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pas une réunion d'espèces, autant et plus disparates entre elles, que ne le sont tous
ces sous-genres, pauvres en espèces distinctes, et dont les noms et les caractères minutieux
surchargent inutilement la mémoire, sans aucun but d'utilité pour la science.
L'Emyde à long cou a été décrite et figurée par Shaw le plastron est figuré
chez GrayP); Daudin P) a imposé à l'espèce le nom d'Emys porphyrea. On lui assigne
pour marques distinetives: des lames très-lisses, un cou allongé, des yeux dirigés
en haut, qui lui donnent une physionomie particulière, enfin une lame impaire enchâssée
vers le centre du plastron. Nous n'avons pas été à même d'examiner cette tortue.
5 ESP. EMYDE A CASQUE. EMYS GALEATA.
Nous avons vu que l'Emyde à long cou est le seul représentant du genre à la
nouvelle Hollande: l'Emys galeata parait l'être dans l'Afrique, du moins dans la
partie méridionale de ce grand continent.
La carapace est orbiculaire chez les petits et elliptique chez les adultes. Les lames
dorsales moyennes ont, dans les jeunes individus, très peu d'étendue: elles sont concaves
vers les côtés et munies d'une carène. La plaque marginale impaire manque
constamment; les autres sont très-élroites aux cotés et sans bord saillant. La surface
des lames est plus unie et plus lisse qu'ordinairement dans les-Emydes, et les
stries concentriques ne sont sensibles que vers leurs bords; mais les petits ont l'aréole
très-rugueuse. Le plastron est antérieurement très-large, postérieurement presque de
forme carrée et échancré; le trou ombilical reste ouvert dans toutes les périodes de
la vie, et est tendu par une membrane. La queue est courte; les membranes natatoires
sont peu développées; mais les ongles forts, longs et gros, sont au nombre de cinq
à toutes les pattes: exemple unique chez les tortues. Une tête déprimée, des yeux
dirigés vers le ciel, un museau conique et proéminent, servent de premiers indices de
son habitude à fréquenter les eaux. Les mandibules sont vigoureuses, la supérieure
est échancrée à l'extrémité. Les bords des lames, qui revêtent la tête, produisent de
fortes impressions sur le crâne: celle du centre et deux latérales se distinguent par leur
étendue, et sont entourées par d'autres très-petites; celle qui couvre les yeux est prolongée
sur le museau. Le menton est pourvu de deux cirrhes ou barbillons. Les
écailles sont plus grandes sur les pattes. La couleur brune jaunâtre parait tirer sur
le vert dans les vivans; les parties inférieures sont jaunâtres; le plastron est souvent
tacheté ou rayonné de brun.
Les formes des os des extrémités se rapprochent de celles dos Trionyx, elles sont
robustes; les os pubis et ilion sont très-rapprochés les uns des autres et attachés au
plastron, comme les os ischions à la carapace, au moyen d'une symphyse. H y a
ordinairement dix-neuf vertèbres caudales.
Tous nos voyageurs, qui ont abordé au Cap de Bonne Espérance, et Mr. van llorstok
résidant depuis plusieurs années dans cette colonie, ont fait parvenir des sujets de
cette espèce au Musée des Pays-Bas. Nous avons trouvé pou de variétés dans une
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série complète composée d'une vingtaine d'individus: elles se bornaient h de légères
modifications dans les formes.
Lacépède a très-imparfaitement figuré et décrit l'espèce sous le nom de 1 or tue
roussàtre (Test, subrufa); dénomination perdue depuis, mais que Mr. Gray a
réintégrée dans la méthode en plaçant l'espèce dans le genre Ilydraspis de Bell. Le
suiet qui a servi de type à la figure de Schopff P) était très-jeune: cet auteur
lui a imposé le nom qu'elle porte en tête de notre article, mais il cite aussi
comme synonyme la Test, scabra de Retzius, qui ne parait avoir été décrite
nulle part. Chez Wagler ('i), l'Emys galeata forme un genre distinct, qu'il nomme
Pelomedusa.
Nous présumons que quelques-unes des tortues, qui ont été rapportées du Sénégal
par Adanson et décrites par Sclweigger, appartiennent à l'Emys galeata; mais nous
ne pouvons adopter des espèces basées sur des carapaces défectueuses et des indications
succintes.
6 ESP. ÉMYDE A TÊTE PLATE. E3ITS PLATYCEPHALA.
De toutes les tortues connues, il n'en est aucune dont les variétés soient si nombreuses
que dans l'espèce du présent article; aussi a-t-elle donné lieu, non-seulement
à la description de plusieurs espèces nominales, mais les naturalistes induits en erreur
par ces variétés accidentelles, ont érigé quelques-unes comme type de genres distincts.
Nous avons comparé soigneusement toutes ces descriptions d'espèces données comme
nouvelles, aux individus que le Musée possède; et pour ne rien négliger de ce qui
pouvait contribuer à rendre nos recherches plus exactes, nous nous sommes adressés
aux Musées de Munich, de Vienne et au prince de Neuwied, pour acquérir les espèces
de tortues décrites par les savans de ces établissemens : un nouvel examen rigoureux
de tous ces animaux nous prouve l'exactitude de ce que nous venons d'avancer.
L'Emys platycephala est facile à reconnaître dans tous les âges: à sa tête
déprimée, à sommet aplati, revêtue de nombreuses écailles, petites et de forme irrégulière;
aux yeux grands, saillans et dirigés vers le ciel; à un museau court,
conique et allant en pente; au bord des mâchoires rentrant; à une faible échancrure
à l'extrémité de la supérieure; à vm nez peu allongé en tube; à deux barbillons
dont le menton est le plus souvent pourvu; à l'exiguité des plaques dorsales
moyennes; enfin, à une lame impaire au plastron et au bout antérieur de la carapace:
il est bon d'observer que quelques-uns de ces caractères existent aussi dans les espèces
voisines.
La carapace ressemble à celle de l'espèce précédente, mais elle est plus allongée,
et les plaques marginales, particulièrement celles qui couvrent les pieds postérieurs
ont une étendue très-remarquable ; celles qui terminent la carapace par derrière
sont tantôt droites, tantôt fléchies vers la queue, et très-variables pour la grandeur;
(1) Zool. of New noli. pl. 7. p. 19.
(2) SjTiops. pl. 2. f. 6.
(3) Uist. nat. <1. Reptiles. TDI. 2. p. 142.
(1) Quadnip. ovip. pl. 12,
(2) Synopsis Rept. p. 39.
(3) Ilistov. lesUul. pl. 3 fig. 1.
W Systcma nmph. p. 135 pl. 2 fig. 30—3