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La taille k laquelle parvient cette espèce, est considérable. Nous avons au Musée
un individu qui est long à-peu-près de cinq pieds, dont la queue occupe environ le
dixième; dans d'autres individus elle occupe le douzième de la longueur totale.
On dit que la morsure des serpens pélagiques esl beaucoup moins dangereuse que
celle des autres serpens venimeux. Ces ophidiens se tiennent, suivant le rapport de
plusieurs auteurs japonais, dans les fentes des rochers où ils se retirent en société
dans certaines périodes de l'année, et où il arrive que les babitans, occupés de la
pêche aux anguilles, eu sont quelquefois mordus.
HYDROPIUS PÉLAMIDE. HYBROPHIS PELAEIS.
PL. S.
Nous avons fait figurer sur notre Pl. S une variété de cet Hydrophis, un des plus
communs dans les collections et assez connu des naturalistes. Cette variété est assez
remarquable par la distribution des teintes, qui forment une espèce de réseau sur
toutes les parties de l'animal, distribution observée jusqu'alors seulement sur la queue
de cette espèce, dont le corps est ordinairement de deux teintes assez uniformes, qui
se tranchent siu- les flancs, de sorte que le dessus est d'un noir brunâtre, le dessous
d'un jaune plus ou moins vif 0).
L ' I I y d r o p h i s pélamide abonde dans toutes les mers habitées par des serpens
pélagiques. Il a été souvent décrit depuis Linné P), et est particulièrement connu
sous le nom de Pelami s bicolor P). Ses habitudes ont été observées par Pérou
et Lesson (5>. M. de Siebold en a rencontré des bancs nombreux dans divers parages
lors de son voyage de Java au Japon
Cet Hydrophis est très-reconnaissable à ses formes trapues, à sa téte alongée, à
ses teintes et notamment aux petites écailles à surface unie, en hexagone, disposées
en pavé, qui se prolongent aussi sous l'abdomen dont la ligne médiane est formée
par une suture <"), exemple unique dans l'ordre des ophidiens. Cette espèce
a le tronc entouré de 330 rangées transversales d'écaillés, on en compte environ
47 rangées longitudinales. La téte. Essai s. 1. physion. d. serp. Pl. 18 f i o-, 13
14 et 13, est revêtue, sur le sommet, de 9 plaques dont les frontales antérieures
percées par les narines orbiculaires, tiennent lieu de nasales; les labiales postérieures
sont petites et se confondent avec les temporales. L'ouverture de la bouche est arquée
et le museau arrondi. Outre la surciliaire, l'oeil est entouré de quatre plaques,
précédées par une frênaie de forme alongée.
L ' H y d r o p h i s pélamide n'atteint pas une forte taille: la longueur de son tronc
ne dépasse guère deux pieds; la queue est ordinairement longue de 4 pouces.
(1) Voir la figure de celle espèce chez Russe). Acc. of Inp. serp. I Pl. 47.
(2) Angui s p latur a Syst. nat. p. 391.
(3) Baudi n Rept. 8 p. 366.
(4) Vaijage p. 105 el p. 129.
(5) Vmj. de la Coquille 2 p. 58.
(6) l. l. p. 32.
(7) Fig. 6.
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L ' I I y d r o p h i s pélamide a la bouche garnie de dents assez délicates; le maxillaire
est très-long, il porte plusieurs dents solides et se trouve muni de crochets qui sont beaucoup
moius développés que daus les autres serpens venimeux. Le squelette est remarquable
par l'étendue des côtes qui se prolongent sous l'abdomen, pour se réunir
des deux côtés au moyen d'un ligament attaché à l'extrémité sternale de ces os.
La trachée présente un renflement assez considérable et se réunit derrière le coeur
au poumon, qui se prolonge jusque vers l'anus, où se forme à son bout inférieur un
sac aérien spacieux auquel on observe un étranglement assez profond.
L ' I I y d r o p h i s pélamide n'atteint pas une forte taille: la longueur de son tronc
ne dépasse guère deux pieds; la queue est ordinairement longue de 4 pouces.
HYDROPHIS PÉLAMIDOIDE. HYDROPHIS PELAMIBOIBES.
Pl. 9.
Un individu de ce curieux reptile, recueilli dans les mers au sud du Japon, a été
récemment apporté en Hollande. Nous hésitons d'autant moins d'admettre cet Hydrophi
s dans le nombre des animaux qui font partie de la Faune du Japon, en se
qu'il nous fournit l'occasion de publier une figure exacte de cette espèce, portrait
que nous avons tracé nous-mêmes d'après un individu adulte, en état parfait de conservation.
L'Hydrophis pélamido'ide a été observé dans le golfe de Bengale et dans les
mers de la Chine et des Moluques. Décrit et figuré par Shavv W sous le nom d'IIydrus
major, M. Gray en a fait dernièrement un nouveau genre sous le nom de
Lapemis Hardwickii, et en a donné une figure daus l'ouvrage intitulé Indian
Zoology.
L'ophidien intéressant dont nous nous occupons est très-remarquable par ses larges
écailles hexagones, disposées en pavé et munies, au centre, d'une protubérance:
on en compte environ 27 rangées. Il a les formes robustes et le tronc assez
gros P) et comprimé P'. Le dos W est en carène et tranchant; l'abdomen également
en carène, n'offre que des plaques rudimentaires, beaucoup plus petites que les
écailles du tronc, entre lesquelles elles sont enchâssées. La téte n'est pas distincte
du cou, très-grosse et terminée en un museau obtus; on voit sur le sommet de la
tête 9 plaques, dont la première paire est percée par les narines qui sont verticales.
L'oeil est de grandeur moyenne, bordé de chaque côté par une seule plaque; il existe
une frênaie; la rostrale a sou bord inférieur écbancré sur les côtés, mais au milieu
il se prolonge en pointe <'); les labiales moyennes sont très-larges, mais on voit sou-
(1) Gen. Zool. Ill P. II p. 558 Pi. 134.
(2) Fig. 4.
(3) rig. 0 et 7 coupe liorizonlale dii Ironc et dc la queue.
(4) Fig. 3.
(5) l-'ig. 5.
(G) I'tajs. d. seiy. PI. 18 lig. 16 el 17.
(7) Fig. 2.