gus est en forme de feuille arrondie par le bout. La base de la membrane interféinorale
est poilue, mais seulement en dessus. La formule dentaire est comme chez
la précédente; toutefois, on lui trouve toujours cinq molaires partout.
Le pelage du mâle est en dessus gris de souris, à pointe des poils d'un fauve légèrement
roussâtre, en dessus noir à bouts des poils d'un gris-blanchâtre; l'abdomen et
les flancs sont blancs. La femelle est d'un brun roussâtre ans parties supérieuresen
dessous elle est noire à bouts des poils d'un roux-blanchâtre. '
Longueur totale 2 pouces 9 lignes ou 3 pouces, dont la queue prend 1 pouce
3 lignes; antibrachium 1 pouce 2 lignes; envergure 8 pouces ou 5 à 6 lignes de plus.
Son nom japonais serait, selon M. Burger Komuli ou Akakomuli (vespertiliou noir).
On la trouve dans les environs de Nagasaki. Voyez Monog. de Mamm. Vol. 2. pag. 233,
pl. 57. fig. 8 et 9.
INSECTIVORES.
Nous plaçons les mammifères insectivores à la suite des groupes des Chéiroptères
dont le régime exclusif, de toute autre nourriture, consiste en insectes; non seulement
afin de .nous conformer à l'ordre de classification généralement adopté, mais aussi vu
qu'ils occupent ici leur véritable place, et qu'on ne saurait les en distraire, pour les
ranger ailleurs, qu'en intervenant la série naturelle établie selon le régime alimentaire,
représenté par les dents comme premier moyen de classification méthodique.
En eflet, en les laissant dans l'ordre où ils sont,'les Insectivores suivent immédiatement
aux genres nombreux de l'ordre des Chéiroptères, qui se nourrissent uniquement
d'insectes, tandis que plusieurs types des premiers, font également usage de chair
comme aliment; par ce régime, ils se rapprochent des différens groupes des Carnas-
«ers; car nous n'entrevoyons pas l'utililté qui en résulterait, s'ils se trouvaient classés
à la suite de ces derniers, et plus éloignés des vrais Insectivores, pour les rapprocher
des Rongeurs, avec lesquels on pourrait à la vérité les assimiler, par l'analogie qu'ils
offrent dans certaines habitudes. M. Isidore GeolTroy a fait apprécier ces "rapports
dans un tableau comparatif très ingénieux, publié dans la zoologie du voyage aux
Indes orientales de Bélanger, pag. 100. Ces rapports, quelque vraisemblables qu'ils
puissent être, seront tout aussi bien appréciés, ou bien mis en doute, quelque soit
la place qu'occupent les Insectivores dans l'ordre systématique; et il nous semble que
les types des marcheurs, ceux des fouisseurs, puis des nageurs, des grimpeurs et des
sauteurs, peuvent correspondre à des types, sous les mêmes noms, dans l'ordre des
Rongeurs, comme aussi dans celui des Marsupiaux, sans qu'il soit nécessaire de rien
changer à la série telle qu'elle est généralement admise (1).
(1) M. Geoffroy .levra conTenir qu'on ne peut admellre le genre Maerocilicle comme représentant de la
division des sauteurs dans l'ordre des Insectivores, vu qu'ils courent i terre comme les rats et ne sauteiu
j a m a i s , ainsi que le font les Ilélamys et les Gerboises dans l'ordre des Rongeurs; les Knnguros , les
P o t o o r o s et les P é r amè l e s dans l'ordre des Jlarsupiaiix.
Au Japon, l'ordre des Insectivores nous offre un petit nombre d'espèces, parmi lesquelles
on peut en énumérer quatre qui sont inédites, une cinquième servira de type
à. un genre nouveau dans cet ordre.
Il serait hasardé d'admettre aussi dans la faune de cette contrée l'espèce du genre
Hérisson, rapportée par M. de Siebold, vu que la peau de cet animal est mutilée,
n'ayant ni téte ni pattes, ce qui nous prive de tout moyen pour la déterminer avec
exactitude. A juger seulement par la dépouille du corps, on ne trouve aucune différence
avec la même partie de l'enveloppe cutanée de notre Hérisson vulgaire d'Europe;
mais la tête ou bien les quatre membres peuvent offrir des différences caractéristiques.
Au reste, il n'est pas encore prouvé que cette dépouille provient d'un animal originaire
du Japon, vu qu'on fait, dans ce pays, des usages empiriques de ces peaux d'hérisson,
comme on y emploie aux mêmes fins les peaux mutilées d'un Manis; les unes
et les autres peuvent par conséquent y être importées de la Chine, ou de toute autre
contrée avec laquelle le Japon est en relation commerciale (1).
Des trois et peut-être des quatres espèces de Musareignes connues aujourd'hui, trois
sont probablement nouvelles ; la quatrième semble avoir été introduite dans ces îles
depuis l'époque de la découverte; cette grande Musareigue, Sorex indicus, aujoui-d'hui
très abondante dans les environs de Nagasaki, y a sans-doute été apportée par les
relations commerciales de ce pays avec les îles de la Sonde, l'Inde ou la Chine.
T A U P E 'WOGURE. (TALPA WOONNA.)
PL. IV. fig. 2, 3, 4 et 5.
Quoique ressemblant extérieurement, même à s'y méprendre, à notre Taupe d'Europe,
la Wogure en diffère essentiellement par son système dentaire et par la coloration
de sa robe. En effet, au lieu d'être pourvue de huit incisives à la mâchoire
inférieure comme notre taupe, elle n'en a constamment que six, et sa livrée porte
une teinte blonde sale; sa taille est aussi un peu moins forte.
Le mufle de la taupe d'Europe est large, déprimé, portant en dessus une fine rainure
longitudinale; ce mufle ou boutoir est assez court, obtus, il se trouve terminé
par de grands orifices nasaux, distants et sans prolongement. La queue est grosse
et très-velue.
Le mufle ou boutoir de la taupe du Japon est long, mince et cylindrique, portant
en dessus une large rainure fortement évasée, peau nue rugueuse, plus ou moins
plissée; ce boutoir est long, pointu, terminé par de petits orifices à-peu-près réunis,
et dont le bout est obtus. La queue est courte, grêle et velue.
Une multitude d'individus, tant à l'esprit de vin qu'en peaux préparées, nous met
à même de constater que le pelage est presque invariablement d'une même coloration,
chez tous les individus. La nature de ce pelage, court, bien fourni, feutré et très-
(1) Voici ce que nous apprend le niauuscript de M. de Siebold. L'Hérisson n'est pas originaire du Japon;
les individus qui s'y trouvent ont été introduits à diverses époques de la Chine; ce qui fait qu'on le trouve,
tpioique très rarement, dans cevtaiues parties monlueuses de la province de Mito, vu que le souverain de ce
pays en fit importer des sujets vivans, originaires de la Chine. Les peaux mutilées et sèchées du Tibet et de
la Chine passent au .lapon comme article de commerce et v sont nlilisées dans les pharmacies.