l'cxli-fimilc (le la qiicuo. Les femelles sont plus petites^ dépourvues de poils plus
longs sur le cou, et elles ollrent des formes plus sveltes que les mâles. La couleur de
cette espèce est un gris-jaunâtre tirant plus ou moins sur le noirâtre, et passant au
brun-roux noirâtre sur les extrémités et sur le ventre.
Le Lion marin de Steller habite les parages septentrionaux du grand Océan paciGque;
mais il descend jusque sur les côtes de l'empire japonais, et visite aussi, suivant
Stellar, les côtes occidentales de l'Amérique du Nord. On peut par conséquent
supposer, que l'Otarie figurée par Choris, voyage. Pl. 11, sous le nom de »Jeune
ÈLion marin de la Californie," et dont Lesson, Diet. Class., XIII, p. 420, a fait son
Otaria californiana, ne forme pas une espèce particulière, mais qu'elle appartient,
comme jeune individu, au Lion marin de Steller. Il existe cependant, dans les parages
méridionaux du grand Océan pacifique, des Otaries, qui oflVent tant d'analogie
.avec le SLion marin de Steller, que je n'ai pu parvenir à découvrir des caractères
essentiels pour les en séparer spécifiquement. Une de ces Otaries, prise au port du
roi Georges à la Nouvelle Hollande, a été décrite et figurée par Quoy et Gaimard,
i\-oy. de l'Astrolabe, Zoologie, Pl. 14 et Pl. 15, fig. 3 et 4, Tome [, p. 95, sous le nom
d'Otaria australis; cet individu était une femelle grosse, longue à peine de cinq pieds (').
Le cr¿ìne de cet individu offre tous les traits caractéristiques de celui de l'Otarie de
Steller, et n'est dépourvu, comme cela a ordinairement lieu dans cette espèce, que
de cinq jiiolaires f®) à la mâchoire supérieure. Un erâne absolument semblable â celui
figuré par les voyageurs dont nous venons de parler, a été décrit sous le nom d'Arctoeephalus
lobatus, par Gray, Spie. Zool., I, p. 1 , Pl. 4, fig. 2 et 2 « ; ce crâne provenant
4e ia collection de feu Brookes fait maintenant partie du Musée des Pays-Bas;
il ne se distingue en effet par aucun caractère essentiel de celui de l'Otaria australis
fit de .ceux de l'Otarie de Steller, tirés de nos individus du Jcipon, Le Musée des
Pays-Bas enfin vient de recevoir, comme nous l'avons constaté plus haut, un trèsjeune
individu d'une Otarie, prise sur les îles Houtman près de la côte occidentale
de la Nouvelle Hollande, et qui ne paraît différer ni de l'Otarie australe de Quoy et
Gaimard, ni du Lion marin de Steller. Il parait résulter de ces données que l'Otarie
de Steller n'habite pas seulement le nord de l'océan pacifique, mais qu'elle se trouve
aussi dans les parties australes de cette mer.
Quant aux diverses espèces d'ours marins, établies par les auteurs, j'avoue que je
n'ai pu parvenir à les distinguer entre elles d'une manière satisfaisante. Nous en possédons
deux squelettes, une série assez complète de crânes et un bon nombre d'individus
dans tous les âges, recueillis à la Nouvelle Hollande, k la Nouvelle Zéelande,
aux îles Crusettes, au Cap de Bonne Espérance, à la pointe méridionale de l'Amérique
et aux îles Aléoutiennes; mais les différences que présentent entre eux ces divers individus
paraissent uniquement dépendre de l'âge, du sexe ou de l'époque dans laquelle
(1) On sail par les observations de Steller et de Weddell, Voy. to tlio soutli l'oie, p, 138, ijue les femelle.s
des Otaries sont toujours beaucoup plus petites <jue les mfiles. M. M. Quoy et Gaimard constnteut que l'individu
d é c r i t par eus se faisait remarquer par ses formes courtes; mais on ne trouvera eertuiiiemenl pas étrange
q n ' u n animal, qni est sur le point de mettre b.is, ne puisse pas ofirir des formes élancées.
