la forme ovale, mais ordinairement elles sont nuageuses et conflueutes, particulièrement
sur le dos, où elles sont cependant le plus souvent séparées par des ligues
onduleuses claires, qui se réunissent quelquefois pour entourer les taches foncées en
guise d'anneaux.
Les variétés individuelles que présente la distribution des teintes cliez les adultes
sont beaucoup plus considérables que dans les jeunes individus. Dans une de nos
peaux, privée de la téte et des extrémités, et dont la longueur totale est de trois
pieds et neuf pouces, toutes les taches sont isolées et d'un brun noiriitre assez foncé.
Les plus grandes de ces taches offrent environ un pouce de diamètre; quelques-unes
sont de forme ovale, mais la plupart d'entre elles sont irrégulières, quelquefois trèspetites
et orbieulaires, tantôt isolées, tantôt rapprochées les unes des autres, et en
général assez irrégulièrement dispersées sur toutes les parties de la peau, de sorte
cependant qu'elles sont plus clair-semées sur les flancs, et qu'elles se perdent presque
totalement sur les parties inférieures de l'animal. Cette peau offre certaine analogie
avec celle des Phoques à croissant à l'âge moyen, à cette différence près, que les
taches foncées de cette dernière espèce sont alors beaucoup plus grandes et beaucoup
moins nombreuses.
Une deuxième peau du Phoque nummulaire, également privée de la téte et des
pieds, est longue de cinq pieds. Cette peau a comme celle dont nous venons de
parler, les flancs ornés de taches isolées, mais ces taches sont plus foncées; sur les
parties supérieures, elles sont au contraire plus petites, tantôt noirâtres, tantôt d'un
brun paie, souvent confluentes, et tellement nombreuses et serrées, que la teinte du
fond ne parait que sous la forme de lignes onduleuses étroites.
Le troisième fragment de peau que nous possédons de cette espèce est long de
trois pieds et quelques pouces. Il est presque entièrement moucheté de petites taches
confluentes et nuageuses; ces taches sont noirâtres sur le dos, mais sur les
flancs, elles deviennent par degrés d'un brun pâle. La teinte claire du fond ne
s'aperçoit dans cet échantillon que sous forme de lignes irrégulières et tortueuses,
qui se présentent quelquefois en guise de marbrures, d'iles ou d'anneaux. Cet échant
i l l o n , absolument semblable à celui figuré par Choris, offre beaucoup d'analogie avec
certaines variétés du Phoque annelé.
L E S OTARIES. (OTARIA).
L'histoire des diverses espèces du genre Otarie n'est pas moins embrouillée que celle
des Phoques, Les changemens considérables qu'éprouvent ces animaux avec l'âge,
particulièrement par rapport à la configuration du crâne, la difficulté de se procurer
des séries complètes d'individus dont l'origine ait été constatée d'une manière certaine,
la légèreté enfin avec laquelle on a établi des espèces d'après la seule inspection
d'individus isolés, tout cela environne l'étude de ces êtres de difficultés nombreuses.
On sait que les travaux de Péron ''), qui se vantait de s'être particulièrement occupé de
l'étude de ces animaux, ont peu contribué à avancer nos connaissances de ces êtres, et qu'il
(1) Sur l'habitation des Phoques, Annales du Musée, Tome XV, p. 287 et suiv., mémoire réimprimé dans ic
deuxième volume de son voyage, p. 37 et suiv.
appartient au grand Cuvier O d'avoir le premier soumis à une critique sévère les
travaux que ses devanciers ont publiés sur ce genre, d'avoir donné de bonnes figures
du crâne de plusieurs espèces, et d'avoir ainsi indiqué les moyens dont on doit se
servir pour parvenir à une connaissance exacte des espèces d'Otaries.
Nilsson, dans le mémoire que nous avons cité plus haut, réduit le nombre des
(espèces à trois, savoir, les Otaria jubata, ursina et australis; mais n'ayant pas été à
même d'examiner les dépouilles ou le crâne du Lion marin de Steller, il réunit provisoirement
cette espèce au grand Lion marin de l'hémisphère austral. Cette erreur a
été relevée à juste titre dans les additions que le professeur J. Müller a faites au
t r a v a i l de Mr. INilsson. Mr. Müller cependant, en rectifiant cette erreur, fait en même
itemps mention de deux nouvelles esp'èces d'Otaries, l'une du Chili, l'autre de la
Noiivelle Hollande; mais comme il n'en a donné que des phrases caractéristiques
assez succinctes, il est impossible de s'en faire une idée précise. D'ailleurs ni
Mr. Nilsson, ni Mr. Müller ne se sont aperçus de la grande analogie qui existe enti-è
rOtar.ie australe et le Lion marin de Steiler.
On peut, pour faciliter la revue des espèces, diviser le genre Otarie en deux groupes,
que nous proposons de désigner, k l'exemple des navigateurs, sous les noms de
Lions marins et d'Ours marins.
Les Lions marins parviennent ordinairement à une taille plus forte que les Ours
marins; leur poil est plus ras, plus raide et dépourvu de feutre à la base P); leurs
.oreilles sont un peu plus petites; ils ont des formes plus élancées; leurs extrémités
antérieures sont, proportions gardées, plus grandes, et les postérieures, plus petites;
l a couleur de leur pelage enfin est, dans tous les âges, d'un gris jaunâtre tirant,
suivant les individus ou suivant l'âge, plus ou moins sur le brun- jaunât r e ou sur le roux.
Les Ours marins ne parviennent pas à une taille aussi forte que les Lions marins;
leur poil est plus long, plus touffu, plus doux et toujours de deux sortes; leurs
formes sont plus lourdes et leurs oreilles ua peu plus grandes. Leurs extrémités
postérieures sont, proportions gardées, plus grandes; les antérieures, plus petites. La
teinte de leur pelage enfin est, dans les adultes, d'un brun grisâtre plus ou moins
foncé, tirant quelquefois au roux notamment sur le ventre, tandis que les jeunes sont
d'un brun noir, le plus souvent très-foncé.
L'espèce la plus remarquable de Lion marin est celle qui a été indiquée sous ce
nom par Forster, dans le second voyage de Cook, Vol. IV, p. 54, et par Pernetty,
Voyage, II, p. 561 et suiv.. Pl. 10. Schreber, Saugethiere, III, p. 300, Pl. 83 B,
en copiant la figure de Pernetty, a conféré à cette espèce le nom de Phoca jubata;
c'est aussi le Phoca leonina de Molina, Chili, trad, all., p. 250; l'Otaria leonina de
( ! ) Recherches sur les osseniens fossiles, II édit.. Tome V, Part. I. p. 21t) et suiv.
(2) Il ))araU cependant que cette règle ne s'applique pas aux individus couverts de leur premier pelage. One
tri's jeune Otarie, tuée aux îles Ilontman situées à la côte occidentale de la Nouvelle Hollande, et que nous
i^royons appartenir au Lion marin de Steller, était encore en grande partie couverte de son premier pelage; on
voit eu elVct que les poils (|ui le composent, sont de deux sortes. Il n'en est pas ainsi des parties revêtues du
nouveau pelage, où le feutre a disparu. 11 n'existe pas non plus de feutre à la base des poils qui revêtent les
parties inférieures de l'animal et qui se font en outre reconnaître parce qu'ils sont très-ras et d'un roux assez vif.
Nous leinarciuons encoro que ce nouveau pelage ofl're une teinte tirant sur le gris.âtre, tandis que l'ancien est
d'un jaune brunâtre ]i.ile et sale.
MAninuFÎ;ai;s MA U I H S ,