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d é c r i t e par Müller sous le nom de Phoca groeulandica. Le quatrième enfin est l'espèce
qui habite le lac Baikal, l'Oron et d'autres grands lacs de la Sibérie, espèce peu
connue ou plutôt inconnue des naturalistes
P a l l a s l'^) ënumère huit espèces de Phoques originaires de l'empire russe, mais il est
évident qu'il a fait plusieurs doubles emplois, et qu'il a établi d'autres espèces d'après
la seule inspection de quelques peaux mutilées. Les espèces indiquées par Pallas sont
les P h o c a naut ica et a lbi g e n a , évidemment identiques avec le Phoca barbata; puis
le P h o c a eqnestris, connu seulement d'après une peau incomplète; le P h o c a dorsata,
P a l l a s , qui ne diffère pas du Phoca oceanica ou groenlaudica; le P h o c a mo n a c h a , assez
connu des naturalistes; le P h o c a largha, encore établi d'après des peaux mutilées,
e t qui pourrait bien appartenir à l'espèce nouvelle que nous nous proposons de décrire;
le P h o c a canina, Pallas, espèce plus connue sous le nom de Phoca vitulina, Linné, à
l a q u e l l e l'auteur rapporte les Phoques de la mer Caspienne, ceux des lacs Baikal et Oron,
ainsi qu'un Phoque de l'océan oriental, qui est identique avec la deuxième espèce
d e Steller et avec notre espèce nouvelle; enfin le P h o c a ochotensis , que Pallas déc
r i t comme pourvu de très-petites oreilles externes, mais ayant tous les pieds munis
d e cinq ongles, ce qui en ferait un animal intermédiaire entre les Phoques et les
O t a r i e s , et absolument inconnu des naturalistes.
On voit par cette énumération, que des espèces de Phoques qui habitent les parages
s e p t e n t r i o n a u x de l'océan pacifique, il n'y en a, î\ proprement parler, que deux qui
soient parfaitement connues des naturalistes; que ces deux espèces sont aussi très-communes
dans le nord de l'hémisphère occidental, et qu'une troisième espèce indiquée
p a r Steiler et Pallas, et dont nous nous proposons de donner une description, paraît
ê t r e propre au nord de l 'hémisphère oriental, ce qui porte à trois le nombre des espèces
connues de Phoques originaires de ces parages. On se rappellera que Steiler, le seul
n a t u r a l i s t e qui ait résidé assez longtems dans ces parages pour avoir pu étudier d'une
manière satisfaisante les animaux marins de grande taille, constate en ell'et qu'il n'existe
dans ces mers que trois espèces de Phoques. Or, ces trois espèces sont absolument
identiques avec celles dont nous connaissons les dépouilles.
L a première de ces espèces est le Phoque à croissant, Phoca oceanica. Steller,
Descr. du Kamtsch. p. 108, et Lepechin, Âct. Petr. I , p. 259, Tab. 6 et 7; Phoca
g r o e n l a u d i c a , Müller, Zool. Dan. P rodr . , p. 8 ; Phoca dorsata, Pallas, Zoogr. ross. as., I,
p . 112, 11°. 41. Nous en possédons de très-beaux échantillons absolument semblables
à ceux tués au Groenland ; ils sont originaires de Sitka. Les voyageurs néerlandais
n ' o n t pas observé cette espèce au Japon.
L a deuxième espèce est le Phoque barbu, Phoc a barbata, Müller, Prodr. p. 8;
L a c h t a k ou Phoca maxima. Steller, Nov. comm. Petr., il, p. 290; Phoca leporina,
L e p e c h i n , Act. Acad. Petrop., I, Tab. 8 et 9; Phoca nautica et albigena, Pallas,
Zoogr. rosso asiat., I , p. 108 et 109, n°. 38 ei 39. On apporte les peaux de eette
espèce au Japon comme article de commerce; nous en possédons une de ces peaux
incomplètes rapportée du Japon par Mr. de Siebold.
(1) Nilsson, 1. c. p. 312 et 313 j en a examine un individu (ju'il dit oiTiir beaucoup d'analogie avec le Phoque
• nellé (Phoca annellata, Nilsson, Ph. hispida Schreher, Ph. Ibelîcla, Fahr.)
