terne munis d'aspérités et d'échancrures^ qui en quelque sorte tiennent lieu de dents.
Les narines j rapprochées au bout du museau permettent que l'animal puisse prendre
l'air sans exposer aucune partie de sou corps à la surface des eaux. Le conduit auditif
est caché sous les tégumens généraux de la tête: ce qui fait qu'ils ont, comme
les cétacés. Fouie assez dure. Le corps est enveloppé par deux couvertures, composées
ou soutenues par des pièces osseuses. La couverture supérieure a pour support
la colonne des vertèbres dorsales et lombaires. Chacune de celles-ci est séparée
dans le jeune âge en deux parties: l'une, celle de devant, oblongue, représentant
le corps de la vertèbre; l'autre correspondant aux apophyses épineuses, en forme d'os
plat à bords suborbiculaires. Les côtes prennent attache entre les points de jonction
des vertèbres; elles sont disposées en rayons et partant horizontalement de leur point
d'insertion^ elles se dilatent et se lient souvent entr' elles, se courbent insensiblement,
se rapprochent du plastron, et forment avec celui-ci, une cuirasse très-déprimée,
ouverte aux deux bouts, pour y donner passage à tous les membres du corps. La
face extérieure de cette cuirasse est immédiatement recouverte par les tégumens généraux,
dont les couches supérieures sont, dans la plupart des espèces, converties en lames cornées.
Deux vertèbres, supportées par une troisième, qui est suivie par celles de la
queue, représentent le sacrum, et s'attachent avec leurs apophyses transversales au
bassin, qui est composé du même nombre d'os, que chez l'homme dans le jeune âge.
Ce bassin, déprimé entre les deux couvertures, demeure presque à l'état d'immobilité
et ne participe pas au mouvement des extrémités ni à l'extension du sternum.
Les deux os qui servent d'appui aux extrémités antérieures, sont également enchâssés
entre les deux couvertures; l'un, répresentant l'omoplate se prolonge en arrière, et
reste libre; l'autre se divise en deux apophyses, dont l'antérieure est réunie au plastron
au moyen d'un cartilage; la postérieure vient se lier à la carapace par des ligamens.
Ces os fourchus, analogues à ceux des oiseaux, forment une ouverture spacieuse,
par laquelle passent l'oesophage et la trachée artère, accompagnés de nerfs
et de vaisseaux. Le squelette du trône des Chéloniens se trouvant comme renversé,
leurs muscles s'insèrent dans un sens inverse; c'est à dire ¿Y la face interne des os des
couvertures. Il en résulte nécessairement que les formes et les fonctions des muscles
doivent éprouver des modifications sensibles, et que l'on ne peut leur appliquer, avec
préci.sion, les dénominations qu'ils portent chez les mammifères; aussi la comparaison
de ces organes parait-elle avoir occupé sérieusement tous les anatomistes. Mais
nonobstant ces recherches scrupuleuses, il s'en faut de beaucoup que l'on soit parvenu
à aplanir toutes les difTicultés.
Les os, qui forment la base des extrémités sont analogues à ceux des mammifères
quant à leur nombre; mais, les tégumens généraux formant une sorte d'enveloppe en
guise de nageoire, les cachent totalement; il est même impossible de distinguer au
dehors les articulations des phalanges, quoique elles soient les principaux agcns de la direction
du mouvement. Les extrémités postérieures, beaucoup plus courtes que celles
de devant, en repoussant l'eau de vive force, deviennent les premiers moyens de la
locomotion. Les vertèbres du cou, constamment au nombre de huit, permettent qu'en
vertu de la direction des plans d'articulation, ce membre en se courbant puisse imiter
la forme d'un S romain. Ce sont particulièrement les plans, qui joignent la cinquième
et la sixième vertèbre, qui sont très inclinés vers l'axe de ces os. Les trois
pièces dont l'atlas est composé, servent à emboîter un os de forme conique, qui trouve
Lu articulation avec l'épistrophée, et que l'on peut considérer comme apophyse odonto'ide
séparée de cette vertèbre. Cette augmentation de^ articulations doit contribuer
à faciliter les mouvcmens du cou, tandis que ceux de la téte sont restreints
„ar la conformation du condyle occipital, qui montre trois plans distinctement ser
r é s La voAle du crâne, formée par les pariétaux, est complétée, par deux os
particuliers, qui lient ces premiers avec les arcades zygomatiques. La queue est de
forme conique et courte. L'organe du goût, la langue, est si peu développée, qu'elle
n'est presque pas reconnaissable comme telle; sa forme représente un renllement semilunaire,
accollé au bord interne de la mâchoire inférieure. La tunique ridée en
tout sens, dont elle est revêtue, et qui s'avance dans le gosier, en formant des
plis longitudinaux, cache totalement les papilles de la langue. Le larynx s'avance
au-dessous de la langue, et ne se retire, que quand l'animal veut respirer. La position
respective des ouvertures internes et externes des narines correspond exactement
avec la glotte, et rend la respiration très-facile. L'oesophage descend sous la
forme d'un canal assez large, depuis le gosier jusqu'au cardia, oii il se rétrécit considérablement;
sa face interne, chez toutes les espèces, est munie de papilles coniques,
aiguës, très-serrées et dirigées en bas, dont l'utilité n'a pas encore été clairement démontrée.
L'estomac est très-étendu, mais peu spacieux; il est courbé il droite dès
l'origine du cardia, et forme en montant, une courbure qui reçoit le lobe droit du
foie, distingué par sa forme effilée. Dans une autre courbure formée par le duodenum
se trouve le pancreas, d'une part recouvert par le foie; le fluide de ces deux
organes se décharge, uni à celui de la vésicule du fiel, dans le duodenum. Les plis
nombreux et très-développés de l'estomac composent quelquefois vers le pylore des
rétrécissemens en forme de valves si profonds et si abondans, que ceux du pylore se
confondent parmi eux, et cessent de mériter rigoureusement cette dénomination. Le
reste des intestins consiste en un long canal d'une même largeur qui fait de nombreuses
inflections, sans être séparé sous forme de coeeum ou de colon, s'élargissant
un peu vers le dernier quart de sa longueur, et passant enfin dans le rectum, dont
les tuniques sont plus musculeuses, et qui donne dans le cloaque. Cette partie de
la tunique muqueuse des intestins, qui occupe la face interne du duodenum, est
répartie en petits compartimens sous forme de cellules, mais elle est lisse dans les
autres intestins. La vessie est assez volumineuse, de forme ovale, susceptible de contraction
au moyen d'une tunique musculaire très-prononcée; elle communique avec
le cloaque par une ouverture très-spacieuse, au bord postérieur de laquelle se trouvent,
derrière une valve semilunaire, les embouchures des uréthères.
Les généralités précédentes sur les organes de la digestion ont été prises en grande
partie sur des individus dans le jeune âge. 11 est cependant bien probable, que
ces organes subissent dans les dilTérentes périodes de la vie, des changemens très-sensiblcs.
Celle hypothèse est confirmée eu quelque sorte par l'examen du canal intestinal
d'un Sphargis adulte.
Les tégumens extérieurs des Tortues de mer sont souvent d'une consistance semblable
â celle de la corne; une espèce cependant, s'éloigne des autres par l'organisation
disparate de son épiderme, qui est mince, lisse et de nature coriacée; elle a
élé inlroduile dans les systèmes sous le nom de Sphargis.
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