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purement accidentelles: lions en indiquerons les pins remarquables. Le dessin des
couleurs est, chez les petits, généralement pins prononcé et les teintes sont plus
rives; la queue est plus longue; la téte obtuse; la carapace orbiculaire; et les formes
arrondies; les lames de la carapace sont granulées, et le dos caréné. Dans l'i^ge
moyen toutes les formes sont plus prononcées; les plaques marginales ont des angles
très-saillans; la teinte est plus foncée; les aréoles des lames de la carapace sont
entourées par des lignes concentriques, souvent croisées par des stries rugueuses
partant du centre; les lames du plastron sont le plus souvent dessinées par des
rayons bruns semblables ceux qui ornent les mêmes parties chez la Tortue géométrique.
Nous avons déj;\ fait remarquer, que les tortues parviennent assez généralement
à un âge très-avancé; lenr accroissement est lent et progressif et leur
dépérissement suit les mêmes phases: il en résulte nécessairement que les individus
dans l'extrême vieillesse, notamment ceux chez lesquels la caducité commence, prennent
des formes totales et accessoires différentes de celles du jeune âge et de celles
de l'état intermédiaire et adulte. L'état caduc, chez l'Emys Spengleri, se fait
voir, lorsque la carapace a atteint une longueur de huit à neuf pouces: dès-lors le
beau coloris du cou ne parait plus si distinctement; les lames de la carapace, en
s'usant, perdent les traces de leurs stries, leurs teintes et les formes élé°antes
qu'elles ont à l'état parfait; la carapace devient plus bombée; la crête dorsale
disparait; les lames du bord se trouvent souvent iléchie's en haut et celtes de derrière
descendent vers la queue; enfin la partie antérieure du plastron devient plus ou
moins mobile par l'action continue, que les muscles exercent sur elle. Les individus
dans l'état de décrépitude plus ou moins avancé ont leurs teintes et leurs formes
effacées et oblitérées, et la charpente osseuse est souvent tellement rongée par le
carie qu'on ne peut presque plus distinguer aucun des caractères qui servaient à
reconnaître l'espèce.
Les variétés accidentelles chez cette Emyde, sont aussi très-nombreuses. On voit
des individus, dont le dessin est totalement effacé; le plastron est quelquefois d'un
jaune verdâtre uniforme, particulièrement chez les petits et chez l'adulte. Les couleurs
générales sont tantôt plus claires tantôt plus foncées: il y en a même, dont
les lames sont munies d'une tache centrale noirâtre, de laquelle parlent désalignés
en rayons. La carapace est orbiculaire dans les unes, ovale dans les autres; tantôt
très-comprimée et bombée, tantôt déprimée et aplatie; à bords dentelés en scie, ou
arrondis; tantôt k surface unie, tantôt carénée le long du dos, tantôt enfin ayant
trois carènes. Le plastron est étroit chez quelques-unes, large dans d'autres, et offre
par ses échancrures les différences les plus variées.
Les observations précédentes ont été faites sur une série de plus de 25 individus
de cette espèce, depuis les jeunes sortant de l'oeuf jusqu'aux adultes, dont la carapace
porte un pied de longueur. Le Musée des Pays-Bas possède encore quelques
individus, originaires de contrées différentes; ceux-ci nous ont offert des formes plus
ou moins disparates; nous les décrivons séparément afin de fournir aux naturalistes
le.s moyens de les comparer avec plus de facilité, et de constater, s'ils méritent
d'être introduits dans les méthodes comme simples variétés accidentelles ou comme
variétés constantes de climat.
La carapace de cette espèce rapportée de Canton par le Chinois Ko-tsching-lschang et
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que ce savant a bien voulu céder au Musée des Pays-Bas, est remarquable par ses formes
comprimées, qui ont également influencé sur celles des lames, qui revêtent cette partie;
elle offre trois arêles saillantes, et ressemble parfaitement à celle que Wallbaum a figurée
sous le nom de Testudo Spengleri ot qu'il dit avoir vue Kopenliague, oii elle
a probablement été apportée des colonies danoises des grandes Indes P). Mr. Bory de
St Vincent <=) assure que cotte même variété existait autrefois à l'ile Mascareigne.
