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en citant la fig. 23 PI. 26 des Ossein, foss., comme représentant l'extrémité antérieure
du Rorqual du Cap; cette figure cependant représente l'extrémité de la Baleine du
Cap, (voir Oss. foss. 1. c. p. 380), tandis que celle de l'extrémité du Rorqual se
trouve sous le numéro 22; (voir Ossem. foss, p. 383).
C'est par ces étranges erreurs W que Mr. Rudolphi a été complètement détourné de
la véritable voie; prenant la description de la Baleine du Cap pour celle du Rorqual
du Cap, il y en devait trouver des différences très-marquées avec sa Baleine à longues
mains, et dès lors il ne songea plus ¿i la possibilité de l'identité de ces deux
animaux, et il se crût justifié en faisant de ce dernier une nouvelle espèce.
Il suffit cependant de comparer la description et les figures qu'il a données du
squelette de sa Baleine à longues mains, à celles fournies par Cuvier du Rorqual du
Cap, pour se convaincre que les individus qui ont servi de modèle à ces deux savans,
appartiennent à une seule et même espèce. La configuration du crâne, reconnaissable
avant tout à la grande largeur entre les orbites, est la même dans ces deux individus.
L'extrémité antérieure, remarquable par la forme particulière de l'omoplate, et
les doigts excessivement allongés offrent absolument les mêmes caractères dans les figures
de Cuvier et de Rudolphi. Les deux individus enfin présentent le même nombre de
côtes et de vertèbres dorsales et lombaires; le nombre des vertèbres caudales même
ne présentait qu'une différence de deux, différence individuelle beaucoup moins considérable
que celles observées entre divers individus de la Baleinoptère arctique, de
Dauphins et de la plupart des Cétacés en général.
Après avoir démontré l'identité de notre Baleinoptère du Japon, du Rorqual du
Cap de Cuvier et de la Baleine à longues mains de Rudolphi, nous allons établir les
caractères propres à cette espèce, caractères au moyen desquels on peut la distinguer
de la Baleinoptère des mers arctiques P'.
(1) Fr. Cavier a commis une erreur semblable en rapportant dans ses Cétacés, p. 350 à 352, la description
des os de la Baleine du Cap empruntée des ossemens fossiles, V, II, p. 378, à la Baleinoptère du Cap. Nous
avons déjà relevé ces erreurs dans nos Abhandlungen, I, p. 43.
(2) Nous avons cherché à prouver dans un autre lieu, Mémoires de l 'Inst i tut royal des Pays-Bas
année 1828, et daus nou-e ouvrage intitulé A b h a n d l u n g e n I et II, que l'on ne peut adopter pour le moment
q u ' u n e seule espèce de Baleinoptère arctique, à laquelle nous avons également rapporté l'individu de la Méditerranée
décrit par Cuvier sous le nom de B. m u s c u l u s , dont les différences tirées de la configuration du
crâne nous paraissent purement individuelles ou dues à l'âge. L'espèce des mers arctiques se distingue tout de
suite de la Baleinoptère antarctique par ses petites mains et par sa tete beaucoup moins volumineuse. C'est
à elle qu'appartiennent presque tons les individus observés dans l'Océan glacial et dans nos mers. A juger
des modèles de Baleinoptères rapportés par Chamisso et figurés dans les Nova acta Vol. XII, P. I. Pl. 16
fig. 1 et 2, Pl. 18 fig. 4, cette espèce paraît aussi se trouver sur les côtes du Kamtschatka, et descendre dans
l'océan adantique jusqu'à la pointe méridionale de l'Amérique: car l'individu échoué sur les Malouines et observé
par M, M. Ouoy et Gaimard, appartient par tous ses caractères à l'espèce dont nous parlons et non pas
à la Baleinoptère antarctique, comme le supposent Lesson et Fr. Cuvier. Nous avons récemment publié une
figure esacte de cette espèce dans nos Abhandlungen, II, Pl. 9. — Nous voyons par une note du professeur
J . Müller de Berlin, (voir Archiv für Anatomie, 1842, p. CCXXXVII, que ce savant adopte, outre les deux
espèces de Baleinoptères admises dans nos ouvrages, deux autres, savoir la Baleinoptera musculus et la petite
espèce des côtes de Norwége, indiquée par F^royer, Naturhistorisk Tidsskrift, II, p. 617, et par Eschricht,
Mémoires du deuxième congrès des naturalistes Scandinaves, p. 83. Çuant A la première, c'est iV tort que
