52
tachetées de rouge écarlate sur la téte; les formes élégantes et l'arôte dorsale, plus
relevée que dans aucune autre tortue, servent à la distinguer de toutes celles connues
jusqu'à ce jour. On voit de beaux portraits de cette espèce dans Bell. Monographie
Part. III. fig. 5. et dans l'Indian Zoology, où le jeune et un sujet à l'âge "moyeu
sont représentés sous le nom précité, tandis que les adultes figurent sous ceux d'Emys
Dhongoka et Kachuga.
12 ESP. EMYDE D'EUROPE. E3IYS EUROPAEA.
Des deux espèces d'Emydes originaires de Europe dont les synonymes ont souvent
été confondus par les auteurs, celle du présent article est la plus commune et se
trouve très-avant dans les parties septentrionales. Sa carapace faiblement bombée et
à bords lisses représente une belle forme ovalaire, et a sa surface très-unie, d'un
vert brunâtre, piqueté de jaune. La queue est longue et svelte; le plastron est
large, ayant sa partie antérieure un peu mobile. C'est la Testudo orbicularis de
Linné, dénomination changée par Schneider en celle de Testudo europaea. On
l'a répartie, soit cà cause de la mobilité du plastron, soit par d'autres raisons, dans
les genres Emys, Terrapene et Cistudo. Elle est principalement connue par les
belles figures de SchôplT de Wagler P), et celles que Mr. Bojanns P) en a données
dans l'excellente anatomie de cette tortue; c'est avec raison, que Mr. Gray range la
Testudo pulchella de SchôpfF comme jeune de cette espèce. "
Notre Blusée a reçu plusieurs sujets de cette Emyde, que Mr. Cantraine a capturé
dans ses courses en Italie et en Sardaigue. Mr. de Humboldt P) l'a rencontrée au
bords du Wolga et on sait qu'elle habite la France méridionale et l'Allemagne
orientale jusqu'en Prusse W. . "
13 ESP. EMYDE VULGAIRE. EMYS VULGARIS
Nonobstant que cette tortue soit une des espèces les plus communes dans plusieurs
parties de l'Europe méridionale, on n'est parvenu k la connaître, d'une manière
précise, que dans les dernières années. Il est possible que Linné, Gmelin, Lacépède,
Merrem et quelques autres naturalistes, ont établi leurs descriptions des Testudo
lutarla et caspica sur des .sujets de cette espèce, quoiqu'il soit plus vraisemblable
que la plupart de ces synonymes appartiennent à la précédente. Ces descriptions
sont si imparfaites et les indications de la partie si vagues que, dans l'impossibilité
(1) Ilist. nat. testud. pl. 1.
(2) Sjstema rept. pl. 3. fig. 8—28.
(3) Anatome testud. europ. pl. 1.
(i) Schopff pl. 26.
(5) Gray Syn. pag. 71.
(6) Elle se rencontre aussi dans la Morée, d'où eUe a ét6 rapportée par Mr. Bory de Si. Vincent, voy. Espédilioii
Zool. Pl.^ 8. Les différences, indiquées par Mr. Valenciennes pour distinjruer sa nouTcIie espèce, Em. hclleuica
me paraissent dépendre du seie ; comparez aussi: Emys a»t iquorum ibid. Pl. 8. il». 1.
P ) Cette espèce est portée par méprise sur notre planche sous le nom d'Emys palustris.
53
débrouiller son histoire, nous avons adopté le nouveau nom proposé par Mr. Gray d),
qui en a fourni simultanément avec Wagler P) une figure reconnaissable, quoique
grossière. Mr. Michahelles l'avait déjà décrite d'après les individus, rapportés de
Dalmatie, et qu'il a bien voulu céder à notre Musée. Comme cette tortue W habite
également l'Espagne, nous n'hésitons point à citer comme synonyme l'Emys marmorea
de Spix que ce voyageur a peut-être confondu parmi les animaux brésiliens,
comme il lui est arrivé de le faire plusietirs fois avec des serpens capturés dans les
environs de Gibraltar. Le Musée des Pays-Bas vient de recevoir une belle suite
d'exemplaires de cet Emyde, recueillis en Dalmatie par Mr. Cantraine; Mr. Bory
de St. Vincent l'a observé en Morée: Expédition, Zool. pl. 9. fig. 2 et 3. Emys
rivulata Val. On voit par ces figures que les lignes flexueuses du dessus sont, sur
le vivant, colorées d'orange sur un fond verdâtre.
La seule espèce d'Emyde, que Mr. von Siebold ait rapportée du Japon ressemble, à
quelques petites modifications près, si exactement à l'Emys vulgaris du Sud de
l'Europe, que nous la regardons comme variété constante de climat de cette espèce.
Avant de passer à la description de cette variété, nous devons fixer les caractères,
qui servent à reconnaître le type européen, dont on ne possède encore que des indications
assez incomplètes.
La carapace forme un ovale oblong, postérieurement plus large, à bords resserrés et
quelquefois fléchis. Les lames qui la revêtent, sont régulières: les latérales ont plus d'étendue
que les dorsales; toutes deux offrent quelquefois des carènes; les marginales sont
d'égale grandeur; la petite plaque impaire est large ou de forme deltoïde. Le plastron
plane en-dessous et à attache anguleuse, a sa partie antérieure libre et plus large que
la postérieure: ses lames sont de forme régulière, celles du bout postérieur petites et
échancrées, celles du bout antérieur triangulaires et plus petites encore. Les aréoles
des lames des couvertures sont bordées par des stries concentriques. La téte revêtue
d'une peau lisse, se termine en un museau conique; la mâchoire supérieure est souvent
éehancrée au bout. La queue est aussi longue ou plus longue que chez la précédente.
Les autres parties nues olTrent de petites écailles, excepté les pieds, oh
elles sont plus larges. Dans le vivant, c'est une des espèces le plus agréablement
dessinées. La couleur de la carapace est un beau vert olivâtre, traversé en tout sens
par des raies oranges bordées de noir: ces raies forment, en se croisant, des intervalles
semblables à des taches oeillées: un grand nombre de lignes de la même couleur
se trouvent disposées longitudinalement sur le cou, aux pieds, jusqu'aux ongles et à la
queue; elles sont réunies sur le sommet de la tête en forme de croissant ou de ferà
cheval. Le plastron est le plus souvent d'un noir uniforme, avec des taches marginales
jaunes, qui disparaissent presque totalement avec l'âge. Nous avons observe
plusieurs variétés chez cette espèce. Tous nos individus ont le plastron plus large
(1) Sjnopsis pag. 24.
(2) Syslema ampli. AUas pl. 4. fig. 1—8. fort bonnes: Clemmys caspica.
(3) Isis 1820 p. 1295: Cl. Sigrltzii.
("i) Filzingcr, Neue Classifîcat. d. Kept. p. 45.
(3) Animal. noTa. Testud. pl. 10.
14