dìvidu. Celle que Bruca <') a donnée, représente un sujet plus âgé; celle de Mr. Guérin P)
est trop rapetissée et les formes de la téte rendues avec trop peu d'exactitude pour
être de quelque utilité. Celle de Lacépède P) est trfcs-médiocre et la téte proportionnellement
trop grande; Beckstein ("), dans sa traduction de l'ouvrage de ce savant,
l'a copiée, eu lui substituant une autre tête d'après la figure qu'en a donnée Schneider
(»). C'est cette même figure de Lacépède, qui a servi de type à celles de Daudin
(6) et de Bounaterre, <•). Catesby («) en a fourni une qui est^ passable, ii l'exception
des extrémités. Tbunberg W enfin a représenté un sujet, originaire du Japon;
mais tout ce qu'il dit dans sa description sur les habitudes de cette espèce, doit être
rapporté à l'Emys vulgaris: liudividu étant jeuue et en dépouille sèche, il a cru
reconnaître tme espèce nouvelle, dont les caractères ne sont basés que sur les changemens,
que les parties molles ont pu éprouver après la mort.
La synonymie chez cette espèce est, comme celle de la plupart des reptiles, très-embrouillée;
il n'entre point dans notre plan, d'en donner une énumération complète;
mais nous croyons nécessaire d'indiquer les suivantes. Elle porte chez les navigateurs
anglais ('»), le nom de g r e e n turt l e (Tortue verte), qui a été traduit en plusieurs
autres langues, mais qui est remplacé par celui de Tor tue franche dans les colonies
françaises aux Indes occidentales. Peut-être Linné aurait-il mieux fait de lui conserver
la dénomination triviale, adoptée plus tard par Schneider, au lieu de lui assio-uer celle
de Mydas, qui n est qu une corruption du mot grec Emys, et qui porte avec elle
une idée fausse. Depuis ce temps, ce dernier nom a été adopté dans les systèmes,
jusqu'à ce que Merrem, proposant le mot barbare et vague de Caret t e pour
dénomination générique, a changé l'épithète reçue en celle d'esculenta.
Les variétés nombreuses que l'on rencontre dans cette tortue, ont fourni matière à
quelques naturalistes pour multiplier le nombre des espèces purement nominales. La
variété, dont toutes les taches sont confondues et transformées en points irréguliers, se
trouve au Musée de Paris 0=) sous le nom de Chel. maculata; une autre, ne se
distinguant que par la disposition des couleurs, sous celui de Chel. lachrymata.
La Cg-ure de Bruce a servi, comme nous l'avons déjà avancé plus haut, pour faire une
espèce particulière, désignée par Cuvier sous le nom de Chel . virgata, mais considérée
par ce savant comme voisine du Caret. Enfin la figure de Schoplf, planche 16 B , serait
le type d'une quatrième espèce nouvelle, que Cuvier nomme Chel. fasciata, et que
nous regardons comme appartenant à la C a o u a n n e. Gray m a encore embrouillé cette sy-
(1) Trayels To]. 5. pl. 41.
(-) Iconographie Reptil, pl. 1. f. 4.
(3) illst. nat. des Qiiadrup. oTÎpares pl. 1.
Pl. 1. fig. 1.
(=) Naturgesch. d. Schildkröten, pl. 1.
(6) llist. nat. des Reptiles Toi. 2. p. 10. pl. 16.
(") Encyclop. méthodique. Erpétol. pl. 3. fig. 2.
(8) L. c. pl. 38.
(9) IVeue Schwed. Abhandl. 1787. p. 171. pl. 7. Cg. 1.
('») Dampier Toy. TOI. 1. chap. 5.
(11) Rochefort Antilles, ch. 21. p. 229.
(12) Règne animal. Toi. 2. p. 13.
('3) Synopsis of Reptiles TOI. 1. p. 53.
uonymie, en rapportant cette espèce nominale à la Tor tue verte. Nous passons sous
silence les espèces que Mr. Lesson a fait connaître par des diagnoses. Il est évident,
que la tortue cépédienne de Daudi n n'est qu'une variété de l'espèce, dont
nous parlons. Le nom de Test, japónica, proposé par Thunberg pour l'individu
originaire de ce pays, a été changé par Merrem en celui de Test. Thunbergii.
Les contrées oii se trouve notre espèce sont les mers intertropicales des deux
mondes, où elle existe en plus ou moins grand nombre, selon la constitution physique
de la mer et des côtes voisines; mais elle dépasse souvent ces limites, tant vers le
Nord qu'au Sud. Catesby mande, qu'elle ne fait jamais sa ponte sur les îles Bahama,
mais qu'elle les fréquente en grand nombre, à la recherche de sa nourriture;
qu'on en prend, pour les exporter en Caroline, où elle est très-rare. Sloane
confirme la première observation de Catesby, en ajoutant, que l'espèce vient aux iles
Cayman pour faire sa ponte, et qu'elle se trouve habituellement aux Cayques situées
au Sud de Cuba. Leur nombre, selon Brown C^) est si grand dans les mers près
des Antilles et sur les côtes de cette dernière île, que l'on s'occupe méthodiquement de
leur pêche. Rochefort P) en confirmant ce fait, dit comme Sloane, qu'elles habitent
de préférence les iles Cayman. Dampier les a rencontrées sur la côte occidentale
de Panama, dans les Baies de Honduras et de Campêche, sur les îles Cayman,
Blanco et Tortuga près de la Marguerite; Feuillé P» sur les côtes de la Martinique.
Fermin les a observées à Surinam, d'oii le Musée des Pays-Bas en a reçu plusieurs
par les soins de Mr. Dieperink. Le prince de Neuwied <"> en a souvent vu sur les
côtes du Brésil entre le 18^ et 20' de latit. austr.
La plupart des voyageurs font mention dans leurs relations de Tortues de mer,
rencontrées dans l'Océan atlantique; mais ces données étant le plus souvent très-superficielles
et sans détermination exacte de l'espèce, nous n'avons cité que celles, au
sujet desquelles il ne peut s'élever aucun doute. En outre, c'est chose assez connue,
que les Tor tues franches abondent sur presque toutes les iles de l'Océan et de la
côte orientale de l'Afrique, et qu'on en apporte souvent de ses parages vivantes en
Europe. Les bâtimens européens, retournant des Indes orientales, en prennent beaucoup
sur l'île de l'Ascension, peut-être parce qu'elle se trouve sur leur route et surtout
depuis que les Anglais se sont établis sur cette île, dans le but d'en faire régulièrement
la pêche Déjà Dampier qui en a vu beaucoup près du Cap Yert, dit que
(1) Catalogue des Reptiles recueillis par M. Lamare Piquot. Bull. d. se. n. 1830. AtpU p. 119.
(2) H. n. d. R. Tol. II. p. 50. pl. 17. f. 1
(3) Tenlamen pag. 19.
(•i) L. c. p. 38.
(5) L. c. Tol. II. p. 331.
(6) Jamaica p. 4G5.
P) L. c. chap. 21. p. 220.
(S) L. c. chap. 1 et 3.
(£1) .lournal d'obserTat. phys. p. 127.
d») Ilist. nat. d. 1. Holl, équin. p. 40.
(11) Reitriige Repl. p. 17.
(12) Lesson Coquille p. 22 cl 23.
(13) L. c. Tol. 4. chap. 1.