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diiï'érences marquees: tous les os qui lo composent, particulitrement ceux des extrémités,
sont plus robustes que dans la S a la m. à crête; ceux des phalanges sout plus
courts; les apophyses épineuses des vertèbres sont beaucoup plus développées et prolongées
en une lamelle large; les vertèbres du tronc enfin se trouvent au nombre de 14,
tandis que l'on en compte 16 dans la Salam. à crête. Les os du crâne présentent
une disposition très différente de ce que l'on observe dans les autres Salamandres; cette
disposition particulière est produite par le déplacement des muscles de la manducation,
qui prennent leur origine dans un trou, produit de chaque côté par deux
apophyses, l'une partant des temporaux, l'autre des frontaux, et qui se rencontrent pour
former un arc, comparable à l'arc zygomatique des animaux des classes supérieures.
Il existe en avant des frontaux une paire d'os très petits et enchâssés entre les nasaux.
Les caisses très développées et évasées, descendent perpendiculairement vers la mâchoire
inférieure. On voit deux rangées de dents palatines extrêmement fines, disposées
sur deux lignes assez rapprochées et qui vont en divergeant en arrière. Le crâne
pris dans son ensemble, présente des formes assez trapues; il est gros et arrondi au
museau, haut et très-large à l'occiput. La langue est beaucoup plus étroite que d'ordinaire,
mais très charnue, et assez semblable à celle de la Salam. c\ crête, de la
Salam. symmetrique etc.
A l'extérieur, cette espèce ne se distingue de la Salam. à crêt e que par ses doigts
un peu plus courts, par la forme de la tête qui est plus large par derrière, plus obtuse,
k museau gros et saillant; enfin par deux paires de protubérances en forme de
lobes situées, l'une sur le côté de la gorge, l'autre, plus grande, derrière la région des
tempes: ces saillies analogues aux parotides des crapauds, sont produites par la présence
de glandes lactifères cachées sous la peau. Les tégumens extérieurs de toutes
les parties de l'animal sont couverts de petits tubercules, d'où suinte probablement un
fluide laiteux. Je n'ai pu observer des différences extérieures dans les sexes; l'un et
l'autre ayant la ligue médiane du dos munie d'une saillie longitudinale grosse, mais
arrondie en guise de crête oblitérée. Une saillie semblable, mais très peu prononcée,
s'étend le long des côtés du dos. Cette espèce, d'un brun noirâtre en dessus, offre
absolument comme notre Salam. à crête, des parties inférieures d'un rouge plus
ou moins foncé ou tirant à l'orange, et parsemé de larges taches noires, dont la
forme et la disposition varient à l'infini d'un individu à l'autre.
Cette espèce abonde au Japon; elle a été rapportée en grand nombre par M.M.
de Siebold et Bürger.
C'est le Wimori des Japonais, mot qui signifie garde des puits. 11 est assez
commun dans les eaux stagnantes, dans les champs de riz inondés, et se trouve également
dans les jardins et les champs. Il a absolument les mêmes habitudes et les
moeurs que notre Salamandre à crête. A l'époque des pontes, on les voit nager à la
surface des eaux, particulièrement les mâles, dont plusieurs se mettent à la pour-,
suite d'une seule femelle. Les Japonais prétendent que cette espèce est souvent substituée
dans les pharmacies à celle dite officinelle, qui est la Salam. unguiculata.
(1) Un oriBce analogue se Toit dans les crânes de plusieurs autres reptiles, tels que la plupart des Crocodi les,
dans le Céralaphrys cornu, dans le B omb i n a t o r fuscus etc., quoique la disposition des os du crâne .soit très
d i f f é r e n t e dans ces animaux.
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Le nom chinois de Chê-i,,tire son origine d'un conte populaire, d'après leq>iel
on attribue à cette Salamandre la vertu de guérir les serpens blessés; on prétend
([u'elle mâche des herbes pour en couvrir leurs blessures.
SALAMANDRE NÉBULEUSE. SAZAMAJV/?J{A NEBULOSA.
PL. 4, Fig. 7—9.
Purement aquatique, cette espèce offre quelque analogie dans le port avec la Salam.
noire de l'Amérique du Nord. Elle est à-peu-près de la taille de la Sal. à crête;
mais ses formes sont plus lourdes; la tête est petite et arrondie; les pieds sont moins
développés et à. doigts courts; la queue est large, plus courte que le corps, grosse à
la base et assez comprimée vers le bout. On voit sur les flancs des plis transversaux
très étendus et profonds; un pli semblable entoure le cou en forme de demi-collier. D'un
jaune brunâtre plus ou moins foncé, elle a toutes les parties supérieures nuancées de
marbrures foncées et très fines; ces marbrures s'étendent aussi quelquefois sur le dessous.
Quelques individus ont les tranchans de la queue ornés d'une large raie jaune; d'autres
ont les teintes très foncées; en un mot, on observe dans cette espèce, absolument
comme dans la plupart des autres espèces, maintes variétés accidentelles. La langue est
très large et longue; mais seulement un peu libre dans son pourtour. Les yeux sont
moins volumineux que d'ordinaire et dirigés un peu en avant. Le squelette ressemble
beaucoup à celui de la Salam. schisteuse; les dents du palais sont disposées absolument
de la même manière; mais on compte chez l'espèce du présent article seulement
dix-sept vertèbres du tronc; elle offre enfin un crâne moins alongé.
Je n'ai pu remarquer aucune différence extérieure entre les sexes; les jeunes, qui
perdent de bonne heure leurs branchies, ressemblent, outre la taille, en tout point
aux adultes.
Les premiers individus apportés en Europe, l'ont été par M. de Siebold ; l'espèce à été
envoyée depuis en nombre considérable par M. Bürger. Le premier voyageur l'a découverte
pendant une excursion qu'il fit aux monts Mits jama (les trois monts)
situés dans les environs de Nagasaki. Plus tard, ce savant a été à même d'observer
les têtards de cette espèce, dans une source au pied du mont Ho kwa san près de
Nagasaki: ils nagent avec beaucoup d'agilité, de sorte qu'on pourrait les prendre, au
premier abord, pour de petits poissons.
SALAMANDRE GÉANT. SALA3IANDRA MAXIMA.
PL. 6—8.
Parmi les découvertes en zoologie, faites dans les voyages les plus récens, celle
de la grande Salamandre du Japon appartient au nombre des plus importantes. Cette
découverte est due au zèle infatigable de M, de Siebold, qui a pu se procurer, lors