L E S C H E L O N I E N S .
T o u s ces animaux amphibies dont le corps se trouve compris dans une boite osseuse^
formée et supportée par des côtes et par un sternum j et qui ont été désignés
collectivement sous la dénomination de T o r t u e s , plus tard sous celle de Cl i é l o n i e n s ,
composent un ordre très naturel, qui se fait remarquer par des caractères tranchés,
et se distingue facilement, non seulement de tous les autres reptiles, mais aussi des
vertébrés en général. Leur organisation plus compliquée, ou si l'on veut plus parfaite
que celle des autres espèces de la grande famille des amphibies, leur a fait assigner
le premier rang dans la distribution méthodique de cette classe du règne animal.
Ils diffèrent entr' eux par des caractères bien moins apparens que ceux qui
servent à distinguer les unes des autres, les différentes espèces d'une même famille;
de nombreux rapports dans les moeurs et ;\-peu-près le même choix dans la nourriture
ont influé sur les organes, dont les naturalistes empruntent les premiers moyens
de distinction générique: on a été obligé d'avoir recours à des caractères plus marqués
pour pouvoir les subdiviser en groupes, et les répartir en genres; les organes,
qui servent la locomotion en ont offert les élémens.
Les tortues habitent indifféremment la mer ou les eaux douces; mais plusieurs
d'entr' elles vont aussi à terre; quelques-unes enfin sont complètement terrestres.
Celles qui font de la mer leur séjour habituel, forment une petite coupe très-naturelle;
on les désigne sous la dénomination de Ch é l o n i e n s p r o p r eme n t di t s .
Ceux-ci sont faciles ¿\ distinguer, du premier coup-d'oeil, aux pieds, dont les phalanges
digitales se trouvent enveloppées et totalement réunies par les tégumens, de
manière que ces membres se dilatent en forme de nageoires, semblables à peu-près à
ces parlies dans les C é t a c é s , et chez quelques espèces de P h o q u e s .
Les tortues, qui se plaisent dans les rivièi-es et dans les eaux douces, sont les plus
nombreuses eu espèces, et composent deux coupes naturelles, dont l'une s'isole au
milieu des autres par l'organisation particulière de ses tégumens. Ce sont ces êtres
singuliers, dont la cuirasse est recouverte d'une peau molle, lisse et sans écailles,
qui se dilate dans son pourtour en une membrane assez large, supportée par un
bord cartilagineux; cette membrane leur est d'un grand secours dans la natation. L a
peau des extrémités est dilatée entre les doigts, et forme également une membrane
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