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])rofesseiir Reiiiwardt ; im Cerf de très grande taille cl quelques mammifères de petite
dimension: parmi eeux-ci se distingue le T a r s ius Daubentoni i jusqu'ici unique
du genre dans la classe des quadrumanes^ et dont les représentans ne vivent point dans
les îles de la Sonde. En oiseaux^ des Coucalsj des Per roquet s^ des Calaos^
surtout des Pigeons de formes nouvelles et ;i plumage agTéabloment variò; de plus,
trois espèces différentes du genre Mégapode, propre à la Malaise; ils offrent pour
caractère singulier de constituer dans la classe des gallinacés un groupe d'animaux
q u i , à l'instar des reptiles, ne vaque point à l'incubation des oeufs qu'ils déposent
dans le sable du rivage, laissant à l'influence du calorique entretenu par la chaleur
de l'atmosphère, le soin de faire éclore leur progéniture, dont il est cependant probable
qu'ils se chargent plus tard et après leur naissance, pour les protéger contre
leurs ennemis : ces données assez vagues méritent au reste d'être constatées par des
faits; toutefois, ces Mégapode s semblent être, sous cet hémisphère, les représentans
des genres Tinamou et Eudromie du Nouveau-Monde; même les oeufs de ces
gallinacés ont des rapports très-marqués par le lustre dont ils sont enduits, comme
par leur grande dimension relativement à la taille des espèces. Les mers, dans les
parages de cette ile, fournissent une infinité d'espèees variées de C r u s t a c é s , de Poissons
et de Molusques nouveaux; finalement le Dugon (Ilalicorc Dugon), animal
qu'on supposait fabuleux, sur lequel les navigateurs débitaient jadis toutes leurs
histoires fantastiques des Syrènes , mais qui est bien connu aujom'd'hui
Bourong on l'ile des oiseaux est montuense et boisée 'partout; les forêts marécageuses y
sont très-étendues et ses plages maritimes sont réputées très-malsaines : dans cette île
croit l'arbre de la famille des Myrtées, qui fournit le baume Caiou-pouti ou
K a j u p u t * ® ' , très-reeherebé par les races malaisiennes et qu'on emploie dans nos
pharmacies; puis quelques autres aromates, tels que le B o u p a , le Massoy et le Cul i t
l a v v a n g , écorces dont on retire une huile très-aromatique; le S a n t a l (Tjindana mal)
dont le bois est recherché pour l'odeur agréable qu'il conserve longtems, etc. — On
recueille encore dans l'archipel malaisien les fleurs très-odorantes du Ma l a t t i , Cass
a n i j a , Champacu, Tanjoug, Kat j e - p i r i n g . Sandal malano et autres, dont
les femmes font un usage fréquent comme guirlandes et bouquets dans les cheveux.
Les feuilles de P andang découpées servent à parfumer le linge; le Sirée une graminée
cjni fournit une huile très-aromatique, le Minjang et le Dammar encens
agréable et d'une odeur pénétrante etc., sont recueillis sous ce ciel brûlant, où
pullulent des Perroquets à plumage écarlate et où vit, par grandes troupes, le
C o c h o n cerf (Sus babirussa). Cette contrée n'a point encore été visitée de nos
tems d'une manière scientifique.
Il en est de même d'imboine, où se trouve le chef-lieu des Moluqucs et la résidence
du Gouverneur de cette partie de l'archipel; nous savons que cette ile est de
formation volcanique ; sa végétation est riche et vigoureuse, son air est suave et pur,
et son atmosphère est embaumée par l'odeur des plantes et des ileui'S les plus brillan-
(1) La T a r s ius b auc anus dn Dr. IIorsBdJ est élaUi sur le jeune de l'année de cette cspiee.
(2) En malais P a r a m p n a n g lant et connu des insulaires sous le nom de JJocjonjr. Sa cllair est blanche, tendro
et savoureuse comme celle de Teau.
(3) Aussi C a j u - p u t i dont rétymologie est b o i s - b l a n c ; c'est la M e l a l e u c a Icucadcndron, dont le baume est
contenu dans les Tcsiculcs dont la surface des feuilles est parsemée.
