¿SMC m
1 1
•Jj-'IOn -•'•ntei. "•At.
112
RAINETTE COMMUNE. ffFZA AJlJiOJiEA.
PL. 3 , Fig. 5 et 6.
¡Notre Rainette commune est rëpandue sur une grande étendue de pays. On l'a
observée dans presque toute l'Europe^ jusqu'en Italie, en Sicile et en Sardaigne, et
M.M. Webb et Parker en ont même rapporté des individus de leur voyage dans l'ile
de TénérilTe. <') Elle se trouve également au Japon, d'où M.M. de Siebold et Bürger
nous en ont fait parvenir une suite nombreuse. Chez nous, cette Rainette présente
presque constamment le même système de coloration, c'est à dire un vert-pré sur le
dessus et un jaunâtre pâle sur le dessous, teintes séparées le plus souvent par un
dessin formé par une raie noirâtre bordée de blanc, et qui occupe plus ou moins
complètement les côtés de toutes les parties de l'animal. Mais les individus du Sud de
l'Europe et notamment de la Sardaigne^ ont le dos parsemé de taches ordinairement
plus ou moins effacées, dont la forme et l'étendue varient extrêmement, et qui souvent
sont confluentes en marbrures plus ou moins distinctes. Des variétés analogues à celles
dont nous venons de parler, se trouvent aussi au Japon (voirfîg. 6), et offrent d'autant
plus d'intérêt, en ce que le dessin du dos est, dans ces individus, beaucoup plus
prononcé, et la couleur du fond assez claire ou d'un gris-blanc verdâtre. Examinée
séparément, on serait tenté de prendre cette variété pour une espèce distincte, mais la
suite nombreuse d'individus dans tous les âges que nous en avons reçue par les soins
de M.M. de Siebold et Bürger, contenant plusieurs individus faisant le passage d'une
de ces variétés à l'autre, nous nous sommes assurés du contraire. L'examen d'un si
grand nombre d'individus nous a également mis à portée de constater que cette
espèce parvient, au Japon, à une taille beaucoup plus forte que chez nous. On peut
se convaincre de cette assertion en comparant les Rainettes d'Europe à l'individu figuré
sous 5; je remarque seulement que nous possédons d'autres individus de taille
intermédiaire, et que le dessin sur les côtés de l'animal disparaît insensiblement dans
cet âge avancé, de sorte que les très vieux sujets n'en offrent à peine des traces;
toutes les parties supérieures étant d'un vert-pré uniforme, tandis que le javmâtre du
dessous n'est interrompu que par quelques légères marbrures brunes qui ornent les
cuisses et la gorge. Tous les autres individus recueillis au Japon par nos voyageurs
ressemblent en tout point à la variété commune qui vit dans le centre de l'Europe.
Cette Rainette porte au Japon plusieurs noms différens, faisant allusioni sa manière
de vivre, ou aux variétés que l'on observe si souvent dans les teintes de cette espèce :
onl'appèle souvent KV'i^ < à Ama gaheru, ce qui signifie Grenoui l l e de pluie, ou
V^nsîî^èAvvo kaher u (Grenouille verte), ou-bien Dono gaheru, (Gaheru des
p a l a i s ) . Les chinois dont la langue est riche en dénominations d'animaux onomatopoétiques,
désignent cettc Rainette, pour la distinguer de l'Ili amo ou Ko, sous le
nom de Oud; ils l'appèlcnt en outre Toùmbng (Grenouille de terre), ou Toù ya
( c a n a r d de terre), à cause de sa voix coassante, ou Tsù yu, poisson assis, ii
cause de la pose, qu'elle prend habituellement.
(1) Ces messieurs ont eu ]a bonté de céder à notre Musée des individus de celle rainelle, ainsi que de tous iej
autres reptiles observés par eus dans l'ile, qui a été l'objet de leurs recherches assidues pendant plusieurs années.
113
Réduite t\ l'état de domesticité, les teintes de cette Rainette deviennent plus pâles;
celles de la variété verte perdent beaucoup de leur vivacité; dans l'esprit de vin, elles
prennent une teinte bleue. Les Japonais prétendent que la variété tachetée de cette
espèce se tient de préférence sur les sapins, ou en général sur les arbres de la famille
des conifères. L'espèce a absolument les mêmes habitudes que notre Rainette d'Europe,
et comme celle-ci, elle fait entendre les sons aigus de sa voix en se tenant cachée
dans le feuillage.
Ou la mange au Japon ainsi qu'à la Chine, et comme on dit que sa chair a uii
goût analogue à celle de la volaille, on la nomme dans ce dernier pays Tsing-ki,
ce qui signifie coq-vert, et T i ë n - k i , coq des champs.
RAINETTE DE BÜRGER. ßrZÄ BÜllGERI.
PL. 3; Fig. 7 et 8.
Comme étant le fruit des découvertes du Docteur Bürger, nous avons dédié à cet
ancien membre de notre commission scientifique aux Indes, cette espèce inédite remarquable,
qui parait appartenir au nombre des animaux les plus rares au Japon.
On voit par la figure que nous en avons donnée, que cette Rainette parvient à une
taille assez considérable, et qu'elle appartient au nombre de celles qui ont les doigts
des pieds de derrière réunis par une membrane natatoire assez développée, tandis que
les doigts des extrémités antérieures sont totalement libres. Les pelottes, en forme
de disque, sont à l'exception de celle du pouce assez larges, particulièrement celles
des pieds de devant. Cette espèce a, dans le système de coloration, plusieurs rapports
avec la Rainet t e versicolore (Leconte) de l'Amérique du Nord; mais notre espèce
offre des dimensions plus fortes, la tête est beaucoup plus large et d'une forme différente,
les palmures enfin de la plante des pieds de derrière sont plus développées.
La tête, extrêmement large à la base et déprimée, se prolonge en un museau de forme
semblable, mais dont le bout est un peu proéminent en forme de nez, ce qui fait
que les narines un peu verticales sont placées plus en arrière que d'ordinaire. Les
côtés du museau sont anguleux, les yeux volunrineux et assez saillans. Le sommet de
la tête est concave, et l'ouverture de la bouche assez spacieuse. La langue est d'une
étendue très considérable et profondément écliancrée à son bout postérieur. On voit
de chaque côté une rangée de petites dents palatines disposées en ligne droite, qui
se dirige derrière les narines intérieures, un peu obliquement en arrière.
La couleur du fond de cette espèce est un jaune pâle, tirant fortement au gris-blanc
sur les parties supérieures, qui sont tellement nuancées d'un brun foncé, que la
teinte principale ne s'entrevoit souvent que sous la forme de marbrures claires; les
deux teintes se séparent sur les extrémités, pour former de larges bandes qui alternent
plus ou moins régulièrement. Il en est de même de la tête, dont le sommet
plus clair est orné d'une large tache qui s'étend en guise de bande au dessus de
l'oeil. Dans quelques individus, on observe sur le dos plusieurs bandes assez in-
29