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L o u l r o s a„x Otar ies, vivait autrefois sur les côtes septentrionales du Japo.., d'où
Il a disparu depuis les chasses assidues qui lui ont ëtd faites dans le but de s'em
parer de sa loun-ure prdeieuse et riche. M. de Siebold nous fait part, que pendant
son séjour au Japon on ne pouvait citer qu'un-petit nombre d'exemples de l'apnari-
.on d individus de cette espèce sur les côtes septentrionales de Nippon et de Jezo
Les Amos des des Kuriles, où l'espèce devient également rare, apportent des peaux
comme objets de trafic; ces peanx, auxquelles manquent les pieds, la téte et souvent
aussi la queue, se payaient, lors du séjour de M. de Siebold à .ledo, de 800 à 1500
francs la pièce. Les Ainos poursuivent h outrance cet animal stupide et sans défense
qui finira bientôt par disparaître complètement de l'océan pacifique boréal à moins
que des lois protectrices au maintien de l'espèce, ne viennent mettre un terme à ce^
poursuites dévastatrices; ce qni, dit-on, a eu lieu en 1840 par une Ukase impériale
par lequel cette branche de commerce est explorée exclusivement par la Couronne '
On voit combien cette fourrure a augmenté de prix depuis le dernier siècle, puisque
du temps deSteller les belles peaux de loutre marine avaient un prix de 70 à 80
roubles, la queue seule se payait 2 roubles, vu l'extrême finesse et le lustre brillant
de cette partie du pelage; on dit, qu'aujourd'hui la queue vaut de 40 à 50 roubles
que les peaux augmentent annuellement de prix, et qu'elles deviennent de plus en
plus rares. '
Nous avons jugé superflu de donner, dans l'atlas de la faune, une figure de celte
espece, M. le professeur Lichtenstein ayant fourni une représentation parfaite dans
ses Da r s t e l lungc n neuer oder vvenig bekannter Saugethiere, Tab 49 sous
le nom de Enydri s marina. Tous les détails historiques, ceux d'anatomie e't sur
la nature du pelage ayant été traités à fond par le savant auteur précité, on pourra
consulter le texte de l'ouvrage mentionné. Les méthodes en font mention sous le nom
de Mustela lutris, et Steller décrit l'animal sous le nom de Seebiber oder
b e e o t t e r .
Le Musée des Pays-Bas possède une peau montée complète et de la plu. belle
conservation d'un sujet adulte de 4 pieds 6 pouces en longueur totale; un squelette
parfait de 3 pieds 6 pouces, et ,m jeune de l'année long de 2 pieds. Ces obiets
précieux ont été obtenus du Musée Impérial de St. Petersbourg en échange contre un
vieux mule et une vieille femelle d'Orang-outan de Borneo.
LES CHIENS.
Cette famille compte un nombre assez considérable d'espèces dans les îles soumises
au Japon. Ces peuples distinguent trois races de chiens domestiques; le cbieu de
chasse, celui des rues, et le chien parfaitement domestique ou de maison; je vais
donner un^ indication suceinte de ces trois races empruntée aux notes manuscrites
Le chien de chasse des Japonais ou leur Kari-inu, aussi No-inu (chien des
champs), Tab. X, fig. 1 et 2, est reeonnaissable à ses oreilles droites, son museau
pointu, sa taille élancée et sa vivacité joint à la docilité; il est ordinairement cou
vert d'un pelage court et lisse, de couleur variée, le plus souvent rouge jaunâtre ou
blanc, et marqué de taches d'un brun clair ou noires. Leur nourriture ainsi que
celle de toutes les autres races japonaises consiste en poisson, cette particularité
dans leur manière de vivre fait présumer que ces races doivent leur orio-ine aux
chiens de Sibérie, qui sont essentiellement ichtyophages. Le chasseur se sert de cechiens
pour éventer le gibier et le poursuivre comme le font nos braques.
Le chien de rue, leur Bawa-inu (chien rouge), aussi nommé Kai - inu (chien
du littoral), voyez Tab. X. iig. 4 à 6. Dans les villes japonaises, où toutes les rues
sont fermées par des portes, chaque quartier a ses chiens qui s'y sont formés en famille
privilégiée. Ces animaux n'y sont pas une propriété individuelle, mais ils
appartiennent en commun aux habitants de la rue où ils ont fixé leur demeure • ils
sont les gardiens de leur quartier, et en défendent l'accès aux chiens d'une rue'voisine
par de rudes combats. Ces chiens du quartier dévorent les abatties de poisson
de légumes et toutes les voieries ; ils contribuent de la sorte à maintenir la prop
r e t é , ce qui les rend doublement utiles. Leur nourriture principale consiste en
poisson ; les chiens de village ne mangent même que du poisson, vu la position riveraine
de tous les villages de la contrée, et que le Japonais est lui-même ichtyophage;
les abatties du poisson servent aussi d'engrais dans ce pays.
Il parait que les chiens des rues sont un produit batard du chien de chasse et des
nombreuses variétés importées successivement au Japon par les bâtiments de la Chine
de l'Inde et même d'Europe. Le chien de rue se distingue de celui reservé pour la
chasse, en ce que ses os sont plus épais; ses formes sont moins sveltes; il a la tét^
plus grosse, le museau plus obtus et un peu relevé; ses oreilles sont pendantes; les yeux
sont petits; sa queue quoique recourbée est très poilue; tout le pelage est'plus Ion»-
que celui du chien de chasse. Il s'en trouve de tontes couleurs, et parmi ces variét
tés quelques individus d'un rouge de renard, à poil semblable, pour la nature, à celui
de nos barbets; ces derniers portent le nom de Muku- inu (chiens rouges).'
Les chiens des rues ne se trouvant pas assidûment surveillés par ririfluence d'une
domesticité complète, adoptent des moeurs plus indépendantes, ils deviennent souvent
indomptables et vont h la maraude; dans ce cas ils font en commun une chasse assidue,
se répandent la nuit dans les habitations, les villages ou les faubourgs isolés
y dévastent les basses-cours, tuent les cochons et les chèvres dont ils peuvent s'emparer,
et sont alors le fléau des cultivateurs qui leur font la chasse.
Le chien parfailemeut domestique ou le chien de maison, Tsin des Japonais,
a été introduit de la Chine; c'est de Macao que les premiers individus ont été transportés
au Japon par les Portugais, Ce chien peut être considéré comme le commensal
de tontes les habitations, c'est le compagnon fidèle des femmes de ce pays, et il
est l'objet des soins les plus assidus du beau sexe de qualité; plus il est pcitit et
mignon plus il est estimé et chéri par sa maîtresse qui le tient auprès d'elle, établi
mollement sur un coussin couvert d'élolTe précieuse. Le Ma k lira tsin (chien de
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