(2) Zoograpliia rosso-asialîca, I, p. 108—119.
L e troisième Phoque des parages septentrionaux de l'océan pacifique nous est
connu d'après trois jeunes individus et d'après un nombre égal de peaux incomplètes
d'individus adultes, tous rapportés du Japon par M. M. de Siebold et Bürger. C'est
évidemment le deuxième Phoque de Steller, Descr. du Camtsch. p. 107, et l'espèee
dont Pallas fait mention en traitant du Phoque commun, 1. c. p. 117, nota 2; puis
le Phoque, figuré sans le moindre détail descriptif, dans le voyage de Choris, PI 8,
sous le nom de Phoque du détroit de Behring; peut-être convient-il également de
r a p p r o c h e r de cette espèce inédite le Phoca largha de Pallas, ibid. p. 113, n°. 43.
Quoi qu'il en soit, nous avons cru devoir conférer à ce Phoque le nom qu'il porte,
suivant Pallas, 1. c. p. 117, chez les Russes, savoir celui de Phoque nummulaire,
P h o c a nummularis.
Ce Phoque est en quelque sorte intermédiaire entre le Phoque à croissant (Phoca
oceanica) et le Phoque annellé, (Phoca hispida, Schreher, Säugth., III, p. 3 1 2 , n°. 6 ,
Tab. 86; Phoca foetida, Müller, Prodr. p. 8 ; Phoca annellata, Nilsson, Skand. Fauna,
I , p. 362); car il offre beaucoup d'analogie avec le premier par la configuration de
son crâne, notamment par celle de la région interorbitaire ainsi que par celle de ses
d e n t s , tandis qu'il se rapproche davantage du second par son système de coloration.
Les nombreuses petites taches ovales d'un brun noirâtre plus ou moins foncé, dont le
corps de cette espèce est orné, et qui se réunissent le plus souvent sur les parties
supérieures de l'animal pour former des marbrures, servent à le distinguer des autres
espèces connues. A .juger des peaux incomplètes que nous en possédons et dont la
plus grande offre cinq pieds en longueur totale, il parait que cette espèce parvient
à une taille aussi forte et plus forte peut-être que le Phoque à croissant.
Les jeunes individus dont nous possédons les dépouilles, portent deux pieds et
demi à trois pieds en longueur totale, dont la queue occupe environ un pouce. Les
moustaches sont assez fortes, onduleuses et d'un brun clair; mais les inférieures ont
l a forme de soies longues et grosses, qui sont d'un blanc jaunâtre luisant. Les ongles
des extrémités antérieures sont beaucoup plus forts et d'une teinte plus foncée que
ceux des extrémités postérieures, qui sont d'un brun couleur de corne, foncé à la
base des ongles, mais assez clair vers leur pointe. Nous ne possédons de cette espèce
que des fragmens de crâne, tirés des peaux des jeunes individus dont nous venons
de parler; mais ces fragmens sufTiscnt pour constater que le crâne de cette espèce
offre, comme nous venons de le remarquer plus haut, la plus grande analogie avec
celui du Phoque â croissant, notaunnent par la configuration de la région interorbit
a i r e , qui est, par devant, plus large que dans le crâne du Phoque annelé. Quant
a u système dentaire, il n'offre pas la moindre disparité de celui du Phoque à croissant
et du Phoque annelé.
L e système de coloration de cette espèce est, comme l'ont déjà remarqué Steiler
e t Pallas, sujet à des variétés individuelles nombreuses. Dans les jeunes individus,
la couleur du fond est un blanc jaunâtre sale, mais sur les parties supérieures, cette
t e i n t e claire ne se voit qu'il la pointe des poils, dont la base est d'un brun plus ou
moins fauve. Le mélange de ces deux teintes fait que le dos de ces animaux offre
souvent une légère nuance olivâtre. Les flancs et le dessus de l'animal sont ornés
d'un grand nombre de petites taches d'un brun pâle; ces taches, dont les plus grandes
présentent un diamètre de six i\ huit lignes, affectent, lorsqu'elles se trouvent isolées.
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