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ils aient les formes un peu disparates. Ceux qu'on peut nommer os antérieurs, sont
disposés en croissant chez les Chéloniens propr. di ts, tandis que chez les T r i onyx
ce sont les postérieurs qui montrent cette disposition; car ceux qui se trouvent au
bout antérieur se rapprochent par leur bord convexe, pour recevoir un troisième os
de la même forme: cet os, chez les Chéloniens proprement dits est droit et de
forme subulaire. Les deux paires d"os mitoyens sont étroits; ceux de chaque côté
sont réunis par une snture dentelée, qui s'ossifie avec l'âge. L'intervalle central du
plastron est plus large que dans les Chéloniens propr. dits. Les apophyses latérales
de ces pièces moyennes sont comme engrènées dans les intervalles entre la troisième
et quatrième côte, oii elles s'attachent au moyen du cartilage. La surface des
os du plastron est souvent granuleuse et forme des plans élevés, plus ou moins rugueux:
organisation particulièrement développée dans le Tr ionyx coromandelicus.
L'os sacrum et les vertèbres de la queue ressemblent à ceux des T o r t u e s de mer;
les dernières sont presque toujours au nombre de dix-sept. Les apophyses transversales
du sacrum étant plus larges que dans les Chéloniens proprement dits, il
s'ensuit, que l'ouverture du bassin est d'un diamètre transversal très-considérable,
tandis que le diamètre longitudinal est diminué par la forte compression de la cuirasse,
ce qui est en même temps la cause de la brièveté des ischions; les ilions sont
fortement courbés au dehors et les os pubis offrent une apophyse dirigée en arrière.
L'omoplate a son bord postérieur très-concave; les os des extrémités sont courbés et
munis d'apophyses prononcées. Le nombre des phalanges est le même que dans les
tortues de mer; mais il n'y a que les trois extérieures qui soient armées d'ongles,
les autres étant engagées sous les tégumens.
Les vertèbres du cou, au nombre de huit, sont plus déprimées que chez les tortues
de mer, particulièrement la septième et huitième. La courbure du cou est
formée par l'articulation entre la sixième et septième vertèbres; ces articulations sont
elliptiques et s'emboîtent profondément les unes dans les autres. L'os, qui tient lieu
de l'apophyse odontoïde de l'épistrophée, est volumineux, et offre trois facettes articulaires,
mais sa pointe ne touche presque pas au condyle occipital, qui se meut
dans la cavité hémisphérique, offerte par l'Atlas.
La charpente osseuse de la tête est très-massive: les mâchoires sont armées d'enveloppes
cornées robustes; les ouvertures intérieures des narines sont très en avant,
les orbites petites, les apophjses de l'occipital et des temporaux effdées. Le cou est
presque toujours plus gros que la tête; ses tégumens très-amples le recouvrent de
façon que la tête, quand elle se retire, porte des plis nombreux et parait être engagée
dans un capuchon.
La membrane, qui borde la carapace dans sa circonférence, est produite par un
prolongement de la même substance cartilagineuse qui remplit les interstices du plastron
et des côtes: elle est habituellement mince, et a les bords postérieurs trcs-étendus.
Une seule espèce fait exception sous ce rapport: c'est le Trionyx coromand
e l i c u s , qui offre une membrane natatoire courte et grosse, supportée par de petits
os marginaux irréguliers, et pour ainsi dire, rudimentaires; aussi est-elle dans cette
espèce peu propre à faciliter la natation. Les tégumens généraux sont tendus sur les
parties solides de la tête, du plastron et de la carapace: leur surface est lisse partout,
excepté là où ils recouvrent les parties rugueuses, qui lui servent de base;
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mais ils sont ridés et lâches sur le cou et aux extrémités. Ces derniers membres sont
palmés et munis à leur bord extérieur d'un ruban membraneux; quelques écailles semiluuaires,
grosses et tranchantes existent sur le devant des pieds. Los doigts sont
peu arqués, concaves à leur face interne, aigus et bords tranchans.
Les mâchoires sont pourvues de lèvres charnues, grosses et divisées en parties irréo
ulières: elles ferment complètement la bouche et ne montrent à l'extérieur que
fa pointe extrême du bec, qui se présente à-peu-près sous la forme de celui du
P e r r o q u e t , ou ressemble à celui des Seiches, excepté toutefois que l'arête de la
mâchoire supérieure est dirigée en arrière. Le nez est allongé en trompe, au bout
de laquelle s'ouvrent les narines: cette trompe s'avance au-dessus des lèvi'es, et sou
développement combiné avec celui des lèvres doit faciliter à ces animaux les moyens
de découvTir les substances qui leur servent de nourriture. Les yeux sont très-saillans,
dirigés en haut-et petits relativement à la tète: ils ont rme pupille ronde, et
sont pourvus de paupières exiguës.
L'organisation intérieiu-e des Tr ionyx est intermédiaire entre celle des Tortues
de mer et des Emydes. La langue est immobile comme dans le genre précédent,
mais cet organe est plus prononcé et sa surface garnie de papilles, dont les antérieures
sont très-grandes. La glotte très-étroite est cachée sous la partie postérieure
et charnue de la langue. Le pharynx est très-large, mais il devient insensiblement
plus étroit vers l'oesophage, qui passe sans diminuer en largeur dans l'estomac; les
intestins sont presque d'une venue avec ces parties, et ne s'élargissent que vers le rectum,
qui offre un étranglement en forme de valve à l'endroit où il donne dans le
cloaque. Les parois des intestins sont généralement minces, à l'exception de ceux
de l'estomac, qui ont une tunique musculaire assez développée. L'individu, qui a
servi de type à notre description des parties molles est jeune et de l'espèce que Mr.
Geoffroy a nommé Trion. stellatus. La timique interne de l'oesophage est sillonnée
de rides très-fines, qui deviennent plus nombreuses et plus grosses vers l'estomac, et se
réunissent insensiblement pour former quatre plis longitudinaux et robustes, qui garnissent
l'estomac jusqu'au pylore; d'où il s'ensuit, que la limite du cardia est indéterminable.
En examinant ces plis avec attention, on remarque qu'ils sont composés
de papilles exiguës, et rangées en lignes très-serrées: ces papilles augmentent en volume
vers le premier tiers de l'oesophage et ressemblent parfaitement à celles qu'on
observe chez les Tortues de mer, quoiqu'elles manquent d'épiderme endurci et
qu'elles sont moins serrées et proportionnellement plus petites. Un autre groupe de
ces papilles couvre l'espace entre la langue et la glotte; depuis cet organe, descendent
de chaque côté deux lignes saillantes, qui se perdent dans l'oesophage, et qui
sont également garnies de papilles très-serrées, mais dont les pointes sont tournées
extérieurement. L'ouverture du pylore est assez distincte et marquée par un fort étranglement
formant une valve circulaire, vers laquelle se perdent les plis longitudinaux
de l'estomac; une seconde valve suit la première à peu de distance dans le duodénum.
La structure interne de cet intestin ressemble â celle des Tortues de mer, mais
les cellules sont plus délicates, très-serrées et disposées de manière, quelles ont l'apparence
de lignes obliques très-fines. Les intestins portent cette organisation dans
toute leur longueur, mais à partir de la moitié de leur étendue ils sont munis de
quelques gros plis longitudinaux. On no peut distinguer ni coecum ni aucune autre
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