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LES OPHIDIENS.
L e s relations des voyageurs qui yisitèrent le Japon ne font mention d'ophidiens
qu'en termes assez généraux. Kämpfer O obserye que les serpens se trouvent en assez
petit nombre dans cet empire: ce savant parle d'un serpent venimeux, appelé Firak
u t z [le Trigonocepliale de Blomlioff], et d'un grand ophidien Jama Kagats
ou Uba bami P) ; mais cette dernière espèce, évidemment du genre Python, n'habite
pas le Japon, elle est seulement connue des japonois par des ouvrages chinois, qui
en donnent des figures monstrueuses et des descriptions vagues. Thunberg P' dit n'avoir
jamais vu de serpens au Japon, quoique les indigènes lui aient confirmé l'existence
de ces animaux dans leur pays.
Ces notions très-vagues ne pouvaient servir de matériaux à l'erpétologiste: aussi les
systèmes ne contienncnt-ils aucune indication d'espèce de serpent orio'inaire du Japonj
et lorsque l'énumération en a eu lieu comme habitant de ce pays, elle a été faite sur
l'autorité de Séba: pour démontrer combien ces indications de patrie sont inexactes,
il suffira de dire que cet iconographe cite parmi les serpens du Japon l'haemac
h a t e du Cap et d'autres espèces des Indes et des Amériques. Ce n'est qu'en 1824
que M. Cock BIomholT, ancien chef de notre factorerie à Dezima, a rapporté en
Europe une collection de reptiles, formée lors de son séjour au Japon. Feu Boie,
après avoir nommé cette collection en a donné la description dans l 'Isis, année 1826
p. 206. et suiv.; mais ce savant ne s'est pas douté qu'il décrivait, comme habitans
du Japon, plusieurs reptiles recueillis dans nos autres possessions des Indes. Ce fait
nous est prouvé par le relevé des collections rassemblées depuis cette époque par
M.M. de Siehold et Bürger, collections à la vérité riches en individus, mais où les
espèces sont toujours bornées un nombre très-limité; ce même nombre se rencontre
dans tous les envois qui ont été obtenus; de plus, le témoignage de M. de Siehold
vient à l'appui de notre observation; elle se trouve aussi confirmée par les japonais,
dont les ouvrages fournissent l'énumération du même nombre de ces reptiles que
nous trouvons dans les collections formées par nos naturalistes dans différentes parties
de cet empire. Ces motifs nous portent à constater que le nombre d'ophidiens qui
(1) liesohrijving van Jnjlan, I Bock. X IlooWst. p. 01.
(2) La fiçrurc que Knempfcr lionne de ce Scrpcnl, est tirée de Y Encyclopédie japonaise, Cahier 45 pa<r. 9.
(3) f^oynge Paris 1700 Tom, 3 ji, 431.
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