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Longueur de la queue 0,265 M.
Diamètre traiisv. de l'oeil 0,052
Longueur de la tête 0,200
Largeur » » » 0,176
Longueur totale des intestins depuis la bouche jusqu'à l'anus, . 12,620
dont l'oesophage de 1,578
» l'estomac 1^893
« le reste des intestins 9,149
Longueur de la trachée artère 0,550
» des bronchies 0,145.
Le Musée des Pays-Bas possède un avitre sujet plus adulte, d'origine incertaine et
dont la patrie n'a pas été constatée. Nous en avons figuré le crâne planche I[. 11g. 1.
La longueur totale de l'animal est de 2,250; mais, nonobstant ces dimensions colossales,
l'individu était loin d'avoir atteint le terme de croissance; car les épiphyses de ses
os n'étaient pas encore soudées. Cette observation sert à confirmer l'opinion, que cette
espèce est de toutes les tortues celle qui parvient i\ la plus forte taille.
L a dénomination de S p h a r g i s me r c u r i a l i s , que Merrem préfère h celle plus
anciennement reçue T e s t u d o c o r i a c e a , a été de nouveau adoptée par quelques auteurs
modernes. C'est le Co r i u d o de Mr. Flemming O et le De rmo c h e l i s a t l a n t i c a
de Lesueur <-), nom que Wagler P) a changé en De rma t o c h e l y s p o r c a t a . Nous apprenons
que M. Gravenhorst considère le T. t u b e r c u l a t a de Pennant comme espèce
distincte: nous ne pouvons combattre cette opinion que par les remarques précédentes
, n'ayant pas été à même de consulter l'ouvi-age dont il est question. Le nom français
de L u t h a été introduit parmi les sjTionymes par Lacépède, dans la supposition
que c'était la carapace de cette tortue, dont se servaient les premiers inventeurs de
la musique, pour construire l iustrument, qu'on appèle Lyre. Cette assertion repose
sur un passage de Rondelet qui, parlant du Sphargis, s'exprime en ces termes
pour justifier la dédicace de cette espèce à Mercure: »Eandem Mercuri! testudinem
»appello, quod cam esse existimem, a cujus similitudine Mercurius musicum instru-
»mentum, nobis l e n t , Gallis lue vocatura excogitavit ex eo testudine, quam Nilo
»decrescente in litore repererat, consumpta j am carne superstitibus nervis, et ob
»tensionem ad contactum sonantibus, cui instrumentum musicum adco simile est, ut
»nemo sit procul cam videns capite pedibusque truncatis, qui non chelyn nostram
» theca sua conclusam esse judicet " etc.
Nous ne jugeons pas nécessaire, d'après notre description de la carapace du Sphargis,
de commenter cette sentence, digne du moyen i i g e . L a même supposition parait
avoir engagé Gronovius, à rapporter un passage de Pline à cotte espèce. Le voici:
( ! ) PliiloEOpliy of Zoology vol. I I . p . 2 7 0 .
(2) Ment ionné pa r Ciwi e r , Ré gne anima l I I . p. 1 4 .
(3) Sys teraa ainpliibiorurn, Atlas pl . I . f. 1. 2 3 . assez bonne f i jur e d'un t rè s - j eune indi v idu, el de .son .sciucletle
(i) Philos. Tr ans , vol. 6 1 . pl . X . f. 4 et 5. figure d'un t rès - jeune individu de l 'espèce unique du ¡renre.
(5) L i b r i de pi s c ibus mar ini s ; L u g d u n i 1 5 5 4 . fol. p. 4 5 1 .
(6) I l i s t . nat . l ib. 9. p . eap, 1 0 .
11
„Tro.^lodYtes cornigcras habent, ut in lyra, annexis cornibus latis, scd mobilibus,
» quorum in natando remigio se adjuvent.» 11 est évident que le savant Roma.n en
établissant cette comparaison de l'instrument musical, a eu pour but, de feire allusion
\ la ressemblance des formes des cornes de la lyre avec celles des extrémités antérieures
d'une tortue de mer quelconque; dès-lors c'en était assez pour que Lacépède
se plût à dire que le S p h a r g i s était une des espèces les mieux connues des
aucicns Grecs: erretn- étrange qui, en passant dans presque tous les écrits de ses
successeurs, est devenue aussi populaire que celle basée sur l'usage que les Grecs
auraient fait de la carapace commc instrument de musique. Nous avons fart des recherches
dans les ouvrages de l'antiquité, afin de trouver une citation que l'on puisse
rapporter avec certitude à cette espèce, mais sans succès; ces auteurs ne nous fournissent
que des indications très-superficielles relativement à ces animaux; même Aristote,
Pline et Élien n'en font pas mention.
Rondelet est le premier auteur, qui ait constaté la présence du S p h a r g i s dans la
Méditerranée. On trouve dans son ouvrage O une figure grossière et la description
d'un individu pris près de Frontignac sur les côtes du Languedoc. On a rejeté la dénomination
très-appropriée de T e s t u d o c o r i a c e a , proposée par ce même savant
et l'on a préféré de conserver celle qu'elle porte dans ce mémoire. On fit le 4 août
1729 la capture d'un autre sujet long de sept pieds, qui fut trouvé au nord de
l'embouchure de la Loire, à une distance de 13 lieues de Nantes. Une femelle
du poids de mille livres, dont les ovaires étaient très-développées, fut prise sur les
côtes de la Bretagne le 10 juillet 1760. Fougeronx dit qu'elle fréquente aussi la
mer adriatique, un individu ayant été capturé dans ce golfe sous le règne du pape
Benedict XIV. Nous trouvons ce fait constaté par une note de Schneider qui dit
avoir vu une gravure portant la date de 1755, représentant la figure d'un S p h a r g i s
dédiée au pape susmentionné. Le 3 juin 1777, un individu fut pris près de Cette
en Languedoc im autre de très-grande taille, dans les derniers temps de l'été, en
1756, sur les côtes de Cornouailles Mr. Gray P) fait mention d'un individu du Musée
Britannique, provenant des côtes du comté de Dorset. Schôplf en a vu un en
aoiit 1779, au Port de Rhodc-Island. Les gazettes anglaises annoncèrent il y a quelques
années qu'un individu d'une taille énorme avait été capturé dans le golfe de
St. Laurent. Les Musées de Philadelphia et de New- York possèdent des sujets,
pris sur les côtes américaines, et Mr. Lawson d") en fait mention, comme fréquentant
les côtes de la Caroline. Le Prince de Neuvvied (") rapporte scion les données
H"- ii
(I) L i b r i de pi s c ib. p . 4 5 0 sqq.
(-) Hi s toi re de l 'Ac adémi e des Sc i enc e s . Anné e 1 7 2 9 . p a j .
(3) F o u g e r o u i ib. 1 7 6 5 . p . 4 4 .
Ci) Na turg e s ch. d. Schi ldkröt en, I I Be i t r a g , p . 2 9 .
(5) Amouroux dans le J o u r n . de Fhy s . 1 7 7 8 . Junv . p . 6 5 .
(6) Bor laf sen Cornouailles. p . 2 8 5 .
(7) Synops i s Rept i l , pa r t . I . p . 5 1 .
(8) Re i s e ins nördl. Ame r . I . p . 3 S 4 .
(9) Ha r l an, voy. Phi l . ad. J o u r n . vol. 6 .
5 4 .
(10) I b . p. 3 7 .
( I I ) Bei t räge z. Na turg . Bra s i l . Rept i l , p . 2 6 .