyez aussi la figure du Trionyx ocellalus. Gray, Indian Zoologie.
Voyage pl. 41.