M. Müller nous accuse de l'avoir passée sous silence; du reste, Mr. Müller se borne à assigner à cette prétendue
espèce des caractères tirés de la conformation de la première côte et des vertèbres du cou. Quant i\
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La Baleinoptère des mers australes olFre des formes beaucoup plus robustes, et toutes
les parties du corps sont beaucoup plus développées que dans l'arctique. Le crâne qui
rentre, dans cette espèce-ci, quatre fois et un quart dans la longueur totale, ne rent
r e , chez la Baleinoptère antarctique, que trois fois et un quart dans la longueur
totale; de sorte que la tête, mesurée depuis les yeux, occupe dans l'arctique fk, dans
l'antarctique | de la longueur totale de l'animal. Dans cette dernière espèce, la tête
est beaucoup plus large entre les yeux, l'ouverture de la bouche est beaucoup plus
spacieuse, le museau parait être plus gros, et est ordinairement pourvu, ainsi que
le menton et une partie de la gorge, d'un nombre assez considérable de tubercules
arrondis, dont nous ignorons la nature, mais qui ont été observés par plusieurs naturalistes,
et qui se trouvaient également sur la mâchoire inférieure de l'individu de
Rudolphi. Les sillons paraissent être, dans cette espèce, beaucoup moins nombreux et
beaucoup plus larges que dans l'arctique. Le corps parait plus gros et plus ramassé.
La nageoire dorsale n'est pas aussi éloignée des pectorales, mais sa forme parait, comme
chez la Baleinoptère arctique, assez sujette à varier, ainsi qu'on peut le voir en comparant
notre figure à celle de Rudolphi. La caudale est plus large, et ses lobes sont plus
pointus. Les nageoires pectorales sont remarquables par leur longueur et fourniss
e n t , conjointement avec les caractères tirés de la tête, le meilleur signe distinctif
de cette espèce. Daus notre individu, elles rentrent environ quatre fois, dans celui
de Rudolphi à-peu-près trois fois et demi, dans ceux de S t e l l e r et de Mer k O
cinq fois dans la longueur totale de l'animal; chez la Baleinoptère antarctique au cont
r a i r e , elles rentrent huit à douze fois et davantage dans la longueur totale de l'animal.
La longueur de cette partie étant assez variable selon les individus, on peut
prendre, pour exprimer cette proportion, comme terme moyen, un quatrième pour la
Baleine antarctique, et un dixieme pour l'arctique. Quant aux couleurs, il parait
également exister des différences entre ces deux espèces, en ce que dans l'antarctique
le noir des parties supérieures s'étend jusque sur le ventre qui tire seulement sur
le blanc-grisâtre, tandis que dans l'arctique toute la moitié inférieure de l'animal se
trouve être d'un blanc très-pur. Les nombreuses échancrures qui se voient sur les
bords des nageoires pectorales et de la caudale, non seulement dans notre individu,
mais aussi dans celui de Rudolphi, n'ont pas été observées dans la Baleinoptère
arctique, de sorte que l'on en doit faire mention nonobstant qu'elles soient très-irrégulières,
probablement dues au hasard et assez variables selon les individus.
Les différences que présente le squelette de ces deux espèces ne sont pas moins sensibles
que celles tirées des parties extérieures. Le crâne est, comme nous l'avons
déjà observé, beaucoup plus volumineux dans l'espèce antarctique que dans l'arctique;
son diamètre transversal, pris d'une orbite à l'autre, est beaucoup plus considérable;
la petite Baleinoptère des côtes de Norwège établie par Kroyer, elle est si peu connue et les caractères qu'on
lui a assignés sont si vagues, que nous avons cru devoir attendre, avant de l'adopter comme espèce, des indications
plus précises et accompagnées d'une description comparative. Ce n'est qu' avec regret que, en rencont
r a i u Mr. Müller sur le champ de la Zoologie, nous nous sommes vus obligés déjà plusieurs fois de combattre
les opinions de ce savant célèbre.
(1) C'est sans doute sur des individus de cette espèce que Steiler et Merk ont dressé au Kamtschatka les
descriptions de leurs B. boops et musculus, descriptions insérées par Pallas dans sa Zoographie russe
I , p. 29L
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