facile à expliquer, vu que les disparitds assez inarquëcs reposent sur des anoniollies
dans les parties solides, réputées jusqu'ici comme caractères invariables. Le
plastron qui, chez quelques individus, ressemble parfaitement à celui de l'Emys
scorpioides, à l'exception de son attache plus dtroite, se trouve dans d'autres d'une
petitesse si extrême, qu'il le cède eu étendue même à celui de l'Emys serpentina.
Entre ces extrêmes se voient toutes les formes intermédiaires possibles, présentant
quelquefois des formes assez singulières: tantôt le plastron est muni de quatre, tantôt
de cinq paires de lames; la première paire est quelquefois fendue, ou bien il s'y
trouve une plaque impaire surmuuéraire. Dans quelques individus c'est la partie antérieure
du plastron qui est plus grande; dans d'autres c'est la postérieure: ces parties
sont tantôt de forme triangulaire, tantôt en pentagone ou arrondies; bout tronqué,
pointu ou même échancré. Il y a des sujets, qui ont la partie antérieure du plastron
mobile; dans d'autres c'est la partie postérieure qui jouit de cette faculté; dans
d'autres encore toutes deux sont susceptibles de mouvement ; on en trouve enfin, où
les os s'engrènent si intimement, qu'il en résulte une immobilité parfaite des deux
battans. Pour ne point fatiguer nos lecteurs par les détails minutieux où nous porteraient
les descriptions de ces formes fugitives, nous n'avons indiqué, que trèssommairement,
les principales variétés dans les formes de la carapace et des couches
cornées. On aura une idée plus exacte de ces variétés, en comparant les figures (')
de l'Emys pennsylvanica de SchôpiT <-), de la Tortue rougeâtre (pennsylvanica)
odorante, et à battans soudés (glutinata) de Daudin P); enfin de
celles de Gray W et de 'Wagler P). Outre ces dénominations, cette espèce est encore
connue dans les méthodes sous le nom de Terrap. Boscii; puis on la trouve répartie
dans les genres Testudo, Emys, Terrapene, Kinosternon, Cistuda,
S t e r n o t h e r u s et Staurotypus.
Le Prince de Musignano a, pendant son séjour dans l'Amérique du Nord, envoyé au
Musée des Pays-Bas plusieurs individus de cette espèce sous les noms d'Emys odorata
et pennsylvanica; nous en avons reçu par les soins de Mr. Troost, professeur d'histoire
naturelle à Nashville, capitale de la province Tenessey aux Etats-Unis. Mr. Wiegmann
a décrit un individu, provenant du Rio Alvarado au Mexique: les arêtes dorsales
fortement prononcées, ainsi que sa forme et sa taille la rapprochent de l'Emys
scorpioides, tandis que l'exiguité du plastron olFre un contraste très-frappant.
22 ESP. EMYDE PONCTUÉE. EMYS PUNCTATA.
Il n'est guère possible de confondre cette Emyde avec les espèces connues; c'est
sans doute la cause que sa nomenclature se borne à la l'épithète qu'elle porte en tête
il) La figure de la noi rât r e de Lacépède est trop mauvaise, pour être indiquée avec oerliLudc.
P) Ilist. lest. pl. 24.
(3) llist. n. d. Kept. pl. 24. p. 182 suiv.
(4) Synops. pl. 6. %. 1 et 4.
(5) Syst. amph. Atlas, pl. 0. %. 44 et 45 Staurotypus: Iriporcatus. — pl. 5. li(;. 29. 30. Cinosternon
h i r t i p e s .
(fi) Isis 1828. p . 6 1 . Terrapene t r iporcata; le même indÏTidu que Wa<jlcr a figuré sous le nom de Slaurolypus.
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de l'article, comme en celle de gut tat a donnée par Schneider. La carapace, dont la
forme est ovalairc, porte une teinte noire et a le point central du développement des
écailles marqué d'une tache ronde de couleur jaune; le plastron est large, immobile,
tronqué antérieurement, et légèrement échancré. Un beau jaune orne la face interne
des extrémités ; la tête en est couverte sous la forme de petites lentilles, et
les côtés sous celle de taches et de bandes, qui s'étendent sur le cou; les extrémités
sont sveltes, la queue mince, les ongles petits et les pieds de devant peu palmés.
Les jeunes sont reconnaissables à leurs formes arrondies: la queue est blanchâtre;
l'arête dorsale très-prononcée ; la mâchoire est allongée en bec de faucon, tandis
que les adultes ont cette partie échancrée. On voit, suivant le témoignage du Prince
de Musignano, plusieurs variétés de cette Emyde; on en observe rarement, dont la
carapace excède quatre à cinq pouces. Des figures se trouvent dans Schôpff O,
Seba P) et Daudin P). Le Musée des Pays-Bas a reçu des sujets de la Pennsylvanie,
mais on dit qu'elle est aussi très-abondante dans toute l'étendue des États-Unis.
23 ESP. EMYDE COURO. EMYS COURO.
On a souvent méconnu cette Emyde, qui est une des plus répandues aux Indes
orientales. Cette espèce et l'Emys clausa jouissent exclusivement de la faculté
de pouvoir fermer totalement le bouclier, au moyen des deux battans mobiles du
plastron qui se meuvent en rme charnière commune ou sur le même axe. Ces deux
espèces se rapprochent sous plusieurs rapports des tortues terrestres. La tête de
l'Emys co uro est conique et peu volumineuse; la mâchoire supérieure descend mi
peu en arrière: elle est prolongée en pointe. Les pieds sont palmés, mais n'offrent
rien d'extraordinaire; les écailles dont ils sont revêtus, ont plus d'étendue qu'aux
autres parties qui offrent partout une peau granulée, excepté toutefois sur la tête
où elle est lisse. La carapace est ovale et très-bombée; les plaques marginales sont
à bords un peu recourbés; les antérieures sont plus petites, particulièrement l'impaire;
celles des côtés sont à-peu-près perpendiculaires; les lames dorsales sont petites
et hexagones, excepté les deux antérieures dont la forme est triangulaire ou carrée. Le
dos offre souvent trois arêtes plus ou moins prononcées. Le plastron est très-large,
peu débordé par la carapace; il est divisé en deux battans, dont le postérieur est
plus large que celui de devant. Les plaques qui le terminent par derrière se distinguent
par leurs pointes avancées vers le centre du plastron; la paire antérieure l'est
par son exiguité. La couleur dominante est d'un brun café très-foncé : une bande
d'un jaune vif bordée de noir, termine le sommet de la tête; une autre existe sur la
région des tempes ; ceux enfin qui bordent la mandibule supérieure, offrent des indices
caractéristiques. La queue est courte et noire. Les jeunes ont une carapace
plus orbiculairc, des teintes plus vives et les arêtes dorsales très-prononcées, principalement
celles du milieu. Dans le grand nombre des individus que nous avons pu
examiner, se trouvent plusieurs variétés: ces sujets nous ont été adressés par les
(') Ilisl. test. pl. 5.
(2) Thesaur. roi. 1. pl. 80. fij. 7.
Ilist. nat. d. Kept. vol. 2. pl. 22.
Mil