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même nombre de dents que le longirostris O. Mr. Dussumier a rapporté ce même
dauphin de Ceylon, et l'a également nommé longirostris, (voir G. Cuvier R. an., I,
p. 288)j quoiqu'il ne paraisse point avoir connu le travail de Mr. Gray.
Cette espèce offre plusieurs rapports avec le dauphin commun, D. delphis; mais
il a les formes et particulièrement la queue phis allongées, sa nageoire dorsale est un
peu plus haute, le front plus bombé et le museau plus allongé, enfin il offre une
distribution des teintes un peu diverse. Les caractères principaux cependant résident
dans le nombre des dents et dans la forme diverse du crâne, qui est plus étroit,
plus allongé, et dépourvu des deux profonds sillons palatinaux, si caractéristiques
pour le crâne du dauphin commun.
La figure que nous publions du Dauphin à long bec fait voir que la couleur noire
de cet animal est nuancée de blanc grisâtre sur les parties inférieures de la queue,
et de blanc brunâtre sur les côtés du tronc, sur le ventre et sur la mâchoire inférieure.
Cette couleur est cependant entrecoupée, sur la mâchoire inférieure, par plusieurs bandes
mal déterminées d'un gris noirâtre, et une bande sembable mais plus large s'étend
depuis l'angle de la bouche jusqu'au-dessus de la base des extrémités antérieures.
LE DELPHINAPTÈRE NOIR. (DELPHINIIS MÊLAS P)).
(Pl. XXV et XXVI).
Le sous-genre artificiel des Uelphinaptères comprend des espèces très-diverses
l'une de l'autre. Le D. leucas, propre à l'Océan glacial ressemble par ses formes
au D. globiceps; le D. 1 eue o rha mphus aux D. delphis et dubius; la
nouvelle espèce enfin que nous allons décrire rappelle le marsouin commun,
D. phocaena W.
Ce petit Delpbinaptère a été découvert par Mr. Bürger. L'individu figuré sur le
vivant et sous les yeux de Mr. Bürger par le Japonais Toioske (voir Pl. 4, fig. I), fut
apporté à ce voyageur par des pêcheurs japonais, qui lui assurèrent que cette espèce vit
le long des côtes de cet empire, et qu'elle a l'habitude de s'enfoncer dans le limon
(1) La description que M. Gray a fournie de son D. capensis a donné lieu à une autre erreur, en ce que
Mr. Rapp rapporte cette description et ce nom à un dauphin très-différent du Cap dont les mâctoires ne
sont pourvues que de trente-sis dents environ. Ce même D. capensis de Rapp, die Cetaceen etc. p. 31,
P]. 2, dont nous avons reçu les dépouilles des mers de la Sonde, est identique avec le U. d u b i u s , le malayanus,
et plusieurs autres espèces nominales. Pour porter la confusion à son comble, ce même nom de capensi s a
été conféré par Dussumier, ap. CUT., Règne an., II édit., I, p. 289. à une troisième espèce, très-différente des
deux premières, et qui me paraît identique avec le D. Heavi s idi i de Gray, à laquelle nous rapportons comme
synonymes les D. cep ha lor l i y n c b us et h a s t a t us de Fr. Cuvier.
(2) Il est bon de remarquer, que ce nom a été autrefois employé par Mr. Traill, pour désigner le D. globiceps.
(3) G. Cuvier, R. an., p. 291, fait mention sous le nom de D. pbocacnoides d'un Delpbinaptère découvert
au Cap par Mr. Dussumier. 11 a , selon cet auteur, la tête ronde, et les dents comprimées et obtuses du marsouin.
