APERCU HISTORIQUE ET PHYSIQUE
f ;
SDR LES
REPTILES DU JAPON.
Lorsque j e conçus le projet de publier, sous le titre de Fauna Japónica, le résultat
de mes recherches zoologiques au Japon, je me proposai de donner une description
detaillée de tous les animaux connus des lies et des mers de cet empire. Les riches
collections que j'y avais formées pendant un séjour de plusieurs années; mes nombreuses
observations sur l'habitation de ces animaux, leurs habitudes et l'usage auquel
on les fait servir; la connaissance d'une multitude de faits d'histoire naturelle,
dont les rapports des savans du pays avaient encore augmenté le nombre, et dont les
orio-inaux japonais et chinois confirmaient l'authenticité; m'engagèrent à composer de mes
propres découvertes et de celles de mes devanciers un ensemble aussi complet que possible.
Des circonstances de plus d'un genre favorisèrent l'exécution de ce projet, M. Bürger,
mon compagnon de voyage à Jedo, qui m a assisté dans mes explorations scientifiques,
était resté au Japon, pour y continuer mon travail. Ce naturaliste zélé, instruit de
mes découvertes, a parfaitement rempli la mission qui lui a été confiée par le gouvernement
des Indes-Orientales; et si les collections zoologiques envoyées par lui au
musée des Pays-Bas, depuis mon départ du Japon, ne contiennent que peu d'espèces
nouvelles, elles sont, du moins, riches en individus d'espèces rares. Elles ont comblé
une lacune qui sans elles aurait continué d'exister; elles ont aussi donné la preuve de
l'exactitude de mes observations, et, en fournissant des matériaux nouveaux à la comparaison,
elles ont facilité la classification du règne animal de ces contrées, et permis
d'assigner avec certitude, à des espèces douteuses, le rang qu'elles doivent occuper
dans le système zoologique. C'est ainsi que les recherches de M. Bürger ont puissamment
contribué à perfectionner ma Faune, en même tems qu'elles m'ont été de la
plus grande utilité pour achever le tableau physique de l'empire japonais.
Tous les objets zoologiques que M. Bürger et moi avons rassemblés au Japon,
pendant douze années consécutives, ont été déposés au musée des Pays-Bas, monument
que M. Temminck a érigé avec les trésors d'histoire naturelle recueillis en
grande partie par les voyageurs qui ont parcouru nos colonies dans l'intérêt des sciences
physiques, et sous les auspices du gouvernement des Indes-Orientales. Cet établissement
est devenu depuis long-temps une source féconde oii les naturalistes distingués
qvii dirigent ce musée célèbre sont venus puiser tour à tour. Je crois avoir rendu
il la science un véritable service, en confiant à ces savans la rédaction de la partie
méthodique de la Faune. La coopération de M.M. Temminck et Schlegel pour les
animaux vertébrés et de M. de Haan, pour les invertébrés n'est pas moins flatteuse
pour moi, que précieuse pour mon ouvrage.