Les rccbcrches multipliées des voyageurs anglais ont servi t\ démontrer que l'Emyde
de Spengler habite presque tous les pays, depuis la presqu'île en deçà du Gange
jusqu'aux iles de la Sonde. Mr. Gray a décrit sous le nom d'Emys Dhox une
variété ti plastron étroit; une autre probablement l'adulte, à bords latéraux de la
carapace recourbés et à trois arêtes longitudinales ayant le plastron de moyenne largeur,
qu'il désigne sons celui d'Emys crassicollis; plus, une belle variété de Penang,
et que nous avons reçue de Borneo, sous celui d'Emys spinosa O. Nous ne voyons
pas ce qui peut faire admettre comme espèce, ses Emys Thujii et Basca. Ce même
auteur rapporte les tortues représentées sur quelques planches originaires de la Chine à
la Tortue Spenglérienne, et nous prions de comparer les descriptions de son Emys
Reevesii avec les indications précédentes. L'Emyde de Spengler habite les rivières
de la grande ile de Sumatra, et appartient au nombre des plus communes à Java. Mr.
Diard l'a observé lors de son excursion à Malacca, d'où il a fait parvenir des sujets au
Musée des Pays-Bas. Cet établissement doit aux soins du même voyageur un autre individu,
provenant de Borneo. Il appartient au nombre des plus parés relativement l'élégance
et i\ la distribution des teintes, et se distingue d'une manière toute particulière par les
formes anomales des lames et des écailles, qui se présentent toutes en pointes aiguës.
Le résultat de ce changement produit une arête large, saillante et plane le long du dos;
des épines déliées et très-aigucs se forment sur les lames dorsales et latérales de la carapace,
qui est orbiculaire, et dont les plaques marginales, allongées en une pointe
très-longue et mince, sont quelquefois divisées en plusieurs dents disposées en rayons,
qui bordent le pourtour du test: les écailles enfin sont relevées en pyramide, particulièrement
sur les extrémités, où elles se sont développées aux dépens des membranes
natatoires, de sorte, que ces organes se trouvent dans un état très-rudimentaire.
Ne pouvant illustrer cette monographie par un plus grand nombre de figures, nous
ne nous étendrons pas ici sur cette tortue remarquable, que nous nous proposons d'examiner
en détail dans un autre ouvrage.
11 ESP. EMYDE A TOITURE. EMTS TECTUM.
Cette Emyde, que nous ne connaissons que d'après les figures et les descriptions,
qu'en a données Mr. Gray est une des plus jolies du genre. Les belles teintes vertes.
1'!;
"IL
(1) Sdiririen t1. GcscllscJi. nalurf. Freunde zu Berlin Toi. G. p. 122. pl. 3,
(V Comparez aussi l'Emys lltermalis. Lesson Cenliirie Zoologique Tl. 29. pag. SO. des eauï chaudes de l'île de Ceylan.
(3) Tor lue à t roi s arêtes, Toyage. d. 1. quatre principales iles etc. Atlas, pl. 37. i j . ^ et S.
(i) Synopsis Kept. p. 20. pl. 8 et 9. Emys Dir o s ; pl. 1. fig. 3. plastron de l 'Emy s crassicollis; Toir l'Indian
Zoology tlu même autour pour les portraits des Emys spinosa, Tliuji, basca et crassicollis.
(5) Cray Syn. p. 72; c'est aussi l 'Emys liispinosa de Bell. Monogr. P. 1. pl. 5,
(6) Synopsis pag. 23. tab. B. Emys teda. ibid. Emys lineata; nous ajoutons également son Em. Batagiir,
comme trop imparfailcment connue, pour la séparer.