formcnl une polito section voisine dos Procyons d'Anidriquc et du genre Viverra
de l'Inde, espèces qu'on pourrait distraire du genre Canis en les isolant en un petit
groupe, sous le nom de Nyctlierentes.
La loutre de ces contrées ne s'éloigne pas spécifiquement de notre espèce européenne
Lutra vulgaris. Il se fait au Japon un commerce plus lucratif des peaux
ou de la fourrure précieuse de la Loutre marine, désignée dans les méthodes sous le
nom d'Enhydris marina. On compte également un petit nombre de représentans de
l'ordre des Carnassiers de nos genres Meles, Mustela et Putorius.
Parmi les Rongeurs se distingue une grande et belle espèce du genre Pteromys:
celle que nous décrivons sous le nom de P. leucogenys; une seconde, plus petite,
voisine des polatonches, P. momoga, dont on trouve des espèces distinctes dans l'Inde
et dans l'Amérique septentrionale. Nous énumérons encore dans cet ordre les représentans
de notre Lièvre et du Lapin, de nos Sciurns et Mus. Le cosmopolite Mus
d e c u m a n u s se trouve partout dans ces iles, de mémo que Mus musculus, qui infeste
les maisons de Nagasaki.
L'Ordre des Edeutés y compte peut-être un représentant du genre Manis, dont
l'espèce ne peut être déterminée; tout ce que nous en possédons consiste en des
fragmens de peaux, sur lesquelles il serait hasardé d'établir une diagnose spécifique;
nous ne saurions même comprendre ce manis dans cette faune, puisque nous savons
que les Japonais font un usage empirique des peaux de cet animal, et qu'il serait
possible qu'elles leur parvinssent, comme objet mercantile d'une des iles plus éloignées,
qui ne font pas partie de l'empire.
L'espèce du genre Sus, propre à ces iles, paraît devoir former une espèce nouvelle.
Il en est de même du Cervus de petite taille, moindre que l'Axis de l'Inde, et l'espèce
de taille moyenne du genre Ant i lope, remarquable par sa laine grossière, longue
et frisée; peu éloignée par les formes totales, surtout par ses cornes, de l'Antil
o p e cambtan de Sumatra, du Gourai des monts Himalaya et de l'Antilope lanigera
de l'Amérique du Nord. Toutes ces espèces vivent sur les montagnes élevées à
quelque mille pieds au-dessus du niveau de la mer.
Le genre Cochon (Sus) a un représentant nouveau dans ces iles; ce sanglier est de
taille moyenne; il peut être considéré comme type sauvage de la petite race domestique;
si basse sur jambes, le plus souvent d'un noir intense sur tout le corps, dont
la chair est particulièrement savoureuse, qui s'engraisse facilement, même plus abondamment
que nos cochons domestiques d'Europe, et qui est connue sous le nom de
C o c h o n de Siam. Nous désignerons la nouvelle espèce japonaise, qui vit à l'état
sauvage dans les forêts de ces contrées, sous le nom de Sus leucomystax.
Les observations encore plus ou moins imparfaites qu'on a pu réunir relativement
aux mammifères marins qui visitent ces régions, ne sont pas de nature à pouvoir fixer
avec assez d'exactitude le nombre, ni la détermination rigoureuse des espèces. Les
renseignemens authentiques communiqués sur ces animaux par M. de Siebold, ainsi
que les dépouilles et les squelettes dûs aux soins de M. Burger, ont fourni à mon
collaborateur, M. Schlegel, les matériaux que nous publions sur cette famille des
mammifères japonais.
Autant qu'il est possible d'en juger d'après un modèle en porcelaine, rapporté du .lapon
par M. de Siebold, on doit présumer que la grande lialeine de ces mers, ne dill'ère
•A
pas de la Baleine franche, propre aux parages antarctiques. Nous avons reçu également
le dessin d'un Baleinoptère, qui appartient indubitablement à l'espèce australe,
désignée sous le nom d'Antarctique. Un autre dessin fait sous les yeux de
nos voyageurs, représente une espèce de dauphin, qui ne parait pas différer du Dauphin
à long bec, D. longirostris, Cuv. M. de Siebold a fait préparer et a adressé au
musée le squelette d'un Delphinus globiceps, échoué sur les côtes du Japon.
Enfin, nous devons à M. Burger le dessin et le squelette d'un petit Delphinaptère
nouveau, très remarquable, qui sera décrit sous le nom de D e l p h i n a p t e r u s mêlas.
L ' O t a r i e des mers du Japon, dont nos voyageurs ont rapporté les dépouilles dans
tous les âges, du jeune à l'adulte, ainsi que plusieurs squelettes, ne peut être comparé
avec certitude t\ aucune des espèces dont il existe des figures et des déscriptions
faites par les voyageurs modernes. Tout l'ensemble de cet animal, comme aussi son
habitat, paraissent devoir faire conjecturer que ce ne peut être que l'espèce du Lion
m a r i n de Steller, identique, à ce qu'il parait, avec l 'Otaria molossina de Lesson.
Parmi les dépouilles et les crânes de Phoques, nous avons reconnu les espèces indiquées
sous les noms de Phoca groenlandica et barbata.
Parmi les mammifères que nous a fourni le Japon, il ne s'est point encore trouvé
de ces espèces de forme remarquable qui dillèrent essentiellement des types connus,
comme l'Australie en fournit un si grand nombre. Excepté quelques unes, peu éloignées
do nos coupes génériques connues, toutes les autres viennent se grouper dans
les divisions systématiques des mammifères d'Europe et d'Asie. Il est remarquable
que les grands Pachydermes ne vivent pas au Japon, et lors même qu'il serait
probable qu'on pût en découvrir dans les parties les plus montueuses de l'intérieur, il
est certain qu'ils ne pourront être énuméré parmi les espèces de forte taille; car
le cerf du Japon et l'antilope qui vit sur les montagnes élevées de l'intérieur, sont
de petites espèces; elles forment avec la petite espèce du genre Sus et du genre
L e p u s , le seul gibier connu des Japonais. Il est probable que c'est ce manque de
grand gibier et de grands animaux domestiques, qui a forcé les habitans de ces iles
à s'abstenir de viande comme aliment, et que l'horreur qu'ils montrent pour cette
nourriture, tient autant à leurs dogmes religieux, qu'elle semble en harmonie avec
leurs besoins. Foyez aussi ce que j'en ai dit dans le Coup-d'oeil sur la faune, page xxn.
Les productions zoologiques du Japon, dans toutes les classes du règne animal, nous
fournissent des preuves nouvelles sur la répartition géographique des êtres: elles servent
à constater cette loi d'organisation animale, déjà émise par nous, qu'il y a rapport
d'organisation, de formes extérieures et de moeurs, entre le plus grand nombre
des animaux qui habitent des latitudes correspondantes, quelque éloignées que puissent
être entre elles les contrées où ils vivent et se propagent en liberté, sans que
l'étendue plus ou moins vaste des mers qui les sépare, ait en cola, la moindre influence
, comme sans égard û la distance énorme qui éloig'ne ces contrées les unes
des autres, par une snite non interrompue de terres. Cette loi est applicable, sous
certains rapports, aux deux hémisphères, mais elle l'est plus strictement pour l'hémisphère
septentrional, où existent des espèces plus exactement semblables entre elles,
tandis que dans l'hémisphère méridional, les groupes et les espèces y sont repartis
sur un modèle plus diversifié, quoique offrant, le plus souvent, ime grande analogie
dans les animn\ix qui vivent sous ces latitudes parallèles.