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en observant que le Lézard tachydromoïde offre des formes moins alongëes que le
Lézard tacliydrome, et qu'il a le dos muni de six rangées transversales d'écaillés,
qui forment autant de stries longitudinales, tandis qu'on n'en voit que quatre chez
l'autre espèce. La distribution des teintes, la forme diverse de la této et des plaques
qui la garnissent, offrent d'autres traits distinctifs plus ou moins saillans.
Le Lézard tachydromoïde ne parvient guère à la taille de nos Lézards ordinaires
d'Europe; mais il l'emporte sur la plupart de ceux-ci par rapport aux dimensions
longitudinales, vu la délicatesse de ses formes et l'extrême longueur de la queue.
La tòte, grosse et arrondie au bout chez les jeunes, ainsi que chez les très vieux individus,
est conique et presque pointue ¿i l'iìge moyen. Les plaques dont elle est
revêtue, plus ou moins modifiées à l'égard de leur forme, mais modelées sur le même
type que celles des autres Lézards, sont immédiatement suivies d'écailles granulées
et assez petites, qui s'avancent également sur la région des tempes. De semblables
écailles se prolongent sin- les flancs, dont elles occupent toute la largeur, î\ l'exception
des hypocondres, oii l'on voit trois ou quatre rangées d'écailles plus grandes et
fortement carénées. Les tégumens du ventre et du dos, qui forment une espèce de
cuirasse, se trouvent en quelque sorte séparés par cette distribution de petites écailles
sur les flancs. Cette cuirasse est composée de larges écailles surmontées d'une
carène tellement prononcée, que ces carènes, se touchant avec leurs pointes, forment
des stries continues et assez saillantes, dont le nombre égale celui des rangées transversales
d'écailles, c'est à dire six sur le dos et autant sur l'abdomen. Les quatre
rangées dorsales moyennes se réunissent cependant, tout en conservant leur forme,
en deux rangées d'écailles, vers les parties postérieures; et comme il se forme aux
côtés et au dessous de la queue des rangées d'écailles semblables, ce membre en est
garni dans tout son pourtour. Comme dans le Tacbydrome, le nombre des pores
fémoraux est réduit h deux ou trois paires, qui se trouvent à côté de l'anus. Il existe, dans
notre Lézard du Japon, sur les côtés du cou, un vestige de collier en forme de pli
transversal. Les narines offrent une position parfaitement latérale, ainsi que les yeux;
et ces organes, de même que la langue, l'oreille exierne et les dents, ne diffèrent
pas de ceux des Lézards; cependant je n'ai pu observer dans notre espèce les aspérités
qui tiennent ordinairement lieu des dents palatines dans ce genre.
La couleur dominante est un vert olivâtre plus ou moins foncé, tirant quelquefois
fortement au brun, notamment chez les vieux individus. Le dessous est toujours plus
clair et même souvent d'un jaunâtre uniforme. Les flancs au contraire, d'un brun
foncé verdâtre, sont marqués d'une raie jaunâtre, qui naît immédiatement derrière l'oeil.
Le Lézard tachydromoïde a été découvert au Japon par M. de Siebold; ce voyageur
et plus tard M. Bürger nous en ont adressé une suite complète d'individus dans
toutes les périodes de l'âge.
M', de Siebold assure que ce Saurien, dont les moeurs et les habitudes sont absolument
les mêmes que celles de nos Lézards d'Europe, appartient au nombre des
animaux rares du Japon. Il se trouve en très petite quantité dans les environs de
Nagasaki, et ne parait guère se rencontrer dans l'ile de Nippon, ou l'on connaissait
cependant le nom de l'animal. Suivant le savant Japonais Midsoutani Soukérok,
ce reptile s'appele Sizi musi. Les Chinois le désignent sous cehii de
Cké kiéoumoù, ce qui veut dire: grande tante du serpent.
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PLATYDACTYLE DU JAPON. PLATYDACTYLVS JAMORI.
Pl. 2. Fig. 1—4.
Les naturalistes de la commission scientifique aux Indes néerlandaises, ont découvert
dans leurs voyages, deux espèces inédites du sous-genre Platydactyle; elles ont été
décrites dans la grande Erpétologie publiée par M.M. Duméril et Bibron; l'une, originaire
des iles d'Amboine, de Bornéo et de Célèbes, nous a été envoyée par M. Müller sous
le nom de Platydactylus monorchis; nous avons désigné l'autre du Japon sous
celui de Platydactylus j aponicus , changé par M. Siebold en celui de Jamori.
Ces deux espèces ont en commun plusieurs caractères, savoir: l'extrême petitesse des
écailles et le manque d'ongle aux pouces; elles ont à-peu-près le même port et les
mêmes formes; mais la première espèce s'éloigne de celle que nous allons décrire, par
sa taille plus forte, par une queue plus vigoureuse, par un système de coloration différent,
enfin par la disposition des pores fémoraux qui, au nombre de dix-huit environ
sur chaque cuisse, se trouvent placés sur une rangée continue formée par deux
lignes arquées. Le Platydactyle du Japon n'atteint pas la taille de l'espèce commune
dans le Sud de l'Europe. H appartient au nombre de ceux dont le dessus du
corps est revêtu de grains orbiculaires excessivement fins, parmi lesquels on distingue
d'autres grains plus grands et clair-semés, nmis disposés en carré à des distances
régulières. L'abdomen est garni d'écailles un peu plus grandes, à surface unie et
toutes de la même nature. Celles de la queue sont également un peu plus grandes
et granuleuses; mais ce membre offre en dessous une rangée de plaques moins larges
que dans la plupart des autres espèces. Les plaques labiales sont petites, mais on
voit une grande plaque rostrale et plusieurs autres plaques sur le menton.
11 existe dans cette espèce une différence sexuelle assez notable, vu que le mâle
se distingue de la femelle par la présence d'une rangée de pores sur la région pubienne,
parallèle à la fente de l'anus, et par celle de trois tubercules à chaque côté du renflement
produit, à la base de la queue, par les organes de copulation qui y sont logés.
Il paraît que ces tubercules ou écailles crypteuses font partie des deux poches anaîes,
dont les issues sont supportées par un osselet en forme de croissant, particularité qu^
je n'ai observée dans aucune autre espèce de la famille des Geckos. Les tubercules
dont nous venons de parler, se trouvent au contraire dans la plupart de ces reptiles,
et sont, ainsi que les poches anales ordinairement propres aux deux sexes.
Le Platydactyle du Japon n'offre pas un système de coloration agréable à l'oeil.
La couleur principale est un gris-cendré, tirant suivant les individus sur le brunâtre
ou le jaunâtre; les parties inférieures sont ordinairement de cette dernière teinte
uniforme ou quelquefois pointillées de brun-rougeâtre. Le dessus de l'animal est toujours
nuagé de brun, quoique d'une manière assez irréguliòre et peu constante; cette
couleur confluant quelquefois pour former dans les uns, des marbrures plus ou moins
distinctes, dans d'autres des bandes le plus souvent transversales ondes raies linéaires
dans d'autres encore des taches disposées sur des rangées transversales. La couleur
du fond montre quelquefois des taches effacées jaunâtres, qui se réunissent même
dans quelques individus, pour former une large raie médiane sur le dos.
l.a découverte de cette espèce est due au zèle de M. de Siebold, qui nous en a
adressé plusieurs individus; d'antres, contenus dans les envois faits au Musée par