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DISCOURS PRELIMINAIRE.
COUP-D'OEIL SOR LA FATINE BES ILES DE LA SOSDE
ET DE L'EMPIRE BU JAPOÌV.
Comme il est prouvé que l'aspect du règne végétal des contrées du globe où la
civilisation n'a point encore étendu sou influence plus ou moins désorganatrice,
porte l'empreinte la plus caractéristique du pays et en fait préjuger l'état primordial;
il est aussi incontestable que chaque région produit des animaux dont l'organisation
et les formes extérieures se trouvent exclusivement appropriées au sol et au climat
où ces animaux ont vu le jour.
Les deux Amériques et les lies dont leur littoral, dans les parties les plus écliancrées
de la terre ferme, sont couvertes, servent à constater cette vérité pour les
contrées du Nouveau-Monde. Dans l'ancien continent, la vaste Australie et ses groupes
d'îles disséminées au loin dans l'océan pacifique nous offrent une végétation toute
particulière, tandis que des séries génériques d'animaux, totalement différentes de
celles répandues dans les autres contrées du globe, paraissent constater, de la
manière la plus évidente, que ces terres si longtems inconnues, n'ont pas été peuplées
par des types parfaitement analogues î\ ceux qu'on trouve répartis sur les autres
grands continens ou sur les iles plus ou moins vastes, qui font partie de ces portions
du globe. C'est la patrie de tous ces geni-es d'animaux tels que les Kanguros,
le Womb a t , les Basyures , le Tbylacine, les Péramèles , les P é t aur i s t e s et
autres animaux tï bourse; les singuliers Monotrèmes sur lesquels l'opinion des savans,
longtems suspendue, vient enfin de se fixer relativement à la place qu'ils doivent
occuper dans la série des êtres.
La sablonneuse et aride Afrique, hérissée de monts à plate forme immense, se
présente couverte, dans certaines parties de son territoire, d'oasis entourées par des
déserts à-peu-près aussi vastes que l'étendue des océans, et de mers intérieures, que par
l'hypothèse la plus hardie ou n'osait se permettre de soupçonner dans le voisinage de
ces sables mouvans; elle produit ces arbres dont le feuillage grêle prête à peine une
ombre légère au voyageur; ces masses d'Euphorbe superbes qui, n'ayant besoin pour
croître que de l'influence de l'air et des rosées sont lix, comme autant de témoins
de l'aridité du sol qui les produit, et ces belles plantes bulbeuses dont les fleurs
élégantes étalent un luxe de parure et une recherche de couleurs, qui charme la
vue, et la délasse du tableau qu'offre une horiion à peu-près sans limite. Nulle autre
partie du globe n'est plus riche eu animaux de la classe des Ruminans, dont
ou rencontre lui nombre immense d'espèces qui y vivent par bandes innombrables, en
parcourant le sol avec la rapidité du trait, ou gravissant les rochers qui paraissent