(2) M. M. Guoy et Gaymard, 1. c. p. 97, font mention du crine d'un individu adulte qu'il supposent provenir
de cette esptcc et qui était pourvu de six molaires à la m.'icboire supérieure. I.'origine de ce criine
n'ayant pas été constatée d'une manière certaine, il se pourrait bien qu'd provienne de l'Ours marin.
ils ont été tués, et les caractères individuels qu'ils offrent ne sont pas de nature à
pouvoir servir comme moyen d'une distinction spécifique. Nous n'avons pas reçu les
dépouilles de cette espèce du Japon. Steller, Nov. Comm. Petr., II, p. 331, Pl. 15,
en a donné l'histoire d'après ses propres observations faites sur ces animaux dans les
parages septentrionaux du grand Océan pacifique. Le nom d'Ursus marinus qu'il leur
donne, a été changé par Linnaeus, Syst. nat,, ed. XII, p. 55, sp. 1, en celui de Phoca
ursina, et par Péron, voy. II, p. 39, en celui d'Otaria ursina. Ces animaux sont trèscommuns
à la pointe méridionale de l'Amérique. Pernetty, voy., II, p. 447, Pl. 8,
fig. 1, en fait mention sous le nom de Loup marin de la petite espèce. Weddel, voy.,
p. 137, les a rencontrés en grand nombre aux îles Shetland; il en fait mention sous
le nom de f u r - s e a l , ou Phoca falclandica; le Phoca falclandica de Shaw, Gen, Zool., 1,
p. 256, se rapporte en effet absolument h cette espèce, ainsi que l'a déjà indiqué Hamilton,
Ann. of Nat. Hist. II, p. 81 et 178, avec figure. C'est aussi le Veau marin de
Dampier, voy., I, p. 1)6, vu par ce navigateur sur les côtes de l'île Juan Fernandez;
le Phoca lupina de Molina, Chili, trad, allem., p. 244, et Meyen, Reise, I, p. 2'20.
Péron voy., II, p. 54, et Quoy et Gaimard, voy. de l'Astrolabe, p, 89, Pl. 12 et 13,
et Pl. 15, fig. 1 et 2, ont observé cette Otarie sur les côtes méridionales de la Nouvelle
Hollande: c'est leur Otaria cinerea. Les jeunes individus ont été décrits par Buffon,
Hist. Nat., XKI, p. 341, Pl. 43, sous le nom de petit Phoque, nom changé par Schreber,
Säugethiere, III, p. 314, Pl. 85, en celui de Phoca pusilla; par Boddaert, Elenchus,
p. 78, n°. 12, en celui de Phoca parva, et par Pallas, Zoogr., I, p. 107, n°.37, en celui
de Phoca nigra, L'Otaria Peronü de Desmarest, p. 250, me parait également établi
d'après un jeune individu de cette espèce. Quant aux Otaria chilensis etLamarii, J.Müller
dans Wiegmann, Archiv 1841, I, p. 333 et 334, originaires du Chili et de la Nouvelle
Hollande, je suis porté à les regarder comme individus à l'âge moyen de l'Ours marin.
De bonnes figures du crâne de cette espèce ont été publiées par G. Cuvier, Oss. foss.,
V, I, Pl. 18, fig. 5, par Fr. Cuvier, Mém. du Musée, XI,. Pl. 15, fig. 1, a, b, c, et par
Dalton, I.e., Pl. 7, fig. k, l, m, n. — L'Ours marin se distingue, comme nous l'avons
déjà indiqué plus haut, tout de suite des Lions marins par son pelage, garni de deux
sortes de poils, dont les inférieurs forment une espèce de feutre assez touffu. Le crâne
de cette espèce s'éloigne, tant par ses formes moins robustes que par ses proportions, de
celui du Lion marin à crinière, de sorte qu'il offre à cet égard beaucoup de rapports
avec eelui du Lion marin de Steller. Il s'en éloigne cependant par la longueur du
cylindre postorbitaire que forment les frontaux, ainsi que par la sixième molaire de
la mâchoire supérieure qui, au lieu d'être stijette à tomber comme cela a lieu dans le
Lion marin de Steller, se voit dans tous les âges, comme dans le Lion marin à crinière;
et si elle manque, il existe du moins l'alvéole dans laquelle elle était implantée, tandis
que dans le Lion marin de Steller l'alvéole de cette dernière molaire commence à s'oblitérer
à l'époque de l'apparition des dents permanentes. L'ours marin parvient, suivant
les indications de Steller, à une longueur totale de six pieds et demi, (pieds de Paris),
mesuré depuis le museau jusqu'à l'extrémité de la queue; l'individu adulte décrit par
Quoy et Gaimard offrait sept pieds en longueur totale, y compris les extrémités postérieures.
Après avoir développé nos idées sur les différentes espèces d'Otaries en général, nous
passerons i\ la description de la seule espèce que nos voyageurs ont rapporté du Japon.
C'est, comme nous l'avons déjà constaté plus haut, l'Otarie de Steller.
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