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il se distingue par la largeur de ses jjarlies postérieures, et par sa forme conique.
Celui de l'adulte (pl. 2. fig. 1.), offre une forme intermédiaire entre ceux des Cliel.
v i r i d i s et cep halo.
Les vertèbres du cou pl. 2. fig. 4 et 5. sont modelées sur le type de celles des autres
Tortues de mer, et ne montrent que quelques légères anomalies dans les proportions.
Il est cependant à remarquer que l'apophyse épineuse de l'épistropliée s'élargit
eu un plan uni au lieu d'être carénée, et que les apophyses articulaires de l'atlas
ne sont pas munies d'une pointe saillante. Les côtes, au nombre de dix paires, n'ont
pas, comme nons l'avons déjà dit plus haut, leur surface élargie; elles se lient au
même nombre de vertèbres. Les trois vertèbres, qui succèdent à la dernière dorsale,
représentent le sacrum; elles sont suivies par vingt antres, qui supportent la queue
et diminuent insensiblement en volume vers sa pointe. Les os du bassin, nonobstant
leur forme toute particulière, égalent en nombre ceux de cet organe dans le foetus
de l'homme. Les os ischions et la grande apophyse extérieure des ilions étant
plus longs, et les os pubis plus petits que dans les Chéloniens proprement dits,
il est évident que le bassin du Sphargis a pris ime forme plus alongée et moins
large que chez les premiers. L'omoplate est plus longue et moins large; les os fourchus
plus courts que chez les Chel. viridis et cephalo, et se rapprochent de ceux
des Chel. imbricata. L'humérus se distingue par ses formes vigoureuse.?, tandis
que les os de l'avant-bras sont remarquables par leur petitesse. Les phalanges,
enfin, sont très-eiTdées, et continuent à offrir ces dimensions dans tous les doigts
des quatre membres. Nos figures 1 et 2 de la planche 3 représentent l'extrémité
antérieure droite W, et celle de derrière du côté gauche dans sa connexion avec le
bassin.
Aucune espèce de cet ordre n'a les ouvertures des narines et la glotte si rapprochées
de la pointe du museau que celle-ci. Il s'en suit que la langue est d'autant plus
petite; mais elle est très-renflée, et recouvre la glotte de façon que la présence
de ce dernier organe ne devient sensible, qu'en le retirant par dessous la langue.
On voit paraître derrière la glotte de longues papilles en forme d'appendices aigus,
qui garnissent, en augmentant de volume et en devenant plus nombreuses, la surface
intérieure de l'oesophage dans toute sa longueur. Dans notre individu, cette partie de
1 intestin est d'environ cinq pieds; les papilles, diminuant ensuite par degré en nombre
et en volume, disparai.ssent à peu-près totalement vers le cardia, où elles sont
assez clair-semées et obtuses. Celte organisation qui est la môme chez toutes les Tortues
de mer, est produite par les tuniques intérieures de l'oesophage; la tunique musculaire
n'entrant point dans leur formation. Ce sont des espèces d'appendices coniques,
en forme de sacs, dont le vide est rempli par une substance adipeuse. La
fonction de la tunique muqueuse comme telle, doit être presque nulle, car elle est
très-dure au toucher, et prend vers la pointe des appendices la consistance de la
corne. Ces organes sont le plus complètement développés dans le premier tiers de
l'oesophage, oii ils ont 0,0C0 mètres de long. Partant du cardia, qui n'a que 0,020
mètres de diamètre, l'estomac s'élargit brusquement en un sac trè.s-alongé peu spacieux
et à parois assez minces; le diamètre, pris i'i sa plus forte largeur, n'excède
pas 0,10 mètres. Des plis obliques irréguliers et peu nombreux interrompent çà et là
la surface imie ou légèrement ridée de sa tunique interne; ils s'accumulent à mesure
que l'estomac devient plus étroit, se rencontrent, se croisent et forment des angles plus
ou moins aious; ensuite, ils s'étendent davantage et finissent par former do larges pli.s
circulaires, séparés par des rétrécissemeus profonds, qui remplacent les valves du pylore.
Le passage par ces valves est si étroit, que l'on peut à peine passer un corps
de l'épaisseur du petit doigt. On ne remarque à la surface extérieiu'o de l'estomac
absolument rien de ces étranglemens, la peau extérieure étant tendue sur les plis
formés par la tunique musculaire, qui devient plus épaisse suivant que ces étranglemens
augmentent.
Le duodénum forme un canal assez étroit; ses parois acquièrent de la solidité par
le développement de ses tuniques vers le lieu oii se décharge le suc pancréatique
mêlé à celui du foie. La tunique muqueuse, d'abord d'un aspect lisse, forme un
réseau d'une texture spongieuse, à mailles très-serrées, plus ou moins de forme rhomboïdale,
dont les parois sont réunis par d'autres mailles plus petites encore, et qui
indiquent parfaitement l'organisation do certaines espèces d'épongés. Le canal cholédoque,
avant do perforer le duodénum, borde la surface extérieure, pénètre insensiblement
dans le tissu pi-opre de ses parois, et se décharge par une embouchure,
marquée par uu bourrelet saillant. Voyez notre fig. 4. de la 3™ planche, oîi nous avons
représenté cette partie du duodénum de grandeur naturelle. Le reste des intestins
est long de 29 pieds, à-peu-près d'un diamètre égal, ou grossissant vers l'anus. Le
foie est composé de deux lobes; celui de droite plus gros que celui de gauche, qui
est mince, allongé et peu volumineux; l'un et l'autre sont réunis par un ruban assez
étroit. L'individu qui a servi aux détails anatomiques précités, ayant été en partie
détruit, nous regrettons de ne pouvoir entrer dans plus de détails relativement à
ces organes. Cet individu a été captiu-é au mois de mai 1825, dans le voisinage de
la Baie de Nangasaki par un batelier, qui, partant pour la pèche du thon, en fit par
hasard la rencontre; ce marin japonais signalait l'agilité et la vigueur de cet animal
qui, retiré de l'eau, expira au bout de quelques jours. Toutes les parties de
son corps étant pénétrées d'une huile très-grasse, sa chair ne put offrir aucun avantage
comme aliment. Cette e.spèce est connue des Japonais sous le nom de Jasafa.
La meilleure figure d'un individu adulte a été fournie par Lacépède O ; on en trouve
des copies dans plusieurs ouvrages plus récens. Nous n'avons pas jugé qu'il serait
superflu d'ajouter a celle-là vme nouvelle, faite sur le vivant. Notre planche I.
représente la figure do ce sujet réduite au sixième de grandeur naturelle. Les dimensions
suivantes sont prises sur cet individu.
Longueur totale 1,500 M.
« de la carapace 1,238
Largeur 0,842
Longueur du plastron 1,000
>' des extrémités ant 0,763
» » » post 0,4'22
(1) Noire individu étant mutilé, il se peut que la phalange, qui termine le petit doigt, ait été cnleree.
(I) Ouadrupèdes oripaies vol. I. pl. 3.