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doux au toucher est absolument le môme que dans notre taupe d'Europe. La teinte
aux parties supérieures est d'uu brun clair lustré; la base des poils est d'un cendrj
ionce: la tente brune devient un peu plus claire aux flancs et est légèrement nuan
cee de roussatre sur le ventre; tandis que cette dernière teinte domine sur les espaces
qui séparent les pieds de devant de eenx de derrière; les lèvres sont garnies de fmes
soies brunes et il s'en voit quelques-unes, plus longues, derrière l'organe visuel, qui
est caché par le pelage. La queue est grêle, très courte et pourvue de> longues soies
brunes Les pieds fouisseurs sont, de même que chez notre taupe, bordés autérieureraent
de quelques rangs de soies courtes.- ils sont, ainsi que leurs ongles, de même
que les pieds postérieurs et le boutoir du museau d'un brun clair.
Les jeunes ont exactement le même pelage que les vieux des deux sexes, il est seuement
un peu plus long et à base des poils d'un cendré-bleuâtre foncé; tandis aue
leur pointe est fauve, surtout au ventre. Je n'ai vu dans le nombre de nos indivil,s
que deux variétés: lune dune teinte isabelle jaunâtre : l'autre isabelle blanchâtre
Lougxieur totale à-peu-près 8 pouces, sans la queue qui a 8 lignes. Longueur'du
boutoir au delà du bord de la rangée des incisives, 5 lignes.
On la trouve en grand nombre dans toutes les îles. Son genre de vie ne diffère
pas de ce ui de notre taupe vulgaire d'Europe. On trouve dans l'ile Sikok une variété
noire et 1 île Kiusiu fournit une variété blanche; notre musée en possède une variété
blonde; toutes ces nuances accidentelles existent aussi chez la taupe d'Europe.
GE?iRE UROTRTQUE. (GENCS croirichus.)
Ce nouveau genre vient remplir une lacune très importante dans la série animale-
Il prouve jusqu'à l'évidence, que plus le cercle de nos c.unaissances vient à dépasser
les bornes jadis tracées, et que les découvertes nouvelles d'animaux, dont nous n'avions
jusqu'ici aucune notion, se multiplient, plus aussi nous pouvons nourrir l'espoir de
connaître, sous peu, tous les chainons de cette chaîne non interrompue qui lie étroitement
entre eux les groupes différons d'animaux, tant ceux anciens ou des siècles
passés dont l'étude de la géologie nous permet de retrouver les traces, que de ceux
dont la zoologie, qui s'occupe principalement de la recherche des êtres vivans nous
montre, peu à peu, la voie tracée dans cet ordre admirable de la création actuelle
Ce petit insectivore présente l'association des caractères des Taupes et des Musarci'
gues; Il devient le type d'un genre nouveau intermédiaire entre ces deux groupes
quune distance assez grande sépare l'un de l'autre, tant par l'ensemble de leurs formes,
de leur manière de vivre, de leurs moyens de locomotion, comme par leur système
dentaire. C'est avec bon droit qu'on avait distrait du groupe Talpa, non seulement
le genre Scalops, mais aussi celui du Chrisochloris et du Condylura
Ainsi quon la fait des Sorex, au détriment desquelles on a formé le genre Mvo^alc'
composé de deux espèces; mais les uns présentent toujours quelques affinit/s Lrùl
nantes par lesquelles ils s'éloignent moins du type représenté par la taupe, taudis que
les autres offrent de nombreux rapports organiques avec quelques musareignes. Noie
animal nouveau s éloigne moins, soit des caractères de la taupe, soit de ceux de la
musareigne et il vient se placer exactement dans l'hiatus qui séparait ces deux
groupes. L Lrotrique nous offre les caractère.s suivans.
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A la mâchoire supérieure deux incisives grandes, droites, triangulaires, tres-tortes,
formées exactement comme celles du Desman des Pyrennées; suit, de chaque côté,
une canine assez longue, conique, qui aboutit vers la moitié de la longueur des incisives
(l); puis, viennent quatre petites fausses molaires: la première, accolée à la
canine est très-petite, les trois autres augmentent graduellement en volume jusqu'aux
molaires, qui sont au nombre de quatre, hérissées de pointes A la mâchoire inférieure,
qui ressemble à celle des Musaraignes, se trouvent deux incisives droites,
coniques, un peu courbées et à talon plus large. Point de canines proprement dites;
suivent trois petites fausses molaires égales en volume et une quatrième du double
plus forte, conique et à talon; puis trois molaires hérissées. La formule dentaire
peut être définie ainsi: incisives canines è> molaires f (2), eu tout 36 dents. Tel
est le système dentaire de l'adulte; les jeunes pourvus du même nombre de dents,
ont des incisives supérieures à pointe bilobée, et les inférieures sont trilobées.
Les moyens de locomotion sont, pour le moins aussi abnorraes que le système dentaire.
Les pieds de devant sont fouisseurs, à-peu-près conformés comme ceux des
taupes; tandis que les pieds postérieurs représentent ceux des musaraignes.
L'omoplate est comme dans la taupe, remarquable par sa longueur et par son étroitesse,
mais plus dilatée à son extrémité que dans les taupes. Les clavicules, quoique
robustes, ne ressemblent pas à celles des taupes, mais elles forment un os long comme
dans les desmans, qui ont aussi des clavicules plus courtes, plus fortes et grosses que celles
des musaraignes. L'humérus, quoique court et robuste, n'a pas comme dans la taupe
cette forme particulière d'un os carré, plat et large, servant d'attache aux puissants
muscles pectoraux, mais il est chez l'urotrique robuste, plat et allongé; proportionnellement
plus large que chez le desman. L'avant-bras ressemble plus à celui de la
taupe, mais il est plus large et plus grêle; le radius y est en rapport normal avec le
cubitus, ces deux os sont tellement accolés l'un sur l'autre, qu'ils semblent former
une même pièce, le cubitus étant plat et large, plus que dans les taupes, tandis que
le radius est grêle comme dans les musaraignes; mais l'apophyse olécrâne, quoique
moins élevée que chez la taupe, est terminée en fer de hache transverse, comme dans
ce groupe. La main est raccourcie par le peu de longueur des métacarpiens : elle
parait ressembler absolument à l'organe fouisseur de la taupe; mais l'urotrique manque
l'os additionel interne en forme de croissant, qui existe chez les taupes; cet os,
à la vérité, est comme indiqué par un rudiment obtus soudé au métacarpe. Les ongles,
plus grêles que ceux des autres petits fouisseurs, sont aussi plus comprimés. Le
bassin ne diffère pas de celui de la taupe. Le fémur est court et le tibia proportionnellement
beaucoup plus long que celui des taupes; l'un et l'autre ont la même forme
que chez les musaraignes. Le pied est petit, long, plantigrade et pourvu au côté
interne d'un très petit rudiment représentant l'os, bien plus long chez la taupe, et
qui parait former sous la peau un sixième doigt.
(1) Ou bieu, si l'on ne juge pas que ce soit une véritable canine, on la classera parmi les dents latérales,
comme étant de forme conique et du double plus forte que les autres dents latérales ou fausses molaires t ce
qui porterait alors le nombre de ces dents ¡V cinq au lieu de quatre.
(2) Ou bien incisives §; dents latérales i ; molaires
(î