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C A l i r V I V O R E S .
J ai déjà fait observer que le Japon proprement dit ne nourrit aucune espèce du
p n r e chat (felis); sûr est-il que les enyois nombreux obtenus de cette contrée n'ont
jamais contenus aucune dépouille de carnassier de ce groupe. Les peaux de Fel i s tig
r i s et de F. irbis reçues de ce pays sont toutes originaires du continent, et proviennent
de la Corée. Mr. de Siebold présume aussi que les iles, qui forment le domaine
proprement dit de cet empire, n'ont d'autre représentant du genre Fel is que
le seul chat domestique ; jusqu'ici j'ai dii partager cette opinion, attendu qu'aucun
indice contradictoire me fournissait le moindre motif de doute à cet égard; toutefois
depuis que j'ai eu occasion d'examiner récemment uu recueil de figures de' mammifères,
dessinées avec beaucoup de soiu par un peintre Japonais, j'hésite à présenter
cette opinion comme problable. La petite collection de trente figures que i'ai sous
les yeux, est peinte sur un tissu très lisse de coton-soie, elle renferme les d;ssius du
plus grand nombre des mammifères qui nous sont connus de cette contrée; ces fîo-ures,
quoique de petite dimension, sont faites avec beaucoup de soin et retracLt
parfaitement les caractères et les couleurs du pelage des espèces que nous avons obtenues
successivement du Japon. Dans le nombre se trouvent deux figures d'animaux
carnassiers qui ne peuvent Atre rapportées à aucune des espèces qui me sont connuesl
u n e de ces figures ressemble parfaitement, par toutes les formes, à un grand blaireau'
à pelage très-poilu, l'autre offre des formes anomales, mais la tête et les pattes ressemblent
à ces parties propres au groupe des chats; tandis que des jambes plus longues
et une queue abondamment pourvue de poils assez longs, ressemblent plus à ces
parties dans le groupe des chiens; cette figure, dans tous les cas, doit être rapportée
à un chat ou à un chien anomal. Les autres animaux connus, dessinés dans ce
petit recueil, sont d'une exactitude à ne pas s'y méprendre relativement au genre
comme à 1 espèce, fait qui me porte à ne douter aucunement à la vérité problable
des deux autres figures d'animaux inconnus, que je viens de signaler. L'exactitude
p r é s u m a b l e de ces dessins me porte à donner ici une courte indication des formes
et des couleurs qu'offrent ces deux figures.
L'une, celle du chat anomal, prête k l'idée qu'on peut se faire d'un Cha t guépard
d'espèce nouvelle, il difTérerait dans ce cas des deux autres espèces connues, Felis iu
bata de l'Inde, et Felis guttata d'Afrique, par le manque de taches rondes, dont
le pelage de ces deux guépards est parsemé; sa queue serait aussi plus abondamment
lournie de poils longs que celle de ces espèces. Ajoutons les couleurs du pelao-e à
cette forme idéale. La téte est d'un roux-bai, marquée sur le front par'une
bande noire qui aboutit aux narines, où elle est divisée de chaque côté par une
bande transversale en forme de croissant étendue au dessous des yeux; oreilles extérieurement
noires; pelage du corps, des quatre membres et do la queue d'un brunrougeâtre;
tout le long de l'épine depuis la nuque jusqu'à l'origine de la queue d'un
noir-brunâtre; la queue pourvue de poils longs est de la longueur du corps; la poitrine
et le ventre paraissent blanchâtres.
L'autre figure représente problablemcnt un blaireau de forte dimensionP
Tout le pelage est d'un brun-rougeâtre foncé ; cette teinte parait revêtir toutes les'
parties du corps si ce n'est qu'elle semble plus claire à la poitrine et au ventre •
l'oeil est placé au centre d'un grand espace noir, au dessus duquel se voit une bandé
blanche; la partie externe des oreilles est noire; la queue est de la moitié de la
longueur du corps et très-poilue, surtout vers le bout.
Connaissant la manie des compilateurs, je crois qu'il est nécessaire de les inviter à
ne pas donner de noms spécifiques à ces deux animaux fort douteux, tant pour
le genre que comme espèces réellement existantes.
O U R S TERRIBLE. (URSDS ferox.)
Les Japonais désignent la plus grande des espèces d'ours de leur contrée sous le
nom de Oho-knma ou le grand ours. Il est d'un brun foncé, plus rarement noirâtre
; on trouve des individus plus clairs sur les parties de la téte et de l'avant trainune
bande jaunâtre s'étend sur quelques dépouilles à partir des épaules, ce qui fait
que ces sujets ressemblent à la variété connue en Sibérie sous le nom d'ours à collier
Une autre variété est plus fauve; elle est connue des indigènes sous le nom de Hi"
kuma, ours de feu ou Aka kuma, ours rouge. Toutes ces dénominations se rapportent
problablement aux états différents de l'âge et de coloration du pela-e
Ce grand et redoutable carnassier vit dans les iles de Jezo et Karafto oii^il habite
les localités montagneuses; il exerce ses rapines sur les chevaux et sur les cerfs dont
il détruit un grand nombre; ses attaques ont souvent lieu contre l'homme qu'il terrasse
facilement lorsqu'il est pris au dépourvu; il vient même roder très souvent jusque
dans les villages et dans le voisinage des demeures isolées des montagnards qui le
craignent tant pour leur propre sûreté que pour celle des animaux domestiques qui
servent à leurs besoins et aux travaux de l'agriculture. Pris jeune, cet ours s'appri
voise facilement et devient souvent un hôte domestique qu'on nourrit en captivité- la
plupart des familles des Ainos ou peuplades de montagnards possèdent de ces ours
soit à la chaîne ou bien enfermés dans des cages; on les nourrit abondamment pour
les engraisser et pour se nourrir de leur chair. L'abattie de l'ours captif est réputée
comme jour de fête parmi les Ainos; ils se régalent de sa chair; la dépouille, le
fiel et la graisse de l'animal sont soigneusement conservés, et servent à ces peuplades
de moyens d'échange dans leur trafic avec les autres insulaires du Japon.
Les Ainos tuent les ours sauvages au moyen de flèches empoisonnées; le poison qui
leur sert à enduire la pointe de ces flèches leur est fourni par une espèce d'Aconitum
L'animal blessé par cette arme se débat quelques instants, devient furieux et tombe
mort peu après avoir été atteint de cette manière. Ils attaquent aussi quelquefois
l'ours dans sa tanière avec des armes et des haches, et se voient souvent dans la
la nécessité de lutter corps à corps avec ce redoutable adversaire.
Le musée n'a reçu jusqu'ici du Japon que des dépouilles sans cmne ni os des piedsl'une
de ces peaux plates porte en longueur totale environ 8 pieds. '
O U R S DU THIBET. (Ursus TniBKiAivcs.)
Cette espèce, fort commune dans plusieurs parties montiieuses de l'Inde et qui vit
aussi en Chine, est également abondante au Japon oi. on lui donne les noms de
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