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Speeiosus oaplif dans la méiiagcrio do Baracpoui- ct qu'on supposait erron(Smenl
uatif des iles de la Sonde; qu'il avait été acquis à Batavia, d'où les vaisseaux qui vont
chaque année, à époque fixe, de Java au Japon, transportent assez souvent des individus
vivans, qu'on voit non seulement dans les ménageries de r[nde, mais aussi
quelquefois en Europe. VoiUV comment a eu lieu l'erreur qui donne les Indes orientales
pour l'habitat d'une espèce originaire du Japon. Ces inexactitudes d'habitat
sont très fréquentes dans les ouvrages des naturalistes français, surtout lorsqu'ils font
mention des espèces dues à leurs expéditions nautiques, ou aux recherches de leurs
voyageurs dans l'Inde continentale ct dans l'Inde insulaire.
Notre Speciosus comparé à l'Ecaudatus offre, par les crânes, une ressemblance
parfaite dans toutes les parties relatives, mais ils diffèrent constamment dans les proportions;
à iige égal, toujours moindre d'un cinquième dans le Speciosus. Le museau
de l'Ecaudatus est plus proéminent, tandis qu'un moindre allongement des maxillaires
chez Speciosus, est cause que le museau offre un angle moins saillant et est plus
déprimé. Les deux crânes ont dans l'adulte le sinus frontal ou crêtes surcillaires
très-fortes, larges et dilatées latéralement, avec des arcades zygomatiques très-forles,
quoique peu proéminentes; la crête coronale est à peine saillante et la crête occipitale
s'élève faiblement; la partie antérieure des maxillaires est dilatée dans toute la
longueur des branches remontantes de l'intermaxillaire et sert de gaine aux fortes
canines supérieures; cette partie est couverte, dans l'une comme dans l'autre espèce,
de rugosités; elles ont aussi une denture exactement semblable. Dans la comparaison
établie entre les autres parties du squelette se trouvent, pour toutes différences,
que l'Ecaudatus a les os du fémur et de l'humérus plus longs que ces mêmes parties
dans le Speciosus, aussi est-il plus bas sur jambes; les côtes de ce dernier sont au
nombre de treize, tandis que le premier en a seulement douze; celui-ci manque de tout
vestige de queue, le Speciosus en a une fort courte, composée de cinq vertèbres.
Les iles japonaises n'ont que cette seule espèce de singe; elle est même rare et
ne se trouve pas dans toutes les localités; elle est assez commune dans l'île Sikok et
dans la province d'Aki, ile ÎNippon; dans celle de Kiusiu, la plus méridionale de ce
groupe, on la trouve répandue dans les montagnes de Figo ; sa répartition géographique
serait par conséquent limitée au 35° latitude Nord. Ce singe vit en société
et opère ses déprédations par grandes bandes. II se nourrit dans les bois de glandes,
de chataignes, de fruits du datier-figue (diospyros kaki), d'oranges et d'autre^
fruits. Pris Jeune il s'apprivoise complètement, même au point d'apprendre à faire
toutes sortes de tours de force: il danse sur la corde, joue la comédie etc.; les
Japonais en font grand cas, surtout lorsque ses formes sont diminutives, état qu'ils
savent obtenir au moyen de procédés particuliers et de soins assidus dans la manière
de les élever; ces individus rabougris sont très estimés et se vendent à des prix trèsélevés.
Quelques européens induits en erreur et inconnus avec le traitement que les
Japonais font subir à ces animaux dans la jeunesse, ont cru que ces sujets formaient
une espèce distincte. On voyait en 1826, lors du séjour de M. de Sieb'old au Japon,
dans la ménagerie du Sjôgun (l'Empereur) un albinos du Speciosus, pris dans les
forêts en montagnes de Nikko: son pelage d'un blanc pur contrastait singulièrement
avec le rouge cramoisi de la face, des calosités et du scrotum. Le speciosus est connu
au Japon sous le nom de Saru, sar', les Chinois le désignent sous celui do Mi-k6.
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Ce singe n'est pas remarquable par les teintes de sa robe qui sont ternes et peu
variées, mais il se distingue par le rouge cramoisi de sa face, couleur qui se montre
surtout dans toute son intensité à l'époque du rut. Les parties nues des fesses et
celles génitales du mâle sont aussi plus ou moins rouges. Chez l'adulte et les vieux
ce pelage est long, doux, soyeux et bien fourni partout; la courte queue est également
pourvue de longs poils, qui forment une houppe déprimée. Les oreilles sont grandes,
couvertes intérieurement et à très-claire voie, de longs poils soyeux qui en dépassent
les bords, Le pelage des parties supérieures est d'un brun d'ocre, vu que les poils
sont annelés de ces deux couleurs; les côtés de la tête, le menton, la poitrine, la
partie intérieure des membres, le dessous de la queue et le ventre sont d'un gris
terne. Les poils soyeux et clair-semés dont la face se trouve entourée, sont noirs ou
d'un brun foncé; ces teintes couvrent aussi les mains. La taille des vieux sujets est
en longueur totale de 2 pieds, sur lesquels la queue prend 3 pouces; sa hauteur
dans la pose naturelle ¿\ terre est de 12 à 13 pouces.
Les jeunes d'un an portent de 11 à 12 pouces en longueur totale. Leur face est
très-obtuse, sans arcade sourcilière marquée, et la couleur du masque est d'une teinte
livide. La queue est couverte à claire voie de poils; le pelage plus court et plus
cotonneux que dans l'adulte est d'une teinte isabelle ou d'un blond terne; les extrémités
et le tour de la face sont d'une teinte plus brune.
Nous donnons Planche I les figures grandeur naturelle des différentes périodes de
l'âge; les figures 2, 5, 6 et 7 sont prises d'un sujet longtemps captif et dans l'extrême
vieillesse (1). La Planche II fournit les figures grandeur naturelle du crâne de l'adulte
et du jeune.
CHEIROPTERES.
Cet ordre nous offre dans les domaines de l'empire du Japon seulement dix espèces
connues; deux d'entre elles sont de la famille des frugivores, et les autres de celle
des insectivores. Nous doutons toutefois que leur nombre soit borné à ce peu d'espèces,
surtout dans la famille des insectivores, si nombreuse en genres, et dont celui
des Vespertilions compte une grande série d'espèces distinctes. Il serait en effet remarquable,
que dans ce vaste groupe d'îles et d'ilots, le genre Vespertilion n'eut pas
plus de représentants, puisqu'on en trouve une multitude dans les autres contrées
du glôbe. Les difficultés ou plutôt le manque total de moyens pour le naturaliste
européen, d'explorer le Japon d'une manière régulière et d'y faire des collections, en
voyageailt librement, offriront un obstacle insurmontable, tant que les lois en vigueur
(1) M. de Sicbolcl a possidô cet individu lors de sou séjour au Japon: il nous dit l'avoir obtenu à l'élat
adulte, depuis son retour qui eut lieu en 1828 ce sujet a vécu captif, desorte qu'on peut calculer son âge à
plus de 20 ans.
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