.-ft'
mm
Ì I F E ; , S I I ,
Y 11.
p."' .-•fj '
'
' Î Î : L
II.
l -1
' ï
'1 •
124
voit, comme dans cel le-ci , au dessus de l'angle de la bouche et sur les c ô t ë s du c o u ,
des glandes, qui cependant sont très prononcées. L'oeil est extrêmement saillant. La
couleur dominante de cette Salamandre est un brun-grisâtre foncé; mais elle a les
parties inférieures pins claires, quelquefois marbrées indistinctement de jauniitre ou
même d'un jaune grisâtre uniforme; en dessus, on observe chez tous les individus
adul tes , une raie d'un brun jaunât re tirant au rouge, et qui occupe le dos dans toute
sa largeur; marbrée le plus souvent par des taches foncées, ce qui rend ses contours
indistincts, cette raie est prolongée d'un côté sur la queue, tandis qu'elle devient
bifourchue vers l'occiput, et se dessine sur le sommet de la téte en marbrures fines,
formées par les deux teintes principales.
En enlevant la peau du bout du museau on trouve, chez cette espèce, une glande
assez considérable, de forme ovale: la présence de cette glande que j e n'ai pas observée
dans les antres Salamandres, détermine la disposition différente des os de la partie
antérieure du crâne, disposition également propre à la seule espèce du présent article.
Elle consiste principalement dans le déplacement de l'intermaxillaire, dont les deux
branches montantes sont séparées par un intervalle assez l a rge , tendu par une membrane,
sur laquelle repose la glande rostrale dont nous venons de faire mention. Les
os qui répondent aux na s aux, se dirigent obliquement de côté, pour se réunir à
l'attache des maxillaires; on voit derrière eux les frontaux antérieurs. Les deux os
qui se trouvent à la face interne du museau répondent au vomer, et portent à leur
suture postérieure une rangée de dents palat ines , disposées sur deux lignes contignës
et en croissant, dont le bord convexe est tourné vers le museau. La partie du crâne
qui renferme le cerveau, est composée d'os très minces et transparens; elle est en
cylindre, un peu boursouflée sur la partie formée par les par iétaux, mais très enfoncée
entre les frontaux. Le squelette de cette Salamandre ne nous a oflert aucun détail remarquable
: on compte environ 34 vertèbres caudales; et le corps est supporté par
19 vertèbres, dont la première seule, comme d'ordinaire, n'est pas munie de côtes.
Les apophyses épineuses de la queue sont très peu développées; aussi la grosseur de
ce membre provient-il en grande partie de l'épaisse couche de glandes, que renferme
la peau sur les parties supérieures et postérieures de la queue; organisation propre,
quoique dans un moindre degré, à la plupart des espèces du genre. L a langue est
tout-à-fait comme dans les S a l . n a e v i a et n e b u l o s a .
Les individus, pris durant l'époque des amours ont les teintes un peu plus claires;
il parait qu'il suinte alors des glandes de la queue une humeur laiteuse abondante,
les pieds de derrière du mâle se gonflent considérablement, et la peau, évasée au bord
externe de la plante, forme une protubérance en guise de sixième doigt rudimentaire,
qui est même quelquefois pourvu d'im petit ongle. Il pousse à tous les doigts de l'un
et l'autre sexe, dans l'époque de la propagat ion, des appendices cornées noires et
crochues, que l'on peut comparer à des ongles, et dont la substance parait avoir une
grande analogie avec celle du bec des S e i c h e s .
Les têtards , dont quelques uns sont presque de la taille des adultes, ont les doigts
constamment pourvus de ces ongles. La queue est plus comprimée que dans l'animal
complet, et tous les membres sont bordés d'une tunique membraneuse extrêmement
mince et très large sur la queue: cette membrane sert incontestablement à la natation.
On voit trois arcs branchiaux, mais il n'y a que les deux premiers de ces arcs qui
125
soient garnis de branchies composées de fils très fins et toufCus. L a tête es t , comme
d'ordinaire, plus étroite que dans l'animal parfait et les yeux sont plus verticaux. Tous
les têtards que nous avons reçus de cette espèce, offrent une distribution des teintes
différente de celle des adultes; ils ont les couleurs plus claires, le plus souvent d'un
jaune rougeâtre assez pâ l e , et sont marbrés ou nuancés de brun-rougeâtre: ces marbrures
sorrt souvent très prononcées, particulièrement sur les flancs, tandis que les
parties inférieures sont quelquefois d'une teinte jaunât re uniforme.
Les Japonais désignent cette Salamandre sous le nom de V'ìsisis S a n - s j ô - u w o ;
mais dans les montagnes qu'elle habi t e , on lui donne la dénomination chinoise de
K a o c h a n y o u e n h ë y û , ce qui veut dire p o i s s o n n o i r des sources en montagne.
Elle se trouve en abondance dans les contrées montueuses des lies Nippon et S ikok,
particulièrement dans les provinces S a g ami , Sinano, Tanba , Tazima et To s a , situées
entre les 33 et 36 degrés de latitude boréale. Celles qui viennent des monts F a c on e
sont très célèbres, et se vendent dans les pharmacies sous le nom de F a k o n e - n o -
s a n - s j Ò-UVV0. On leur attribue des qualités- médicales analogues à celles de la grande
Salamandre, et on recommande particulièrement l'usage comme vermifuge chez les
enfans. Cette espèce fréquente en société les sources des ruisseaux et les lieux humides
des montagnes; elle se tient souvent dans les fentes des rochers qui se trouvent
près de ces endroits, et n'en sort que le soir pour aller à la recherche de sa nourriture,
qui consiste en petits molusques, tant terrestres que fluviátiles, en insectes
et en vers. C'est aussi pendant la nuit que les J apona i s , munis de flambeaux, vont
à la chasse de ces reptiles, que l'on recueille en abondance sur les rochers humides,
couverts de mousse. On dit qu'ils se tiennent de préférence près des cataractes , et
qu'ils aiment à monter contre les parois humides des rochers, d'où se précipitent les
eaux; on les prend alors au moyen de filets, et on les met vivans dans des pots (í
terre-cuite. En les préparant pour l'usage médical , on a coutume de leur percer If.
tête et de les enfiler, sans extraire les intestins, sur une branche de bambou mince;
puis d'en former des paquets composés de dix à vingt individus. Après avoir été
séchés, ils prennent une couleur brune foucée, et sont graisseux au toucher.
Les têtards de cette Salamandre se montrent vers la fin du mois d'Avril; à eetti?
époque, M. de Siebold en vit à son passage dans les monts Fakone,
SALAMANDRE A CRETE OBLITEREE. SALAllMNBItA SUBCHISTATA.
Vt. 4 Fig. 1—3 , et P l . 5 Fig. 7 et 8.
C'est sous ce nom que nous désignons vme Salamandre qui offre, pour ses formes
et son système de coloration, une telle analogie avec notre S a l am. à c r ê t e d'Europe,
qu'on serait tenté de la prendre pour une variété de cette espèce, particulièrement
en la comparant â cette variété de notre S a l am. i\ c r ê t e , qui habite les contrées
élevées et qu'on désigne sous le nom de Mo l g e a l p e s t r i s . L'examen cependant
nous montre que ces deux espèces, quoique voisines, sont totalement différentes
par l'ornanisatiou des parties osseuses de la téte. Le squelette olfre également des
32