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sont restées de la Salam. fossile, nous laissent dans l'incertitude si ce grand animal
conservait ses branchies jusque dans im âge avancé, s'il lui restait un cririee branchial
pendant toute son existence comme on l'observe dans le Ménopome, ou bien,
si cette Salamandre, perdant ses branchies de bonne heure, n'en offrait plus de traces
dans l'état parfait. Les pièces cependant dont nous venons de parler, sont, chez celleci,
beaucoup plus robustes que dans notre Salamandre du Japon, ce qui fait supposer
que l'appareil respiratoire de l'espèce fossile était plus développé et peut-être
analogue à celui du Ménopome. Mais on doit éviter de se porter dans le vaste
champ des hypothèses, en avançant des suppositions que chacun peut faire sa manière,
et dont il peut déduire les conclusions selon qu'elles paraissent s'approprier i\ ses idées.
11 suffit doue d'avoir indiqué l'analogie qui existe entre la Salam. fossile, le
Ménopome et la grande Salam. du Japon, et d'avoir démontré que ces Batraciens
dont les formes générales rappellent parfaitement celles des Salamandres,
ressemblent également à ces animaux par les formes du criine, tandis que les autres
parties du squelette offrent plutôt de l'analogie avec les Protées. Nous croyons avoir
prouvé, que presque toutes les espèces des Salamandres décrites offrent des disparités
très marquées dans l'organisation des parties internes, ce qui nous a induit ne pas
admettre les deux coupes génériques de Salamandra et de T r i ton, mais de les réunir
en un seul groupe. Nous avons enfin jugé nécessaire d'adopter ce mode de classification,
pour éviter d'augmenter les coupes méthodiques d'une douzaine ou plus de genres distincts,
dont le plus grand nombre ne pourrait comprendre qu'une seule espèce; ainsi qu'il
est facile de s'en convaincre en faisant l'analyse des caractères de la Salamandre
f o s s i l e , de la grande Salam. du Japon, des Salam. unguiculata, subcrist
a t a , naevia, scutata, attenuata, subviolacea, longicaudata, cinerea,
g l u t i n o s a , Genei, pleurodeles, terrestris et autres. Toutefois, en se proposant
d'établir des subdivisions dans le genre Salamandra, on pourrait adopter trois
sections; la première comprenant les espèces terrestres, la seconde les aquatiques, et
la troisième les espèces anomales, qui sont la grande Salamandre du Japon et le
Ménopome, et près desquelles il faut aussi ranger la grande espèce fossile.
La grande Salamandre du Japon s'appele dans le pays ^AV^rw Gei gio, mot dérivé
du chinois iVi/ yii; elle est décrite dans les livres japonais comme une espèce de
poisson, semblable au Namasu (Silurus), à quatre nageoires en forme de main,
qui habite les lacs et les sources des ruisseaux dans les montagnes, et qui atteint
une taille de 0,9 métrés.
On raconte maintes merveilles sur la force réproductive de cet animal, et l'on cite
des exemples d'individus dont tous les membres ont été régénérés après avoir été coupés.
On dit également qu'il fait entendre des cris analogues ceux, des petits enfans, ce
que nous n'avons jamais observé dans l'individu, vivant en captivité.
La grande Salamandre n'a été observée jusqu'à présent que dans les montagnes
élevées de l'Ile Nippon, situées entre les 34 à 36 degrés de latitude boréale; c'est là,
à ime hauteur de quatre à cinq mille pieds au dessus du niveau de la mer, qu'elle
habite les vallées ombragées, qui donnent source à de nombreux ruisseaux; elle se trouve
le plus ordinairement dans des rassemblemens ou mares d'eau, ou dans les lacs formés
par les eaux pluviales dans les cratères des volcans éteints. Elle se nourrit de petits
poissons, de grenouilles, d'insectes et de vers.
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Un individu acheté par M', de Siebold à Sakanosta, lui fut vendu sous le nom de
i i ^ î S ' S a n sjô uwo, c'est-à-dire, poisson qui habite les montagnes.
Cet individu venait des monts Suzuga jama, situés dans le voisinage de cette ville.
D'après le rapport des habitans, cette Salamandre se trouve en plus grande quantité
sur le mont Okude; on dit qu'elle quitte de temps en temps les eaux pour visiter
les lieux solitaires humides et ombragés.
Plusieurs passages dans les ouvrages de médecine et d'histoire naturelle chinois donnent
lieu à la supposition, qu'on trouve en Chine une Salamandre semblable à celle
dont nous parlons. Le dictionnaire de de Guignes'') fait même mention du Ny yû,
et en parle dans les termes suivans : «Quidam piscis, octo vel novem cubitis longus,
corpore anguillae similis, cum quatuor pedibus, quorum anteriores simiae, posteriores
vero canis pedibus similes; vocem edit ad instar infantis lugentis.»
Cette Salamandre fournit aux médecins japonais et chinois des remèdes, administrés
soit comme préservatif contre les maladies contagieuses, soit pour guérir la phtysie
et les maladies de la poitrine, ou même pour fortifier les organes de la digestion.
On s'en sert en mangeant simplement la chair, ou en la réduisant en consommés.
Comme l'animal est très rare et qu'il est recherché pour les vertus médicales qu'on
lui attribue, il se fait qu'on le vend à un prix élevé. Les montagnards du Japon en
rapportent de vivans dans les villes de ce pays: M', de Siebold en a vus h Ohosaka
etàMijako, oii les individus de taille moyenne se payent de douze à vingt-quatre florins.
(1) Dictitmnaire chinois par M. de Guignes, Paris 1813, p. 895.