Cette phrase diagnostique est malheureusement trop succincte pour décider, si ce dauphin sans nageoire
dorsale appartient à celui du .Tapon , ou s'il forme une espèce diflérente. Du reste, il ne paraît pas que l'individu
ait été rapporté en Europe, vu que Fr. Cuvier n'en fait pas mention dans son ouvrage publié en
1836. Quant au Dauphin de King, Gray, Ann. of Phil., 1827, p. 376 , c'est seulement d'après la ressemblance
du crâne avec celui du D. leucas, que cet auteur a conjecturé que ce premier pourrait appartenir DU SOUSgeni
e des Delphinaptères.
des endroits marécageux. La dépouille de cet individu ayant été détruite, nous n'en
possédons que le squelette, dont nous avons figuré les parties principales.
Cet individu portait un peu plus de quatre pieds de longueur totale. Les formes,
tout en rappelant celles du marsouin commun, sont cependant plus sveltes. Il a
en outre, le tronc moins gros et le front plus bombé, les nageoires pectorales sont
plus prolongées en pointe, la queue est plus allongée, et les lobes de la nageoire
caudale sont plus grands, plus pointus et plus dirigés vers le côté; les teintes enfin
sont d'un noir uniforme, sur toutes les parties de l'animal.
Les dents. Pl. 4, fig. 2, (portion antérieure du crâne, de grandeur naturelle), sont
au nombre de seize de chaque côté de l'une et de l'autre mâchoire, ce qui en fait
soixante-quatre en tout. Ces dents offrent une grande analogie avec celles du marsouin
commun, mais elles sont moins nombreuses et par conséquent plus grandes et
plus fortes; leur partie coronale, plus complètement séparée de la racine, forme un
lobe plus large, comprimé, à bords latéraux un peu arrondis et semicirculaires, à
pointe coupée un peu carrément et faiblement échancrée au milieu; ce qui fait que
le lobe dont nous parlons, se présente, dans les dents complètement développées et
non encore usées, en forme de coeur. Les deux dernières dents offrent absolument
la même forme que les précédentes, mais elles sont un peu plus petites que
celles-ci. Vers le devant des mâchoires au contraire, les dents diminuent peu à peu
de volume; leur partie coronale devient insensiblement plus étroite et l'échancrure
disparaît, de sorte que les quatre ou cinq premières dents, particulièrement celles
de la mâchoire inférieure, sont plutôt en forme de ciseau qu'en forme de coeur.
Les deux premières dents sont implantées dans l'intermaxillaire; toutes les autres
naissent dans le maxillaire même.
Quant au crâne de cette espèce, c'est encore avec celui du marsouin qu'il offre
les plus grands rapports; il s'en éloigne cependant par des formes plus trapues et
par sa largeur. Le museau est plus court que dans le marsouin commun, beaucoup
plus large, plus arrondi à l'extrémité, et à surface presque plane et non pas en dos
d'âne. La partie mitoyenne du crâne est, proportions gardées, plus longue et beaucoujp
plus large et de forme plus carrée que dans le marsouin commun, les condyles
occipitaux sont plus volumineux et le trou occipital est plus spacieux; l'excavation
à la base du crâne est baucoup plus large; les deux lames saillantes de l'apophyse
ptérygo'ide sont beaucoup plus développées, et la cavité qu'elles forment est plus
spacieuse; la mâchoire inférieure enfin est plus vigoureuse. Du reste la disposition
des os est absolument la même dans ces deux espèces.
Il n'en est pas ainsi des proportions relatives du squelette et du crâne. Dans le
marsouin, le crâne occupe ù-peu-près le cinquième de la longueur totale; dans le Delpbinaptère
noir au contraire, il n'en occupe que le sixième, d'où il résulte que la tête
de cette espèce, quoique plus large, est beaucoup plus petite que dans le marsouin.
Les os qui composent le reste du squelette diffèrent peu de ceux du marsouin commun;
mais j'ai trouvé à notre espèce tuie vertèbre dorsale et une ou deux caudales
de moins. Ce squelette cependant m'a encore offert une anomalie particulière, qui
consiste dans la présence d'une épiphyse ou petite côte rudimentaire, attachée à la
septième vertèbre cervicale.
Ces vertèbres (Pl. 5, fig. 3) sont comme d'ordinaire au nombre de sept, Les deux
il