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L usage d'employer des Sauriens dans la Médécine est également répandu en Chine
et au Japon. On se sert dans ce dernier pays du Scinque à cinq raies, que l'on
prépare au printemps et en automne, eu ôtant simplement les intestins et en étendant
la peau sur des baguettes do bambou, pour la faire sécher. Ou en recommande
Tusage comme rémède contre les maux de reins, contre les rétentions d'urine et
l'hématurie, ou contre la pierre. Le Saurien officinel cependant, dont on se sert de
préférence au Japon, est importé de la Chine. Préparé de la même manière que celui
que les Japonais tirent de leur propre pays, il est connu dans la pharmacie sous
le nom de Karanowimori et ^•iJit'V'^^ Ohowimori, ce qui signifie Salamandre
chinoise ou grande Salamandre. Cet animal chinois, dont M. de Siebold
a rapporté les dépouilles préparées pour l'usage ofHcinel, n'est autre chose que le
grand Gecko à gouttelettes, Platy-dactylus guttatus, animal très commun et
répandu dans tout l'Archipel des Indes. Il s'appele en Chine Ko kay; et on y préfère,
comme de meilleure qualité, ceux qui habitent la pente méridionale des "monts
Mey-hng dans la Province Kunng timg (Canton).
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DESCRIPTION DES SAURIENS JAPONAIS.
SCINQUE A CINQ-RAIES, SCINCUS QUINQVELINEATUS.
PL. I. Fig. 1—4.
Le genre Scinque est représenté, au Japon, par une seule espèce connue déjà du
temps de Linnaeus; cette espèce se trouve également répandue dans quelques contrées
des Etat-Unis de l'Amérique du Nord. Découverte par Ca tes by, Tom. II Pl. 67,
et par Garden, elle a été introduite dans le système par Linnaeus, Syst. nat!
Ip. 366, sous le nom de L a c e r t a quinqnel ineata, et placée ensuite par Schneider
hist. amph. II p. 201, dans le genre Scinque. Plusieurs auteurs ayant négligé
d'étud.er les changemens que cette espèce éprouve soit par l'âge, soit par son système
de coloration, en ont fait récemment des espèces purement nominales: telles sont le
Scincus bicolor de Harlan, Journ. Philad. Vol. IV p. 289, Pl. 2(individu adulte)',
et le Scincus erythrocephalus de Gi l l iams, ibid. Vol. IIp. 461 Pl. 18 f.2 et fig. 2a!
(individu très vieux).
J'ai devant les yeux deux suites complètes de ce Scinque; elles sont composées
chacune d'une trentaine d'individus dans tous les âges, et ont été formées l'une, au
Japon, par M.M. de Siebold et Bürger, l'autre, par le professeur Troost, sur les bord^ du
Tennessée, tributaire de l'Ohio. L'examen d'un si grand nombre d'individus m'a démontré
qu'il n'existe pas la moindre différence entre ces animaux, recueillis sur deux
points du globe assez distants l'un de l'autre, quoique situés à-peu-près sous le
le meme parallèle.
Dans le jeune âge, le Scinque à cinq raies porte, dans la distribution des teintes,
une grande ressemblance à la jolie petite espèce assez commune dans plusieurs îles
de la Mer du Sud, espèce que M. Lesson a fait connaître sous un nom O, employé
déjà par Catesby pour caractériser le Scinque à cinq raies. Parvenu à l'âge moyen
le Scinque dont nous parlons offre, dans le système de coloration, une grande analo-il
avec l'espèce connue sous les noms de Scincus auratus, mabuya et bist r iatus qui
habite presque toute l'Amérique méridionale. Il est impossible de confondre avec l'espèce
du présent article le Scinque à queue bleue, dont les lames occipitales offrent une
terme toute particulière. Quant au Scinque de l'Amérique méridionale, il se distingue
lacilement de son représentant dans l'Amérique du Nord, par la petitesse des plaques
sous-caudales et du menton, ainsi que par la forme des occipitales. L'autre espèce
de Scinque, connue aujourd'hui dans l'Amérique septentrionale, diffère tellement
du Scinque à cinq raies, tant par ses formes délicates que par tous les autres
caractères pris de la distribution des teintes ou de la disposition des plaques écailleuscs,
qu'il serait superflu d'eu établir ici la comparaison.
(1) Scincus cyan unis.