sont aussi redoutées des cultivateurs Japonais, qu'elles lo sont de nos économes
européens.
La ruse et la prudence jointes aux allures mystérieuses du renard semblent avoir
influé puissamment sur l'esprit artificieux et rusé des Japonais, ce qui leur a fait
attribuer k cet animal un pouvoir et des propriétés surnaturelles, de manière que
craint et révéré on lui portait un culte. Je trouve le motif do cette vénération indiqué
par Mr. de Siebold en ces termes.
La rapine connue du renard lui vaut d'être reconnu au Japon comme symbóle de
la richesse, tandis que sa ruse l'élève au rang de protecteur des cultures. Une foule
de contes qu'on débite sur les qualités dont cet animal serait doué a produit une
telle impression sur l'esprit du peuple, que son nom eu est devenu un objet de crainte
et de vénération; la superstition à fait naître chez eux le doute, de façon qu'ils ne
sont pas d'accord s'il faut voir dans le renard l'crabléme d'un dieu ou d'un diable. Partout
de grands et de petits temples lui sout dédiés, oii il y est divinisé sous le nom de
I n a r i , et dans lesquels on lui porte des offrandes. Le culte du renard a pris son origine
dans le Buddaisme; ces sectateurs en font un saint ou esprit lumineux Dai-mjo-zin, et
le révèrent comme tel, Le chasseur profane peut seul se permettre de tuer un renlrd.
Protégé par ce culte ridicule on comprend que le renard se soit multiplié au Japon
de la sorte, qu'il y est le fléau des basse-cours. Les individus obtenus de ce pays
ont été tués à la dérobée; ils servent de preuve de l'identité parfaite entre cette espèce
et celle de nos contrées.
Les renards sont très communs aux iles Kuriles et leur fourrure forme une branche
importante d'exportation de ces contrées; indépendamment du renard commun, on
trouve au Japon et aux Kuriles le renard croisé, Canis crucigerus, mais le renard
a r g e n t é , Canis argentatus, dont la fourrure est fort estimée, ne se trouve que
dans ces dernières iles, où vit également le renard isatis, Canis lagopus dont le
pelage d'hiver est d'un blanc parfait. Les fourrures de toutes ces espèces sont fort
recherchées au Japon, et il s'en fait un commerce considérable pour les marchés de
la Chine. Les Ainos des Kuriles connaissent les quatre espèces de renards dési-^nés
sous le noms de Ti r inop, Schumale et T u r e p p ; le quatrième est le renard" noir
argenté, connu sous deux dénominations Si tschnbi et Kunneschuma li.
INYCTÉREUTE VIVERRIN. (NYCTERECTF.S VIVERRINUS.)
Vl. 8 (pelage d'hiver.)
Le petit groupe qui m'a paru différer des cliiens proprement dits et qui est voisin
des P rocyons de l'Amérique, compte au Japon trois espèces distinctes désignées
sous les noms de Hatsimon-si, M am i - t a n u k i et Tannici; une quatrième est
nommée Mus i n a tanuk i, celle-ci est le pelage d'été de notre viver r in. La prémière
de ces espèces est le Can is p r o c y o n o i d e s figuré par Mr. Gray dans la zoologie
indienne de Ilardwick ; elle est plus rare au .lapon que notre Nyctereutes viverr
i n u s et se trouve plus répandue dans l'Inde et en Chine, tandis que le viverrinus
est fort commun au .Japon. Nous renvoyons à la zoologie indienne pour ce qui est
du Nyctereutes procionoides; n'ayant pu constater l'existence de cette espèce au
Japon que sur une peau mutilée et fort endommagée, obtenue dans l'un des envois