Ja mâchoire inférieure est beaucoup plus robuste et un peu moins courbée. Les côtes
sont, dans cette même espèce, plus grosses et plus longues; les vertfcbres sont plus
vigoureuses, à corps plus haut et plus court; les lombaires paraissent être en nombre
moins considérable, puisqu'il n'y en a que onze dans cette espèce, tandis que la
Baleinoptère arctique en offre quatorze à quinze. Les os des extrémités antérieures
présentent aussi des formes très-diverses. Dans l'espèce australe l'omoplate offre k
peine des vestiges de l acromion et de l'apophyse coraeoïde, l'humérus et lès os de
l'avant bras sont plus robustes que dans l'espèce arctique; les doigts enfm sont à peu
près trois fois plus longs, et supportés par des os plus nombreux, plus vigoureux
et de forme plus allongée.
Voilà donc les caractères de cette espèce, à la quelle il faut probablement encore
rapporter plusieurs descriptions d'autres naturalistes, par exemple, celle d'une Baleine
des Bermudes, d'une taille de 88 pieds, à nageoires longues de 26 pieds (voir Philos.
Trans. N°. 1, p. I I , ) puis celles déjà citées de Steller et de Merk, le modèle iT. 5 de
Mr. de Chamisso,la figure d'un jeune individu échoué en Ecosse, et qui a été publiée
dans le Naturalists Library, Mammalia, Vol. 6, PI. 7; enfm, du moins en partie, la
Balaena Coops de Fabricius. Notre musée en possède le crâne incomplet, rapporté
de l'ile de Java par le professeur Reinvvardt. Cette espèce fréquente aussi, suivant
les observations du professeur Esehricht, les côtes du Groenland. Ce savant vient de
nous en adresser un beau squelette d'un individu pris dans ces parages.
Quant aux indications fournies sur cette espèce par les auteurs japonais, il vaudrait
peut-être mieux ne pas les rapporter du tout, parcequ'elles sont plutôt de nature
à embrouiller l'histoire de ces animaux qu'à l'éclaircir; aussi faut-il se méfier, comme
nous l'avons déjà fait observér plus haut, de leurs données relatives à la taille de
ces Cétacés et à leurs traits distinetifs. Quoiqu'il en soit, il est ordinairement fait
mention, dans les ouvrages d'histoire naturelle japonais, de trois espèces de Baleinoptères,
qui appartiennent probablement toutes à la Baleinoptère antarctique. Ces Baleinoptères
portent, au Japon, les noms de Sato-Kuzi ra, de Nagasu-kuzi ra, et
de Noso-Kuzira. La première se distingue, au dire des Japonais, de la deuxième
par sa couleur noire, par un museau plus allongé et plus arrondi, ainsi que par des
nageoires pectorales plus longues. Le ventre et la face inférieure des mains sont d'un
gris cendré relevé par des raies blanchâtres. Le Nagasu-kuzira offre des teintes
moins foncées et son museau est plus pointu. Tous les deux ont la mâchoire inférieure
dépassant la supérieure, et leur ventre est pourvu de plis dont on en compte
environ dix O dans le Nagasu-kuzira. Le Noso-kuzira ne se distingue du
S a t o - k u z i r a que parcequ'il a le dos et les tnains parsemés de taches blanches. Ces
Baleinoptères offrent une longueur totale de treize à quatorze mètres; mais on en
prend aussi, qui sont de moitié plus petites. La chair de ces animaux est d'un goût
beaucoup moins agréable que celle de la Baleine franche. On tire des individus
adultes jusqu'à dix-mille litres d'huile; mais les baleines de ces animaux sont de
nulle valeur. Quant aux épithètes que portent ces animaux, on trouve dans les ouvrages
d'histoire naturelle japonais les renseignemens suivans. Les pêcheurs désignent
la nageoire dorsale des cétacés en général sous le nom de biwa. Le biwa cepen-
( I ) Il est inutile de faire obseiTcr que cette assertion est inexacte.
dant est une espèce de lyre, instrument à cordes dont se servent uniquement les
aveugles et qu'ils portent ordinairement dans un sac suspendu au dos Ces Balei
noptères étant pourvues d'une nageoire dorsale, (biwa), les pécheurs lui donnent
l'ép.thète de Sato, c'est à dire l'aveugle. Nagazu an contraire signifie, à corps
allonaré. ^
SUR PLUSIEURS AUTRES CÉTACÉS QUI HARITENT
LES MERS DU JAPON
Indépendamment des espèces de Cétacés dont nous venons de donner la description,
il en existe dans les mers du Japon plusieurs autres, mais elles ne nous sont
connues que par les figures et les descriptions contenues dans les ouvrages japonais.
Ce sont les suivantes.
DELPHINUS ORCA. On nomme cette espèce au Japon Sakamata-Kuzi ra, à
cause de sa nageoire dorsale élevée et semblable à une lame de sabre i'K Elle porte
cependant plusieurs autres dénominations dans les diverses provinces de l'empire japonais;
et les baleiniers ont l'habitude de désigner les très-vieux individus sous la
dénomination de Taka-mats. Elle est figurée d'une manière assez reeonnaissable dans
un recueil japonais traitant des Cétacés, mais la description qui accompagne cette
figure, est peu exacte. L'auteur japonais dit que ce Dauphin est ordinairement de
couleur noire, mais tacheté de blanc sur le ventre, sur le dos, sur les flancs et près
des nageoires pectorales. Les paupières et les lèvres sont couleur de pourpre claire
les dernières souvent tachetées de blanc. On voit ordinairement attaeheés au dessus
des yeux de ces animaux des Balanes qui y forment comme des paupières. La langue
est d'un pourpre foncé. La tête est arrondie en haut, et la mâchoire supérieure est
pointue en forme de nez, mais elle est dépourvue de dents (=), tandis que l'inférieure
qui est plus courte et étroite, en est armée.
On lit dans un autre auteur japonais que ces animaux se servent de leurs dents
pour s'attaquer entre eux. Leur chair est mauvaise, on ne la mange pas au Japon,
mais on tire de cette espèce une huile abondante H).
( 1 ) Nous passerons sous silence dans eette énumëratioti les quatre Baleinoptères et le Dauphin noir des
mers du Japon, indiques par Mr. de Lacépede, Mém. du Muséum, Vol. IV, p. 473 A 4 7 5 ; il est en effet impossible
de se former une .dee précise de ces animaux, établis simplement d'après des peintures chinoises et
japonaises.
(2) Ku7.ira signifie Cctacé ; le S akama t a est une espèce de pique surmontée d'une lame de sabre.
(3) Il est mutile de faire remarquer que cette assertion est fausse.
( 4 ) Nous avons publié dans nos A b h a n d lung en, II, p. 2 à 10, Pl. 7 et 8 , une description détaillée et
des figures laites sur le irais et sur une échelle assez large, d'un individu de l'orque, échoué en Novembre
1841 sur les c6tes de Hollande.
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