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coussin) olire des individus d'une taille rabougrie; ees nains de la raee des chiens
sont soumis, dès leur naissance, à un traitement particulier, au moyen duquel on
parvient à leur déprimer les narines et à retrousser celles-ci. Une variété du Tsin
se nomme Suiken tsin, ce qui signifie chien d'eau; cette race ressemble à notre
chien lion.
En Chine de même qu'en Séghalie on élevait et on engraissait des chiens pour les
manger; au Japon le nom de S j o k - k e n , c'est-à-dire chien pour la nourriture rappelle
encore à une coutume semblable suivie par les ancêtres grossiers de cette nation
policée.
Lorsqu'on récapitule l'histoire des races de chiens, on voit le chien de chasse accompagner
du nord au sud les peuplades de chasseurs et de pécheurs, et devenir leur
hote dans les villages et les villes où par la suite des temps ils ont fixés leurs de
meures; dèslors la race s'est abatardie par le croissement avec les races d'origine
étrangère; ces races batardes ont produit d'une part l'être chétif, le ehien de coussin
objet des soms assidus de sa maitresse; et d'autre part le chien de rue dé-^énéré'
rodant sans cesse sur les bords des rivières et du littoral de la mer, où il obtient
péniblement le nécessaire pour vivre; de cette manière il a suivi le pauvre et parti
cipe à sa misère. A l'entrée de la nuit les mendiants de Jedo ont la coutume de se
réunir avec les chiens, ils vont alors en commun à la recherche des abatties Qu'ils
se disputent dans les rues.
Les Japonais font encore mention dans leurs écrits d'un chien sauvage qu'ils nom
ment Oakame (chien de montagne); c'est disent-ils une espèce intermédiaire entre
le cbjen de chasse et le loup ou Jamainu. Cet Ookame, selon le naturaliste iaponais
Onolansan, est un animal d'un gris-brun, pourvu d'une longue queue grise à flocon
blanc, et dont les joues sont également blanches. Les pieds ont des doigts pourvus
de membranes, aussi nage-t-il parfaitement et on le voit poursuivre sa proie sur les
eaux- comme à ferre. L'Ookame abandonne rarement les contrées élevées; lorsque
les irimats régnent sur ces ehaines montagneuses, il descend dans les vallées, et devient
alors dangereux pour les habitants des hamaux. Le musée n'a pas encore obtenu de
dépouille de cette espèce.
C H I E N HODOPHILE. (CANIS HODOPTLAX).
PL. IX, adulte.
L'espèce nouvelle de chien sauvage, Jamainu des .Japonais, peut être comparé
au loup de nos contrées, autant par l'ensemble des formes que par la nature du
pelage et par sa manière de vivre; toutefois, la proportion moins haute des pied,
le distingue déjà assez de notre Canis lupus, pour écarter toute idée de rapport
spécifique avec ce chien d'Europe. Il ne saurait non plus être admis comme espèce
analogue des chiens sauvages de l'Amérique septentrionale, desquels il s'éloigne par
sa petite taille et par la brièveté des jambes. Ce dernier caractère est en olM re
marquable dans cette nouvelle espèce.
Le loup du Japon est non seulement plus petit que celui d'Europe, mais il est
proportionel ement à la taille moins élevé sur jambes que ce dernier; les dimensions
comparées des os de ces parties suffiront pour constater cette din'érence; elles sont
prise sur le squelette d'un loup d'Europe très-vieux, et sur les extrémités antérieures
et postérieures d'un loup du Japon adulte, de forte dimension; ce sont aussi les seules
parties du squelette que j e puis faire servir à cette comparaison ostéologique.
L'huraerus et le fémur manquaient aux os des pieds de nôtre Jamainu; l'os de
l'avant-bras ou le radius de ce loup est long de 7 pouces 6 lignes, tandis qu'il a 9
pouces 5 lignes chez le loup d'Europe; le tibia du premier porte en longueur 6 pouces
6 lignes, et celui de notre loup est de 8 pouces 4 lignes; les métatarses et les métacarpes
diffèrent également par leurs dimensions.
Le pelage du Jamainu est court et lisse, mais la queue est pourvue de poils plus
longs; la nature de ce pelage, de même que sa couleur, dilïèrent peu de la fourrure
de notre loup. Une teinte grise ou cendrée sert de fond à cette livrée; tous les
poils étant colorés ainsi depuis leur base jusqu'aux deux tiers de la longueur; ces
poils ont des pointes noires sur le dos et vers la croupe, ce qui fait que ces parties
olfrent des teintes noirâtres; les flancs, le cou, le ventre et la queue portent des
teintes grises, vu que les poils de ces parties n'ont que leur fine pointe légèrement
noirâtre; la tête et le museau sont d'un gris foncé, les lèvres plus ou moins blanchâtres,
et la région postérieure des oreilles d'une teinte rousse brunâtre; les quatre
extrémités sont grises, lavées de teintes rousses et brunes. La bout de la queue ne
porte pas de flocon coloré.
Les dimensions prises sur un sujet adulte figuré pl. 9 de ce recueil sont, pour le
train de devant, 1 pied 4 pouce, pour la croupe 1 pied 6 pouces; longueur totale
3 pieds 9 pouces, sur laquelle la queue prend environ un pied; distance du bord
antérieur des yeux à la pointe du nez 3 pouces 6 lignes; hauteur des oreilles 3 pouces.
Les notes de Mr. de Siebold font mention d'un individu très vieux de cette espèce
que ce voyageur a obtenu vivant et qu'il a tenu captif pendant quelque temps; les
dimensions et les teintes du pelage dont il fournit quelques détails sont absolument
les mêmes que celles que j e viens de tracer sur une dépouille parfaite, reçue au
musée par les soins de Mr. Bürger, et envoyée sous ce même nom de Jamainu.
Le loup vit dans les contrées boisées et montagneuses; il chasse en petites famillessa
présence est aussi redoutée des Japonais que celles de notre loup dans les contrées
de l'Europe, où il se montre assez souvent encore en hiver, nonobstant les
poursuites assidues dont il est l'objet. Les Japonais prétendent qu'on peut manger
la chair de l'Ookame mais que celle du Jamainu est nuisible pour la santé.
CHIEN RENARD. (CAÍAIS VCLPES.)
Les renards du Japon offrent les mêmes types connus de ceux qui sont répandus
dans les différentes parties du nord de l'Europe et de l'Amérique; telle est en premier
lieu le renard commun qui habite l'Europe et l'Asie; il a été trouvé au Japon où
on le nomme Kiene.
La manière de vivre du renard y est la même qu'en Europe; il fréquente comme
chez nous les champs dans le voisinage des forêts, et vit dans les terrières qu'il creuse
ou dans celles des autres animaux fouisseurs dont il agrandit le gite, telles que les
demeures du Blaireau anakuma et du Nyc téreut e viverrin; ses allures sont aussi
rusées qu'en Europe, ot les dévastations qu'il commet dans les habitations rustiques