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naturalistes voyageurs du Musée. C'est particulièrement dans la forme des lames dorsales
terminales qui sont très-sujettes à w i e r , que se voient les principales anomalies.
La plaque impaire manque quelquefois totalement; les trois arêtes dorsales
sont souvent oblitérées; le plastron varie en étendue: il est quelquefois concave au
centre; dans les uns d'un brun noir, dans d'autres uniformément jaune, dans d'autres
encore tacheté de brun.
Les naturalistes, induits en erreur par ces dilTérences accidentelles, ont introduit
cette espèce dans les méthodes sous plusieurs dénominations. Daudin O en a fait
mention le premier d'une manière précise d'après un individu rapporté d'Amboine par
le voyageur Riche. C'est à tort qu'on a réintroduit dans les méthodes l'Emys cast
a n e a de Schvs-eigger et l'Emys subnigra de Lacépède: ces tortues sont décrites
d'une manière trop concise, pour pouvoir être citées avec quelque certitude. La
description de l'Emys Couro, publiée par Schweigger dans son Prodrome, est bonne.
Nous rapportons à cette Emyde la Terrapine bicolor P) de Bell, et le Sternot
h e r u s trifasciatus <=) du même auteur; son S ternotherus Leachianus W, dont
il n'a figuré que la carapace, appartient ou à l'Emys couro ou bien à la suivante:
quesüon qui ne peut être résolue que par l'inspection du plastron. Plusieurs méthodistes
anglais ont assigné à cette espèce des places dans les genres Sternotherus
et Testudo.
Elle est très-commune à Java: Mr. Mr. Macklot et Müller en ont adressé plusieurs
dépouilles de Macassar et d'Amboine. Les voyageurs anglais l'ont trouvée à Penan»- P)
sur le continent de l'Inde et il parait qu'elle vit aussi en Chine <"). Mr. Gray en a
donné la figure dans l'Indian Zoology sous le nom de Ci s tu do tri fas ci at a, une
Emyde que je n'hésite pas à rapporter ici. Dans ce même ouvrage se trouve le portrait
d'un jeune individu originaire d'Amboine: cette planche porte la dénomination,
Cistudo amboinensis.
24 ESP. EMYDE TRIPLE ARETE. EMYS TRIJUGA.
Cette Emyde, voyez Schvfeigger Prodromus p. 350. est extrêmement voisine de la précédente;
l'ensemble des formes ne diffère point, mais elle s'éloigne d'autre part par sa
tête grosse et par le plastron plus petit et immobile. La carapace de notre Emyde
ne se distingue de celle de la précédente que par les plaques marginales antérieures
plus larges, par la forme campanulaire de la première lame dorsale, et par les bords
jaunes des latérales disposés sur un fond plus clair. Les trois arêtes dorsales sont
plus ou moins prononcées et le dos est souvent un peu enfoncé; mais on trouve, quant
à la conformation de ces parties, des variétés nombreuses semblables à celles que
nous avons décrites chez la précédente espèce. Le plastron a moins d'étendue que
chez l'Emys couro; il est solide, plane en dessous et anguleux aux côtés, tronqué
(1) Ilist. n. d. liept. Tol. 2. p. 309. Test, amhoinensis.
(2) Zool. Joum. Tol. 2. pl. 14.
(3) Ibid. Tol. 3. p], 13, Jîgnré d'après un individu séché.
W Ibid. pl. 14.
(5) Gray. Synops. p. 19.
(6) Ihid. p. 71.
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par devant, échancré par derrière; son attache est très-large. La tête, beaucoup plus
grosso que chez l'Emys couro, offre une mandibule supérieure échancrée au bout, et
un museau saillant; les bandes jaunes descendent obliquement: elles ornent les cotés
de la tête et du museau; les mâchoires sont souvent couvertes d'un grand nombre de
taches qui disparaissent vers le cou. Cette Emyde est aussi commune à Java que la
précédente : nos voyageurs en ont fait parvenir les dépouilles au Musée des Pays-Bas.
25 ESP. EMYDE A BOITE. E MY S CL AU SA.
Il serait absolument superflu de citer dans cette monographie très-concise, tous
les ouvrages qu'il a fallu consulter et la série de descriptions et de figures dont la
vérification a dû être faite, pour pouvoir arriver au résultat de l'identité de toutes
les différentes dénominations, sous lesquelles on a désigné la seule et unique espèce
de Tortue ii boite, propre aux régions de l'Amérique septentrionale. Cette tortue
est trop-bien caractérisée pour qu'on puisse la confondre avec ses congénères; mais,
il faut convenir aussi, que les variétés nombreuses dans les formes, ainsi que les
nuances plus ou moins disparates des teintes et des couleurs, se reproduisent ici
d'une manière très-remarquable; toutefois, elles ne sont pas de nature à faire naître
des doutes sur cette identité que nous croyons pouvoir affirmer. Comme c'est le cas
dans toutes les espèces variables, celle-ci a partagé le sort de tant d'autres animaux
de cette classe : elle a été répartie en plusieurs coupes génériques et les dénominations
spécifiques ne lui ont point été épargnées.
La carapace de cette espèce est extrêmement bombée; les trois lames dorsales
moyennes sont plus grandes que les extérieures; l'impaire manque quelquefois, et nous
avons observé des individus, qui offraient une plaque marginale de moins: celles-ci
sont souvent recourbées en haut et très-larges. Le dos est le plus communément
relevé en arête. Ce que nous avons dit à l'égard du plastron de l'Emys couro,
peut également être appliqué à notre espèce. Les pieds forts et vigoureux diffèrent
cependant totalement par la forme de la plante, de celle des autres Emydes; elle
peut être comparée plutôt à cette partie dans les tortues terrestres; car, les doigts
très-courts sont, comme chez ces derniers, confondus sous les tégumens généraux,
et par cela même privés de membranes natatoires; ils sont munis d'ongles robustes,
peu arqués, plus grands aux pieds de derrière qu'à ceux de devant, excepté toutefois
l'ongle du troisième doigt cjui est très-petit, ou manque même quelquefois totalement.
La tête, le cou et les extrémités offrent des formes assez lourdes, mais la queue est
remarquable par son exiguité. Conique et aussi haute que large, la tête offre une
mâchoire armée d'une pointe en bec de faucon. La peau, qui revêt le sommet de
la tête est lisse, mais munie sur les autres membres de grandes écailles qui ont, sur
les pieds, plus d'étendue que dans aucune autre Emyde.
Le jaune, dont la couleur brun-châtain du fond est ornée, se trouve, chez les
différens individus, sous les formes les plus variées et selon les nuances les plus
diversifiées: tantôt clair ou obscur; tantôt tranché, effacé ou souillé; tantôt disposé
en lignes rayonnantes, ou en taches vermiculées; tantôt enfin sous la forme de points
ou de bandes. Le plastron est quelquefois d'un brun vmiforme.
Mr. le Professeur Troost à Nashville, à qui nous devons un grand nombre de sujets
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