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tes. Les mammifères y sont peu nombreux; c'est la patrie des P h a l a n g e r s de la
section des Couscous; de la bizarre I larpye, cheiroptère frugivore muni de naseaux
à tubes proéminens; du Céphalote de Péron, qu'on retrouve aussi à Timor et
dans quelques autres îles; on y voit aussi peu d'oiseaux et point d'espèec remarquable,
uniquement propre à ces parages; mais les mers des côtes sont d'une richesse étonnante
en Molusque s , fort estimés jadis et d'un prix très-élevé entre les mains des
marchands de curiosités; ce sont, dit-on, les mers les plus poissonneuses de tout
l'archipel.
Waigiou, Gilolo et Ternate sont situées plus vers le nord; Céram git plus à l'orient
non loin des côtes de la Nouvelle-Guinée ; Banda renommée pour ses muscadiers a
ses côtes couvertes de forêts de l'élégant Casuar ina equiset i fol ia. Dans ces belles
contrées, décorées de tout le luxe de la nature, le règne végétal étale une pompe
et des richesses que l'oeil ne peut se lasser d'admirer; jusqu'aux eaux, dont leurs
côtes sont baignées, participent à cette étonnante fécondité. Le rivage est couvert
de forêts profondes, qui s'étendent jusqu'à la sommité des montagnes; tandis que,
selon le témoignage des voyageurs, la plage est aussi envahie par des forêts marines,
dont les grands végétaux croissent au sein des eaux salées. Les oiseaux qui habitent
ce séjour participent en effet, comme le remarquent les auteurs de la zoologie du
voyage du Capitaine Freycinet, de la majesté de cette belle nature; on n'y voit
point de ces espèces naines au brillant plumage, comme perdues dans ces vastes
forêts, qui d'ailleurs manquent de graminées et de petits insectes: c'est, dit M.
Gaimard, le refuge des Calaos, des grosses Colombes, du Goura, des deux
espèces distinctes de Cacatoès noirs, l'une l'Ara noir et en double emploi l'Ara
g r i s à t rompe de Le Vaillant, la seconde espèce est nouvelle, c'est l'Ara alecto O;
on y voit aussi une multitude de Per roquet s et plusieurs autres oiseaux parés d'une
manière extraordinaire connus sous les noms de Paradis, Promérops etc.; enfin,
des mammifères de taille moyenne qui habitent ces parages et qu'on ne trouve dans
aucune des îles de la Sonde. Tous ces petits archipels et ces vastes amas madréporiques,
transformés aujourd'hui en grandes iles, toutes couvertes d'arbres de haute
futaie, de lierres et de buissons touffus, attendent encore que la civilisation qui
marche à pas de géant et les tentatives que font les sciences protégées par les
gouvernemens de toutes les nations, en puissent explorer, au profit des peuples, les
immenses trésors de la nature qui se montre dans ces contrées inépuisable en richesse.
Timor, l'ile la mieux connue de ces archipels, est située vers la partie la plus
méridionale à distance presque égale des iles de la Sonde, des Moluques et de l'Australie
on Nouvelle-Hollande: elle est pauvre en mammifères de grande taille, mais
très-peuplée de Chéiroptères et d'Oiseaux; le plus grand des mammifères est
un Cerf de taille moyenne Cervus russa, mais, s'il faut s'en rapporter au témoignage
de quelques négocians qui ont pu pénétrer dans l'intérieur, on doit y trouver
une espèce de Buffle différente de l'espèce du genre Bos de l'Inde, du Bantang
de Java et de l 'Arni de Sumatra. Timor est en partie madréporique et sehsiteuse;
elle est couverte d'tme végétation plus pauvre et moins vigoureuse que les autres
parties dont nous venons do parler. Située sous le troisième parallèle, elle présente
(1) Plus pet i t d'un tiers que l 'Ar a il t r o m p e ; la nudité des joues moins étendue ; la queue étagée et le plumage noir.