Ce Trionj'x offre des teintes uniformes: le ycrt foncë^ qui couvre les parties supérieures^
est interrompu par des marbrures et des taches obscures; la carapace est
ornée de taclies en oeil, bordées de noir. Les parties inférieures sont d'un jaune pâle,
qui forme sur les joues des taches larges et rondes.
C'est Yraisemblablement l'espèce décrite et figurée par Lacépède mais d'une
manière si incomplète, qu'on ne peut la reconnaître que par la description du plastron.
SchoplF en a donné line bonne figure d'après un individu, provenant des eaux
douces de Coromandel La figure de la carapace fournie par Geoffroy est faite
d'après le jeune; celle du plastron, publiée par Cuvier d'après un sujet plus âgé.
Wagler P) a récemment enrichi la science de portraits nouveaux pris d'un jeune individu;
il réserve pour cette espèce la dénomination générique de Trionyx, tandis
qu'il en sépare les antres sous celle d'Aspidouectes: Mr. Gray P*) établit la même
distinction, mais il conserve à celles-ci la dénomination de Tr ionyx, et propose pour
l'espèce du présent article le nom générique d'Emyda, auquel il joint l'épithète de
p u n c t a t a , dont Lacépède avait déjà fait usage.
Le Musée de Paris, celui de Londres et notre établissement national ont reçu l'espèce
du Gange.
LES EMYDES. EMYS.
Nous avons déjà avancé dans les généralités de ce mémoire, que les Emydes sont
des habitans des eaux douces, mais que l'organisation des pieds leur permet de se
mouvoir avec une égale facilité à terre. C'est par cette raison, qu'elles ressemblent
sous plusieurs rapports aux Tor tues terrestres proprement dites, et que dès lors
le plus grand nombre des formes organiques est propre aux unes comme aux autres.
Nonobstant qu'on ait multiplié outre mesure le nombre des espèces, ce groupe comprend
toujours la série la plus riche de tous les genres de cette classe d'animaux. On
a réparti ces espèces en plusieurs sous-genres, mais les principes établis comme base
de ce travail ont le plus souvent été déduits de caractères, qui nous paraissent offrir peu
ou point d'importance physiologique. Les espèces n'ont pas été vues en masse; on a
toujours négligé d'observer ces animaux, dont le développement est très-lent et l'accroissement
progressif, sur des séries d'individus dans tous les âges, ainsi que sur
les variétés originaires de contrées différentes ou qu'on sait être produites par des
causes accidentelles. C'est principalement à ces lacunes dans les études préparatoires
qu'on peut attribuer l'apparition dans les écrits scientifiques de ce grand nombre d'espèces
nominales, formées et établies sur des variétés accidentelles, tandis que la
même espèce, selon la période de son développement, figure souvent dans plusieurs
genres distincts. Pour éviter dans notre travail de semljlables écarts de la science.
(1) lïist. uat, d. Quadr. ovip. vol. 1. pl. 11.
P ) Tesludo granosa SchopIT histor. testud. pl. 30. Eg. J cl /?.
(3) T r ionyx coromandelicus Annales des se. nal, vol. 14, pl. 5. fig. 1.
(i) Ossem. foss. Toi. C. pl. 12. iig. 47.
(5) Syst. amphib. paj. 134. pl. 2. ûa. 21—23. Atla.«.
(6) SjTiops. p. 49 ; figurée dans Tlndian Zoology.
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«ou. avons commencé par réunir dans les galeries du Musée dos séries complètes, ou
des masses d'individus; nous avons étudié les espèces selon leurs affinités, les individus
suivant leur développement périodique et suivant les variétés; nous avons trace
nos fi-nires et nos descriptions d'après nature, celles-là sur des individus conservés
dans fa liqueur, celles-ci d'après des sujets bien conservés et dont l'origine est certaine
nos généralités enfin ont été basées sur l'examen comparatif de presque toutes
les espèce connues. Mais malgré toutes ces recherches, nous sommes encore loin
d'avoir pu obtenir des résultats satisfaisans relativement à la connaissance exacte des
différences sexuelles, et des suites de vingt et plus d'individus ont souvent été insuffisantes,
pour assigner des limites rigoureuses aux espèces. Les grands moyens,
dont nous avons pu disposer, contribuaient même quelquefois à rendre nos recherches
plus difficiles; ils nous ont du moins appris, qu'il est plus facile de créer et
de caractériser des espèces d'après des individus uniques, que de retrouver celles-là
parmi un grand nombre d'individus.
Nous avons dit plus haut, que la carapace des Tortues de mer et des Trionyx
est formée par la combinaison des côtes, et que les bouts antérieurs de ces os sont cachés
sous une bordure tantôt osseuse tantôt cartilagineuse, servant d'union aux deux
couvertures. La cuirasse des Emydes et des Tor tues de terre est construite d'une
manière plus solide; vu que ces Chéloniens ont un test et un plastron réunis par des
sutures semblables à celles des pièces dont le bouclier est formé: aussi, ces animaux
ont-ils toujours servi de type à la famille entière, et c'est à vrai dire sur l'examen
de ces deux formes qu'ont été établis de tout temps les caractères généraux attribués
à la classe entière.
Les os, qui entrent dans la formation de la carapace, consistent dans les neuf pièces
aplaties représentant les apophyses épineuses des vertèbres dorsales, et qui sont
suivies de quelques pièces irrégulières, mais de la même forme; dans huit paires de
côtes, diminuant en grandeur vers les parties postérieures; enfin, dans onze paires de
pièces marginales qui, se rangeant autour de la circonférence, reçoivent, aux deux
bouts, une pièce impaire. Tous ces os ont leur surface élargie, et sont engrènés les
uns dans les autres. Il en est de même de ceux qui composent le plastron, dont les
deux paires de pièces moyennes seules s'attachent à la carapace. Les deux bouts libres
du plastron sont souvent échancrés; celui de devant est formé par une paire d'os aplatis,
et a une pièce impaire à sa base; celui de derrière n'offre qu'une seule paire C.
Les sutures dentelées qui réunissent les pièces moyennes du plastron et son attache
latérale à la carapace, sont remplacées, chez deux espèces, par des ligamens; le plastron
est ainsi divisé en deux battans, adhérant l'un à l'autre par une membrane ligamenteuse
en forme de charnière, de sorte que l'animal peut, en vertu de cette disposition,
après avoir retiré ses membres, fermer presque hermétiquement la cuirasse.
Les mobiles de ces battans sont les muscles, qui s'attachent chez les tortues, comme
on sait, à la surface interne des deux couvertures. Il est clair, que le jeu presque
continuel de ces organes de locomotion doit exercer nne force considérable sur leurs
points d'insertion; que les sutures transversales du plastron ne peuvent à la longue
m
i ,
(1) 15 fiiiU cxccpler de celle règle générale le plastron de l'Emys serpentina qui, par sa forme et le mode
d'allache est semblable à celui des Triony.v.
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