9 B
56
l'associant à tort avec les tortues de terre: son individu était originaire de Cayenne.
Spix en donne la figure d'après les sujets, trouvés par lui dans la rivière Salimoëns.
Seba en avait déjà fourni une bonne figure, et il faut également rapporter
comme synonyme de cette espèce TEmys scabra do Lacépède, quoique nous ne
puissions décider, si elle est identique avec l'Emys scabra de Linné: il est toujours
à regretter que cette dénomination, dont on a fait tant d'abus, ait été récemment
réintroduite dans la méthode
Cette tortue parait n'habiter que les parties équatoriales de l'Amérique. Notre Musée
a reçu un grand nombre de sujets, par les soins de Mr. Dieperink à Paramaribo.
15 ESP. EMYDE PEINT. EMYS PICT A.
On ne peut confondre cette espèce, si élégamment distinguée par ses couleurs et ses
formes, avec aucune des autres espèces d'Emydes connues. On la reconnaît à l'étendue
des trois lames dorsales moyennes; à la longueur du plastron et c\ ses formes arrondies;
à la surface unie et lisse de toutes les parties, et au beau rouge sur un fond olivâtre,
qu'on voit sur les côtés de la tète: cette couleur se présente sur le cou sous
la forme de deux taches ; aux pieds elle est distribuée en raies longitudinales ; sur
les lames latérales en larges bordui'es, en taches et en croissans. La meilleure figure
est due à Schopff P'; le jeune a été représenté par Brown C'est un habitant des
provinces septentrionales des Etats-Unis; les individus du Musée nous sont parvenus
du Canada et de la Pennsylvanie; mais selon le prince de Musignano l'espèce doit se
trouver depuis le Canada jusqu'en Virginie.
16 ESP. EMYDE DE MUHLENBERG. EMYS MVELENBERG11.
Aussi remarquable que la précédente et l'une des plus belles espèces du genre. On
peut la comparer sous certains rapports à l'Emys punctularia; mais sa carapace
est plus oblongue, et fortement carénée sur le dos; les lames qui la revêtent, sont
un peu relevées en pyramide, plus sillonnées par des stries concentriques et plus raboteuses
que dans aucune autre Emyde; sa téte est large, grosse et sans taches, et
la queue remarquablement longue.
SchôpfT P' a fort bien figuré la carapace de cette espèce. Mr. Say W, dans la supposition
que Linné aurait eu devant lui un sujet de cette tortue, en décrivant son
Test, scabra, a rétabli ce nom appliqué, comme nous venons de le dire, d'une
manière erronée à plusieurs autres espèces ; cette dénomination devrait conséquem-
(1) Emys dorsualis. Anima], nova, Testudin. p], 9. iig. 1 et 2,
(2) Thesaurus Toi. 2. pl. 80. £g. 6.
(3) Quaclr, ovipares, pl. 8. fig. 2.
Mr. Bell vient de publier de très-bonnes figures de l'adulte de celte tortue, Monogr. Part. III. fig,
(5) Hislor. leslud. pl. 4.
(6) Illustrations: Testudo cinerea, pl. 40. — Copie ap. Schopff pl. 3. fig. 2 et 3.
(') Hist, tcstud. pl. 31: Test. MuUenbergii.
(8) Phil. Journal, vol. 4. p. 210.
57
ment être reléguée de la méthode. C'est le Test, insculpta de Leconte <'>, et
l'Emys speciosa de Mr. Bell P). L'Emys biguttata de Say P) serait d'après l'opinion
de cet auteur W, un jeune individu de notre espèce.
Le Musée des Pays-Bas en a reçu plusieurs individus des parties septentrionales,
des États-Unis; mais elle n'a pas été trouvée dans les provinces méridionales de
l'Amérique du Nord.
16 ESP. EMYDE A LIGNES CONCENTRIQUES. EMYS CENTRATA.
Tout le monde connaît cette espèce commune: elle est caractérisée par les grosses
lignes concentriques qui bordent les aréoles des lames de la carapace, et dont l'efTet
est encore relevé par la coloration. Les lames du dos sont souvent un peu pyramidales;
mais celles des bords sont petites. Le fond olivâtre est agréablement varié par
une multitude de points et de lignes noires, souvent disposées longitudinalement. La
peau de la téte est très-lisse. La queue ne diffère point de celle de la précédente.
Le plastron est de forme ovalaire, souvent tronqué par devant, et légèrement échancré
par derrière.
Cette Emyde a été désignée par les méthodistes sous les dénominations d'Emys
c e n t r a t a et concentrica; on a aussi rétabli récemment celle d'^Emys palustris,
donnée par Gmelin à une tortue fluviatile, que Brown P> a décrit très-imparfaitement
sous le nom de Terrapin. Les Anglo-Américains indiquent l'Emys centrata
sous le nom de Ter rapin; SchôpfT croit reconnaître dans cette tortue celle do Brown;
il en donne une figure <">. La dénomination de Ter rapi n a été employée par Merrem
pour désigner les Tortues à boîte.
17 ESP. EMYDE A BORDS EN SCIE. EMIY'S SERRATA.
On a souvent confondu cette espèce avec la suivante, ou plutôt, on a appliqué la
dénomination triviale indifféremment à ces deux espèces voisines; nous en faisons usage
suivant Daudin et Lacépède, dont les descriptions reposent sur des individus rapportés
par Bosc.
La forme de la carapace se rapproche davantage de celle de l'Emys picta, mais
le dos est le plus souvent muni d'une faible arête. Les plaques marginales des deux
bouts sont larges, à angles postérieurs allongés en pointe et assez-saillans; la plaque
impaire est longue, mais très-étroite; la première dorsale est petite, les autres sont de
grandeur moyenne. Toutes les lames de la carapace sont tracées de sillons peu profonds,
longitudinaux et irréguliers, qui donnent i\ cette partie une forme ridée; cette
particularité est également propre aux deux espèces suivantes, et a valu à l'une
(1) Lyocum New York. vol. 3. p. 112.
(-) Gray Synopsis p. 26.
(3) Philad. .lonni. 4. p. 212.
(i) Ibid. vol. G. p. 20.
(5) .lamaica pag. 4.
(fi) Hisl. lest. pl. 15.
15
•Ii;, i